Une méditation proposée par notre frère Pierre.
Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants de l’ombre, une lumière a resplendi.
Livre du prophète Isaïe 9,1
Aujourd’hui, nous sommes appelés à nous convertir à cet incroyable bouleversement qui nous révèle que participer à la grandeur de Dieu, c’est refuser de faire place en nos cœurs à toute pulsion de domination. Car tant que le moindre rêve de (toute-) puissance hantera notre cœur, nous courrons le risque de prêter nos forces à la violence et de tourner le dos à Dieu que nous voulons pourtant servir (…)
Marie-Caroline Bustarret, théologienne, Faculté Loyola – Paris.
A chaque jour suffit sa peine. Il faut faire ce que l’on a à faire, et pour le reste, se garder de se laisser contaminer par les innombrables petites angoisses, les mille petits soucis qui sont autant de motions de censure vis-à-vis de Dieu. Notre unique obligation morale, c’est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu’à ce que cette paix irradie vers les autres. Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition.
Etty Hillesum, le 29 septembre 1942.
Voici que se termine cette série de méditations qui m’aura donné l’occasion de revenir au message d’Etty Hillesum, jeune femme juive issue du même peuple que Jésus de Nazareth dont nous fêtons en ce moment la naissance. Peut-être connaissiez-vous déjà « Une vie bouleversée » qui résume son journal et dont j’ai aimé vous partager quelques fragments ? Je me suis concentré sur ses écrits spirituels, laissant de côté ce qui constitue sa vie affective et familiale ainsi que sa lecture politique de l’actualité de son époque. Pourtant, c’est sa riche humanité qui me la rend si proche. Sa curiosité insatiable, sa forte affectivité, son absence de préjugés et son franc-parler ne cessent de m’impressionner par leur authenticité.
Avec Etty Hillesum, heureux Noël à chacune et chacun d’entre vous !
Pierre,
frère de la Communion Béthanie
Une méditation sélectionnée par notre frère Pierre.
Toi qui m’a tant enrichie, mon Dieu, permets-moi aussi de donner à pleines mains. Ma vie s’est muée en un dialogue ininterrompu avec toi, mon Dieu, un long dialogue. Quand je me tiens dans un coin du camp, les pieds plantés dans la terre, les yeux levés vers ton ciel, j’ai parfois le visage inondé de larmes – unique exutoire de mon émotion intérieure et de ma gratitude. Le soir aussi, lorsque couchée dans mon lit, je me recueille en Toi, mon Dieu, des larmes de gratitude m’inonde parfois le visage et c’est cela, ma prière à moi.
Je suis très fatiguée depuis quelques jours mais cela passera comme le reste : tout progresse selon un rythme profond propre à chacun de nous et l’on devrait apprendre aux gens à écouter et respecter ce rythme ; c’est ce qu’un être humain peut apprendre de plus important en cette vie.
Je ne lutte pas avec Toi, mon Dieu, ma vie n’est qu’un long dialogue avec Toi. Il se peut que je ne devienne jamais la grande artiste que je voudrais être, car je suis trop bien abritée en Toi mon Dieu. Je voudrais parfois tracer à la pointe sèche de petits aphorismes et de petites histoires vibrantes d’émotion, mais le premier mot qui me vient à l’esprit, toujours le même, c’est : Dieu, et il contient tout et rend tout le reste inutile. Et toute mon énergie créatrice se convertit en dialogues intérieurs avec Toi ; la houle de mon cœur s’est faite plus large depuis que je suis ici, plus animée et plus paisible à la fois, et j’ai le sentiment que ma richesse intérieure s’accroît sans cesse.
18 août 1943, Les écrits d’Etty Hillesum, Journaux et lettres 1941-1943 (page 897).
C’est la toute dernière lettre d’Etty, écrite quelques jours avant son départ pour Auschwitz le 6 septembre 1943 (elle disparaîtra trois mois plus tard). Consciente du destin qui l’attend, Etty s’attache à regarder toujours plus loin et plus large pour voir ce qui pourrait advenir de beau. Elle demande à Dieu « de la prendre par la main » et s’engage « à le suivre bravement et sans beaucoup de résistance ». Etty se dispose ainsi à accueillir au mieux celles et ceux qu’elle rencontre, vivant au plus près le « sacrement du frère » qui donne sens à l’existence. Le jour de son départ en déportation, un de ses amis écrit : « Nous éprouvons un sentiment de perte, mais nous ne nous sentons pas les mains vides. Une amitié comme la sienne ne se perd pas ». Tout est dit.
Pierre,
frère de la Communion Béthanie
Une méditation sélectionnée par notre frère Pierre.
Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.
De l’apôtre Paul aux Philippiens 4, 4-7
C’est sans doute la plus belle (en tout cas la plus célèbre) prière d’Etty Hillesum, une prière bien dans la tradition juive. « Du Dieu de l’intériorité » au Dieu « incapable de modifier le cours des choses », non plus un Dieu que nous sollicitons pour quémander de l’aide mais un Dieu que nous pouvons aider. Pourquoi ? Afin de ne pas le laisser mourir en nous, ce qui révèle la grande crainte d’Etty. Elle liait étroitement relation à Dieu et amour du prochain. Sa préoccupation fait écho à cette parole attribuée à Thérèse d’Avila « Christ n’a pas de mains. Il n’a que nos mains pour faire son travail aujourd’hui ».
Je vais t’aider, mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d’avance. Une chose cependant m’apparaît de plus en plus claire : ce n’est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t’aider – et, ce faisant, nous nous aidons nous-mêmes. C’est tout ce qu’il nous est possible de sauver en cette époque et c’est aussi la seule chose qui compte : un peu de toi en nous, mon Dieu. Peut-être pourrons-nous aussi contribuer à te mettre au jour dans les cœurs martyrisés des autres. Oui, mon Dieu, tu sembles peu capable de modifier une situation finalement indissociable de cette vie. Je ne t’en demande pas compte, c’est à toi au contraire de nous appeler à rendre des comptes, un jour. Il m’apparaît de plus en plus clairement, presque à chaque pulsation de mon cœur, que tu ne peux pas nous aider, mais que c’est à nous de t’aider et de défendre jusqu’au bout la demeure qui t’abrite en nous.
Etty HILLESUM, 12 juillet 1943.
Pierre,
frère de la Communion Béthanie
Une méditation sélectionnée par notre frère Pierre.
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rire,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en vient en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
Il y a en moi un puits très profond. Et dans ce puits, il y a Dieu. Parfois, je parviens à l’atteindre. Mais plus souvent, des pierres et des gravats obstruent ce puits, et Dieu est enseveli. Alors il faut le remettre au jour. Il y a des gens, je suppose, qui prient les yeux levés vers le ciel. Ceux-là cherchent Dieu en dehors d’eux. Il en est d’autres qui penchent la tête et la cachent dans leurs mains, je pense que ceux-ci cherchent Dieu en eux-mêmes. (26 août 1941)
(…) Et je te remercie de m’avoir donné le don de lire dans le cœur des autres. Les gens sont parfois pour moi des maisons aux portes ouvertes. J’entre, j’erre à travers des couloirs, des pièces : dans chaque maison, l’aménagement est un peu différent, pourtant elles sont toutes semblables et l’on devrait pouvoir faire de chacune d’elles un sanctuaire pour toi, mon Dieu. Et je te le promets, je te le promets mon Dieu, je te chercherai un logement et un toit dans le plus grand nombre de maisons possible. C’est une image amusante : je me mets en route pour te chercher un toit. Il y a tant de maisons inhabitées où je t’introduirai comme invité d’honneur. Etty HILLESUM, in Une vie bouleversée (page 208).
Pierre,
frère de la Communion Béthanie
Méditation pour le temps de l’Avent proposée par Pierre, frère de la Communion Béthanie.
En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un germe de justice qui exercera droit et justice dans le pays. En ces jours-là, Juda sera sauvé et Jérusalem habitera en sécurité. Voici le nom dont on appellera la Ville : « Yahvé-notre-Justice. » Jérémie 33, 15-16
En ces temps de grandes incertitudes teintées d’inquiétude sourde (réchauffement climatique, multiplication des régimes autoritaires, guerres en Ukraine et au Proche-Orient, montée des intolérances, violence des relations sociales, difficultés économiques…), la petite fille espérance comme disait Charles Péguy paraît si fragile et pourtant si nécessaire dans l’attente du Messie. Il peut sembler naïf d’espérer envers et contre tout et pourtant une jeune femme, Etty Hillesum, nous propose une voie possible. Hollandaise, juive, agnostique, aimant la vie, elle entreprendra un chemin spirituel bouleversant qui l’autorisera à affirmer, malgré les horreurs nazies, que « la vie est belle et pleine de sens ». Arrêtée, puis internée et enfin déportée à Auschwitz, elle sera gazée à l’âge de 29 ans.
Je crois que je vais le faire : tous les matins, avant de me mettre au travail, me « tourner vers l’intérieur », rester une demi-heure à l’écoute de moi-même. « Rentrer en moi-même. » Je pourrais dire aussi : méditer. Mais le mot m’horripile encore un peu. Oui, pourquoi pas: une demi-heure de paix en soi-même. On agite bien bras, jambes et autres muscles le matin dans la salle de bains; mais cela ne suffit pas. L’être humain est corps et esprit. Une demi-heure de gymnastique et une demi-heure de « méditation » peuvent fournir une bonne base de concentration pour toute une journée. Mais une « heure de paix », ce n’est pas si simple. Cela s’apprend.
Hineinhorchein, « écouter au-dedans », je voudrais disposer d’un verbe bien hollandais pour dire la même chose. De fait, ma vie n’est qu’une perpétuelle écoute « au-dedans», de moi-même, des autres, de Dieu. Et quand je dis que j’écoute « au-dedans », en réalité c’est plutôt Dieu en moi qui est à l’écoute. Ce qu’il y a de plus essentiel et de plus profond écoute l’essence et la profondeur de l’autre. Dieu écoute Dieu. Etty HILLESUM, in Une vie bouleversée (page 35, 207-208)
Pierre,
frère de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre sœur Valérie.
Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même ? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens aussi n’agissent-ils pas de même ? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. Mt 5 : 43-48, Bible Segong.
11 novembre en France, jour férié et de commémoration.
Commémoration : rappeler, célébrer par une cérémonie le souvenir d’une personne, d’un évènement.
De qui se souvenir ?
Des valeureux tombés au combat ? Des victimes, tant civiles que militaires ? De ceux qui ont survécu ?
De quoi se souvenir ?
De la guerre ? De la paix ? De l’entre deux qu’est l’armistice ?
De ce temps où les peuples d’Europe se déchiraient ?
De ce temps que les moins de 110 ans n’ont pu connaître, un temps où notre époque puise ses racines ?
11 novembre, à la mi-temps de l’automne.
Je me souviens que les guerres sont intemporelles, universelles. Où que se porte mon regard, je vois la lutte incessante du bien contre le mal.
Je me souviens d’où je viens, une famille, une histoire. Des guerres ici aussi, beaucoup de bien, un peu de mal.
Je remonte à la source.
Je me souviens que le Messie envoyé à notre humanité n’a levé aucune armée, livré aucune bataille.
Je me souviens que son enseignement tout entier tient dans ce seul commandement, celui d’aimer.
Aimer et se savoir aimé.
Aimer le Seigneur, Notre Dieu, aimer son prochain, quel qu’il soit.
Je me souviens qu’Il a offert Sa Paix.
Croirons-nous un jour assez fort à cet Amour, tous et toutes ensemble, pour que le miracle s’accomplisse, d’un monde, d’une humanité vivant enfin en paix, dans Sa Paix ? La belle fête que ce sera alors, la belle célébration !
Valérie,
sœur de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre sœur Valérie.
Octobre
Octobre rose. Des rubans accrochés aux revers d’une veste en disent long, bien au-delà des mots, sur des vies de femmes, des destins, la maladie.
Octobre noir. De tristes anniversaires, temps de deuil pour faire mémoire de vies arrachées à leurs proches. Attentat, terrorisme, guerre, chaos.
Octobre aux couleurs d’automne. Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone.
Je suis chrétienne et je vis dans cette réalité-là, celle d’un octobre rose, noir et aux couleurs de l’automne.
Une réalité d’aujourd’hui, partagée avec les hommes et les femmes de notre temps.
Une réalité où se pose, où se dépose, ma prière, la vôtre, la nôtre. Une réalité qui se teinte alors aux couleurs divines de Son Amour, de Sa Paix, de l’Espérance et de la Bonne Nouvelle offerte à qui veut l’entendre.
Rassasie-nous de ton amour Seigneur : nous serons dans la joie.
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ? Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Rends-nous en joies tes jours de châtiment et les années où nous connaissions le malheur.
Fais connaître ton œuvre à tes serviteurs et ta splendeur à leurs fils.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu ! Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ; oui, consolide l’ouvrage de nos mains. Ps 89 (90) 12-17
Paix et Bien à chacun, à chacune.
Valérie,
sœur de la Communion Béthanie
Une méditation proposée sélectionnée par notre frère Raphaël.
Jésus dit aux Juifs qui avaient cru en lui : si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre.
Jn, 8,31-32
Ceux, en effet, qui vivent selon la chair s’affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l’Esprit s’affectionnent aux choses de l’Esprit. Et l’affection de la chair, c’est la mort, tandis que l’affection de l’Esprit, c’est la vie et la paix.
Rm 8,5-6
Il me semble que tout humain aspire à la vérité. Non pas à sa vérité propre, ni à ce qui lui semble vrai, en comparaison de ce qu’il définit comme faux. Mais à la vérité dont nous parle Jésus.
Le monde dans lequel nous vivons n’est pas mauvais en soi. Mais il propose à l’humain que nous sommes, beaucoup d’éléments pour nourrir « la chair ». « Sarx » en grec, c’est la chair, le corps, mais plus globalement, la condition de créature. C’est-à-dire, pour ce qui concerne l’humain, sa personne, son être, son individualité, ses besoins… son « je ».
La chair n’est donc pas mauvaise en soi non plus. Elle caractérise le penchant naturel de l’humain vers tout ce qui peut combler ses désirs légitimes (sécurité, confort, bien-être…).
Mais la Parole, qui s’est faite chair en Jésus, nous emmène plus loin. Elle nous appelle à ne pas nous laisser enfermer dans notre chair. Un attachement excessif aux besoins du « je » est mortifère. C’est pourquoi « l’affection de la chair, c’est la mort ». La Parole, en revanche, est vie et nous invite à dépasser le « je » (non à le nier), pour nous tourner vers plus grand, vers un « tu » potentiel. C’est là l’œuvre de l’Esprit.
Jésus nous invite à garder sa parole et même à « demeurer » en elle, à y vivre, à y puiser nos forces quotidiennement. C’est, pour le disciple, la seule façon de connaître la véritable liberté, qui ne consiste ni en la négation de notre condition humaine, ni à un enfermement dans celle-ci, mais au dépassement de notre vision trop étroite du monde et de la vie.
La vérité participe du vivant, elle appartient à la chair. Toujours exposée, toujours nue, elle est toujours établie dans une rencontre et en relation avec un autre (…) C’est purement dans un lien délié entre deux êtres que la liberté et la vérité prennent sens (…).
Jean-Pierre Brice Olivier, Oser la chair, Éditions du Cerf, Paris, 2014.
Raphaël,
frère de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre frère prieur.
Ma terre de fond est notre Communion Béthanie.
Au quotidien, mon métier est d’être adjoint en pastorale scolaire.
J’ose dire que ces deux réalités se nourrissent l’une l’autre.
Une fois n’est pas coutume.
Je vous partage, ci-dessous, mon mot d’accueil pour le temps d’intériorité de notre journée de pré-rentrée.
Un signe, modeste mais bien réel, de la fécondité de notre petite famille spirituelle.
« Une des particularités d’un établissement catholique d’enseignement, c’est cette petite lampe qui brûle, en son sein, nuit et jour, dans une pièce nommée chapelle.
Notre lycée n’échappe pas à cette particularité.
Que signifie cette lampe ?
Pour les chrétiens catholiques, elle exprime la réelle présence du Christ-Jésus, dans le pain consacré lors de la Messe.
A l’origine, cette réserve eucharistique était là pour apporter la communion aux personnes absentes des assemblées, personnes âgées, malades, portant un handicap…
Peu à peu, cette réserve eucharistique est devenue un appel à l’adoration.
Cette réserve est conservée dans une boîte appelée tabernacle.
Etymologiquement, le tabernacle est la tente de la rencontre.
Dans une école catholique, une des missions premières du chef d’établissement et de son adjoint en pastorale, c’est de garder ce tabernacle.
Ainsi, pouvons-nous comprendre, qu’au-delà de nos croyances religieuses ou pas, cette petite lampe signifie la veille sur notre qualité de rencontre.
Je vous invite à la méditation :
Quelle est, aujourd’hui, ma qualité de rencontre avec moi-même, au plus intime de mon cœur ?
Quel désir, me propulse, au seuil de cette année scolaire nouvelle, pour me déconnecter et m’ouvrir à d’autres connexions ?
Quel est mon appel à veiller sur ma qualité de rencontre avec les autres, avec tous les autres ?
Pour les chrétiennes, les chrétiens, pour les croyants d’autres religions, pour tous les chercheurs de sens parmi nous, regardons, s’il vous plaît, quelques instants, cette lampe,
Elle est le signe et le signal que Dieu est venu nous rejoindre au fond de nos abîmes.
Il nous rejoint, là où personne d’autre ne peut nous rejoindre.
Il nous accompagne, là où personne d’autre ne peut marcher avec nous.
Il nous accepte là où nous ne nous acceptons pas.
Il nous déplace vers les autres, en dehors de nos cercles parfois fermés.
Il, quel que soit le nom que nous lui donnons ou pas, ouvre toujours à la rencontre. »
Sereine rentrée, scolaire, universitaire, sereine rentrée tout court !, à vous toutes et tous,
Jean-Michel+,
votre frère prieur de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre sœur Valérie.
Voilà, Pentecôte est passée depuis déjà une semaine déjà. Le temps est beau et le moment propice pour mettre le cap sur l’été et de là sur la fin de l’année, avec le doux temps de l’Avent qui illumine l’entrée dans l’hiver.
On pourrait courir ainsi, de fête en fête, de célébration en célébration.
Posons-nous un instant cependant, en voyageurs méditatifs que nous savons être, n’est-ce pas ?
A l’occasion de la Pentecôte, ma petite-fille me demandait ce que c’était, l’Esprit Saint.
L’Esprit Saint lui dis-je, c’est le souffle de Jésus qui te glisse une idée à l’oreille, quelque chose à dire ou à faire.
L’Esprit Saint, il te donne le courage et tout ce qu’il te faut pour faire ce que tu as à faire de bien et de juste.
C’est une brise, une caresse sur le visage qui fait que d’un coup tu te sens heureuse, calme et sereine, que tout devient clair.
C’est un souffle plein d’Amour.
C’est tant d’autres choses encore…
Et le jour de la Pentecôte vois-tu, c’est le jour où L’Esprit Saint souffle le plus fort.
Je ne doute pas qu’elle gardera ses paroles dans un coin de sa tête, de son cœur et que du haut de ses presque 6 ans, elle sera attentive à voir les signes, qu’elle s’entraînera à reconnaître ce Souffle, ce murmure, cette caresse, cet élan si particulier de l’Esprit Saint.
Quant à moi, j’ai juste envie d’apprendre de sa curiosité, de son insatiable curiosité.
Partir en quête de Dieu n’est-il pas le seul voyage qui vaille vraiment la peine ?
Un voyage à faire, ma main dans la sienne, avec tous les chercheurs et les chercheuses de Dieu, à faire ensemble.
Paix et Bien à chacun, à chacune.
Bon voyage et bonne quête…
Valérie
sœur de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre sœur Valérie.
Comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent. Et voici que la mer devint tellement agitée que la barque était recouverte par les vagues. Mais lui dormait. Les disciples s’approchèrent et le réveillèrent en disant : « Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. » Mais il leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? » Alors, Jésus, debout, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme. Les gens furent saisis d’étonnement et disaient : « Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? » Mt 8,23-27
A-t-on jamais assez de toute une vie pour entendre et recevoir tous les fruits de cette parabole ?
Je la trouve d’une criante actualité, dans le monde aussi bien que dans ma vie.
Les vagues incessantes de violence, de guerre, de haine.
Ma vie, avec son lot d’épreuves, de celles qui donnent grise mine.
Un ciel plombé comme un jour de tempête.
Pour autant, faut-il souhaiter que le Dieu vengeur de l’Ancien Testament, ce vieillard barbu ornant les fresques de nos églises, déboule ici-bas en déchirant le ciel pour remettre de l’ordre à tout ce chaos ambiant, comme dans le film « Les Dix Commandements » de Cécil B. Demille ?
Non, bien sûr !
Alors quoi ?
Peut-être juste faire ma part en ce monde. Cultiver ma confiance en Sa Présence. Lui permettre d’apaiser les tempêtes en mon cœur, Lui qui commande au vent et à la mer.
Paix et Bien à chacun, à chacune.
Et paisible navigation à vous dans la mer de vos existences.
Valérie,
sœur de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre frère Manuel.
Le début de la sagesse, c’est la crainte du Seigneur.
Pr 9, 10
L’auteur du livre des Proverbes répète cette affirmation à plusieurs reprises, avec des formulations différentes. Il n’est pas tout à fait original, car tout au long de la Bible nous trouvons cette invitation à craindre Dieu.
Mais, comment est-il possible d’avoir peur d’un Dieu qui est Amour, d’un Dieu à qui l’on peut appeler « Papa », d’un Dieu qui partage en tout la condition humaine jusqu’à la torture et la mort ? Ce n’est pas étonnant que Jean dise en sa première lettre :
Dans l’amour il n’y a pas de place pour la crainte. 1Jn 4, 18
En effet, pas de place pour la peur de Dieu, du châtiment, de l’enfer pour ceux et celles qui essaient de suivre le Christ au quotidien. Mais alors, qu’est-ce qu’on fait de la sagesse qui commence par la crainte ?
Peut-être que la sagesse ne commence pas par la peur, mais par le respect. La crainte de Dieu dont la Bible nous fait la pub, n’est autre chose que respecter Dieu. De la même manière que nous respectons autrui en étant conscient·es que nous ne connaissons pas tout de lui/elle, et que nous lui permettons d’être libre, nous sommes invité·es à laisser Dieu être Dieu, tout simplement.
Peut-être que craindre Dieu est tout simplement de lui dire, et reconnaître en soi, que nous ne pouvons pas l’enfermer dans nos catégories ; qu’il est libre d’agir et d’être, même si nous ne comprenons pas.
Peut-être que craindre Dieu est tout simplement s’émerveiller devant lui, rester bouche bée dans la prière et dans nos vies, quand nous devinons des traces de son passage, et dire avec le psalmiste :
Pour moi, ô Dieu,
que tes intentions sont impénétrables,
et que tes desseins sont incalculables !
Si je me mettais à les dénombrer,
ils surpasseraient tous les grains de sable qui bordent les mers.
Dès que je m’éveille, je suis avec toi.
Ps 139 [138], 17-18
C’est avec cette crainte-là que nous apprenons la sagesse du Seigneur, parce que nous grandissons dans l’amour et la relation avec notre Dieu Tri-Unité.
Manuel
frère de la Communion Béthanie
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