Une méditation proposée par notre frère Raphaël.
Il me semble que nous avons toutes et tous, à un moment donné, connu cette espèce de tension entre le désir sincère de (nous) donner et celui légitime de nous préserver. La situation semble impossible alors. Et pourtant…
« Dégage-toi dans la mesure même où tu t’engages sans compter. Prends de la distance dans la mesure même où tu communies fraternellement à autrui. Le cœur humain, même le plus généreux, n’est pas inépuisable. Dieu seul est illimité. À exiger sans cesse le maximum de lui-même, l’être profond se dissocie et se perd. La parole alors, devient vide et la prière inquiète. Pour retrouver un regard libre sur les événements, il faut fuir et se tenir, tranquille et rassemblé, devant le maître de tout. Pars donc vers la source cachée de toute chose. Quitte tout et tu trouveras tout. Prends le temps de vivre amicalement avec toi-même. Respire. Reprends haleine. Apprends, dans le repos du corps et de l’esprit, le calme de toute germination. Reçois la paix du Christ. Ne te hâte pas afin de mieux courir dans la voie des commandements, le cœur au large. »
Prière de la Communauté des Diaconesses de Reuilly,
Raphaël,
frère de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre sœur Christine.
En ce temps-là, Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat.
Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser.
Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit : « Femme, te voici délivrée de ton infirmité. »
Et il lui imposa les mains. À l’instant même elle redevint droite et rendait gloire à Dieu.
Alors le chef de la synagogue, indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat, prit la parole et dit à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. »
Le Seigneur lui répliqua : « Hypocrites ! Chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ?
Alors cette femme, une fille d’Abraham, que Satan avait liée voici dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? »
À ces paroles de Jésus, tous ses adversaires furent remplis de honte, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait.
Lorsqu’il est réciproque, le service est un don exercé et reçu avec joie parce que tous, nous sommes au bénéfice du don que Jésus le Christ a fait à la multitude dont nous faisons partie. Il nous a libérés, Il nous a affranchis de tout ce qui nous séparait de Dieu.
Rester libre est un combat dans lequel le service réciproque est une arme paradoxale.
Réjouissons-nous d’avoir besoin les uns des autres.
Réjouissons-nous de pouvoir nous soutenir les uns les autres.
C’est au cœur du service que nous vivons la communion fraternelle à laquelle notre Seigneur s’associe et dans laquelle il se réjouit.
Amen+
Christine,
sœur de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre sœur Valérie.
Ça confine aux merveilles.
Du verbe « confiner à » qui signifie « être très proche de quelque chose », « toucher à ».
Ça confine aux merveilles et ça tient à si peu.
Je l’ai regardée remplir son sac de rancœurs, nourrir sa tristesse et sa colère.
Comme je la comprends ! Elle songeait – qui d’entre nous ne l’a pas fait – aux rencontres à reporter, aux voyages à annuler, à tous ces moments de partage qu’il faudrait encore et encore virtualiser, à cette peur étouffante et suffocante écrasant notre monde.
Et puis, d’une amie à qui elle avait confié son ras-le-bol, elle reçut un message commençant par ces mots : « Soyons créatives … ».
Elle lut ces mots « Soyons créatives… » et son cœur y répondit par une exclamation, une exultation : tu es libre !
Certes, pas maîtresse des événements mais libre dans sa manière de les accueillir et de les vivre. Elle avait presque oublié cet enseignement !
Alors je l’ai vue lâcher son sac à grimaces.
Allégée de ce poids, elle s’est mise à respirer, profondément.
J’ai senti le calme s’installer en elle, un souffle la traverser.
Ça confine aux merveilles. Dans son regard, je l’ai bien vu.
Un lien à plus grand qu’elle, à cet Au-delà d’Amour qui embrase, qui guérit, qui console.
Un lien à plus loin qu’elle-même, un lien à tout le Vivant, à ses sœurs et frères en Christ, à ses sœurs et frères en humanité.
Un lien de Vie, un état où il n’est plus besoin, ni de savoir, ni de comprendre.
Ça confine aux merveilles et ça tient à si peu,
pour cette femme qui pourrait être moi tout aussi bien que toi, homme ou femme, qui lit ces lignes.
« Garde-moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge. » Ps 15 (16)
Gratitude.
Valérie,
sœur de la Communion Béthanie
Les premiers lundis du mois, nous entrons dans la poésie de notre frère Philippe.
16
Au fond de toi, cachée, obscure,
une épaisseur de doute,
de fermeture, d’inertie et de peur
pas encore reconnue, pas encore traversée…
Impuissance, sable mouvant,
rien pour assurer ton pas :
de quoi guérir peu à peu
de toute prétention, de toute suffisante !
Reste inconsolable,
mesure bien l’étendue de ton mal…
Fais taire le bavardage dérisoire de ton mental :
il bloque ta respiration !
Sonde toujours plus profond ton tourment…
Mais n’oublie pas le courant qui te porte !
Laisse ainsi venir en toi une autre écoute…
Libère les larmes et le cri !
Tends l’oreille sans relâche
pour te rendre présent à l’Au-delà de tout
puisque tu Lui dois la vie…
Réponds au désir de Celui qui t’habite…
Ta soif de L’écouter
soignera ton angoisse, te rendra des forces,
te guidera, sur le Chemin…
Philippe
Les premiers lundis du mois, nous entrons dans la poésie de notre frère Philippe.
15
Distractions incessantes…
Pourtant ne te décourage pas…
Accepte d’avoir à mendier
à tout moment du secours,
aussi simplement et volontiers
que de boire ou de respirer…
Reste vigilant et garde confiance…
Chaque peur, chaque souffrance,
confie-les à mesure au vivant qui te porte…
Toute cela ne L’impressionne pas,
Il en fait Son affaire,
Il les prend et les emporte loin de toi…
A chaque instant qui se présente,
un nouveau secours est là qui t’attend…
Tu ne peux pas t’en passer !
Alors n’oublie pas qu’Il est là
et reste tourné vers Lui…
La vérité, c’est que ta vie repose
dans d’autres mains que les tiennes…
Ce cœur qui bat sans relâche dans ta poitrine
peut s’arrêter à tout moment…
Et ton corps, dis-moi, qui l’a façonné ?
Accepte d’avoir à couler sans cesse
puisque tu es sans cesse repêché,
et ne te lasse pas de remercier.
Philippe
Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Les grands remous provoquent l’âme,
ils l’obligent à se révéler.
Toute éclosion naît d’une secousse,
tout envol, d’un geste personnel.
La sérénité ne pousse pas au ras du sol,
elle prend racine au ras du ciel
et installe en nous son azur.
Au cœur de toute chose résonne la divinité,
mais il faut savoir écouter le silence
pour vibrer de son écho.
Les instants les plus intenses
sont ceux où la parole se tait,
parce que les mots sont devenus trop petits.
Claire Silvera Rochon
Laisse en ciel ton regard (extrait)
Éditions du Vermillon, Québec
Une méditation proposée par notre sœur Isabelle.
Ennuis de santé et autres…le moral est au plus bas.
Révoltes, récriminations, démissions, déprimes, anxiété…pessimismes, désespérance me guettent.
Nuits et jours sont de plus en plus sombres…..
Et voilà Seigneur qu’en ces lendemains du dimanche de la Santé, Tu viens me rejoindre et m’interpeller par ces quelques textes proposés pour ce dimanche :
« Ta nuit sera Lumière » (Is 58.10)
« Cette homme jamais ne tombera…
Il ne craint pas l’annonce d’un malheur,
Le cœur ferme, il s’appuie sur le Seigneur,
Son cœur est confiant, il ne craint pas… » (Ps 111.6-8)
« Permets que mon chemin de nuit s’éclaire,
Et que pour d’autres je sois Lumière. »
(Fin de la prière proposée pour ce dimanche de la santé)
Oui, Seigneur, dans mes obscurités,
fais que mon chemin de nuit s’éclaire
et que pour d’autres, je sois Lumière.
Yallah…
Votre sœur Isabelle.
Les premiers lundis du mois, nous entrons dans la poésie de notre frère Philippe.
-14-
Il y aura toujours à ramer dans la nuit,
contre les vagues et le vent…
Mais pourquoi toujours t’en effrayer !
Est-ce à toi d’y apporter remède ?
Pourquoi, malheureux,
n’appelles-tu pas au secours ?
Qu’est-ce que tu attends pour le faire ?
Tentation toujours renaissante
de baisser les bras,
au lieu de crier ton désarroi …
Ce n’est pas parce tu es dans le noir
que tu es obligé de refuser la lumière !
Grain de poussière dans l’Espace infini,
Tu n’as de prise sur rien …
Mais n’oublie pas le Courant qui te porte !
Que ton regard intérieur reste tourné,
quoi qu’il arrive,
vers l’Au-delà de tes peurs, de la fatigue
et de tes faibles pensées …
Considère le sarment sur la Vigne :
C’est d’Elle à tout moment qu’il reçoit le Vie !
Philippe
Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.
On croit toujours que la vie est derrière
On se fait du mal à penser en arrière.
Grandir n’est pas fuir mais choisir.
Élire son orient,
consentir au vent
qui souffle où il veut.
On peut se raidir sous les bourrasques,
se perdre dans la rébellion.
On peut aussi s’assouplir
et accueillir le miracle d’être emmené
sur la terre des vivants
par le Souffle de tout instant.
Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, Ed. Labor et Fides.
Une méditation proposée par notre sœur Loan.
Écouter sans entendre, voir sans voir.
D’après Mathieu 13, 14
Entends bien qui veut bien entendre…
Vois bien qui veut bien voir…
Sent bien qui veut bien sentir…
Touche bien qui veut être bien toucher…
Goûte bien qui veut bien goûter…
C’est bien Lui qui nous a fait avec nos 5 sens principaux, nos 5 doigts de la main et nos 5 orteils du pied.
Peut être pour être libre et indépendant.
Il me semble que si nous ressentons toutes et tous différemment, avec nos 5 sens, cela dépend de notre état d’esprit (6ème sens ?).
Celui ci étant lui même influencer par notre histoire personnelle, familiale et autres… avec ses zones d’ombre et de lumière.
Souvent inconsciemment, le libre arbitre qu’il nous a donné nous fait choisir, selon nos peurs ou notre confiance, la mort ou la VIE.
Ainsi cela conditionne les perceptions de nos 5 sens.
Prendre la décision de se laisser guider par son Esprit Saint, à chaque instant, pour un jour à la FOI(s).
Cela aiguise nos 5 sens à percevoir au delà des apparences et de l’intuition nous est donnée.
Aimer rester dans sa douce présence d’amour dans le silence de nos cœurs apaisés par sa divine PAIX.
Votre sœur Loan.
Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Je veux t’aimer, Seigneur, pour rien.
Je veux surtout que, dans ma vie,
la prière soit le refuge de la liberté
et du gratuit.
Perdre mon temps,
ce temps si précieux, pour toi.
Le donner largement,
en pure perte, sans calcul.
Ma prière est bien distraite,
elle n’est pas une fleur de qualité,
mais c’est la seule pâquerette
que j’ai trouvée sur ma pelouse.
Je ne cherche pas la gloire
d’être un homme de prière ;
seulement la joie de t’aimer,
comme je peux, pauvrement.
J’ai passé des semaines et des
mois arides comme un désert :
pas de fleurs à l’horizon,
pas beaucoup de temps pour prier.
Mais ce désert,
je l’ai traversé parce que je t’aime un peu.
Et cette traversée vaut peut-être
un perce-neige dans mon bouquet.
Il faudra encore beaucoup de patience,
de longues heures devant toi et bien des services humbles,
bien des déserts aussi, pour atteindre la gratuité.
Je te la demande, Seigneur.
Je n’ai rien pour la payer.
Mais comment paierait-on une telle richesse ?
Michel Serin
Les premiers lundis du mois, nous entrons dans la poésie de notre frère Philippe.
-13-
Insondable profondeur de nos âmes,
replis secrets encore inexplorés,
réalité mouvante, chaotique,
éclatée, insaisissable…
vertige… dérive des grands fonds…
…nuit sans boussole,
doute qui repousse sans répit,
questions sans réponse, mal intime diffus, tenace
qui te fait désirer la fin de la pièce…
…cette aventure de la Vie
où tu es entré sans le vouloir
et sans bien voir où Elle mène…
…Obligé d’accepter ta condition de créature
sans cesse défaillante, ingrate, incorrigible,
tu n’as pas d’autre choix que celui d’avancer,
d’aller où la Vie t’emmène…
Ne sois pas comme l’enfant vexé
qui refuse qu’on l’aide à se relever…
Laisse agir dans l’ombre
l’invisible Main de ton Créateur qui te veut du bien…
Ce poids, c’est pour toi qu’Il le soulève !
Cette peur, c’est pour toi qu’Il l’apaise…
C’est Lui, présent, qui t’appelle !
Crie-Lui ta détresse et tu seras délivré…
Philippe