Une méditation proposée par notre frère Manuel.
Il y avait un artisan. Il aimait beaucoup son travail, et il aimait beaucoup aussi se rendre à l’église dimanche après dimanche. Oui, ce rendez-vous hebdomadaire illuminait toute sa semaine. Ce qu’il aimait lors des offices liturgiques était de chanter, chanter à plein poumon, chanter avec tout son être, et se laisser porter par la musique et les paroles qu’il disait avec les autres. Parfois ses voisins le regardaient avec un air surpris, ou narquois, mais il ne s’en rendait même pas compte, et s’il s’en apercevait, il oubliait aussitôt. Jusqu’à ce qu’il entende un dimanche ces paroles qui furent pour lui comme un couperet :
En effet, en effet, qui chante prie deux fois, mais assurez-vous de bien chanter. Ne châtiez pas les oreilles du Seigneur en chantant faux, car il n’aime que l’harmonie du chant et les voix bien timbrées.
Notre artisan commença à s’inquiéter. Il ne s’était jamais posé la question de s’il chantait bien ou pas, il chantait quand il fallait le faire, point. Mais, et si c’était vrai ? Et si c’était vrai que le Seigneur n’aime que les belles voix et le chant bien chanté ? Il ne savait même pas s’il chantait faux ou pas. Le dimanche suivant il posa la question à ses voisins et voisines : avec plus ou moins de tact ils lui confirmèrent que la qualité de son chant n’était pas à la hauteur de son amour pour la musique. À partir de ce moment l’artisan décida de ne plus chanter, pour ne malmener ni le Seigneur ni ses voisins.
Comme à tout être humain, il arriva à notre artisan qu’il mourut. Il se trouva devant Dieu et ses anges, et il comprit que c’était le moment de son jugement final. Il tomba à genoux devant le trône et implora la miséricorde de Dieu. Et Dieu lui-même lui répondit :
Artisan, ma miséricorde t’est acquise depuis toujours ; tu as mené ta vie comme tu as pu, et je suis fier de toi. En revanche, j’ai une chose à te reprocher : pourquoi m’as-tu privé de ta voix lors des offices les dimanches ? En effet, tu as toujours très mal chanté, mais tu vois, ton chant, quoique imparfait, et l’amour que tu y mettais m’a beaucoup manqué. Maintenant viens, entre dans la joie de ton Seigneur, augmente ma joie avec ta voix et chante, chante tout ce que tu voudras.
Les anges sourirent, invitèrent l’artisan à franchir les portes, et le ciel se remplit de chants et de rires.
Manuel,
frère de la Communion Béthanie
Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.
Frères,
nous sommes les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.
En tant que coopérateurs de Dieu,
nous vous exhortons encore
à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.
Car il dit dans l’Écriture :
Au moment favorable je t’ai exaucé,
au jour du salut je t’ai secouru.
Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.
2 Co 5, 20 – 6, 2
Je confie à notre méditation ces mots du pasteur Dietrich Bonhoeffer qui s’interrogeait, nous sommes dans les mois qui précédèrent à son incarcération par le régime nazi en fin 1942 :
Qu’est-ce que l’amour ?
Le Nouveau Testament nous renvoie de façon non équivoque à Jésus-Christ seul.
C’est LUI qui en est la seule définition [..]
L’amour désigne donc cette action de Dieu en faveur de l’homme, par laquelle la désunion de ce dernier est surmontée.
Cet acte s’appelle Jésus-Christ,
Cet acte s’appelle la réconciliation, dit Bonhoeffer.
[…] et de poursuivre :
Aimer veut dire laisser transformer son existence entière par Dieu.
Pasteur Jean-François Breyne
Thème : copyright @ 2016 - WallStreet. Designed by Webriti