RELIRE ET RELIER
Toi suis-moi. Jn 21,22
Une retraite, …
Un LIEU
Cet été, ni un centre spirituel ni une communauté religieuse mais le château de Polagnat, en Auvergne. Une terre volcanique comme terreau, la rondeur des paysages, la verdure, le calme du lieu, la beauté du château… Plus encore, une propriété destinée de longue date à devenir un lieu d’accueil et enfin prête à cet usage après 20 ans de restauration.
Merci à notre sœur Louise pour son accueil en ce lieu.
Un THÈME
Celui proposé, pour inaugurer l’année jubilaire de la Communion Béthanie (20 ans déjà), était :
RELIRE ET RELIER
Jean-Michel nous a rappelé que si les premiers engagements définitifs avait eu lieu le 27 novembre 2004 en l’église Notre Dame du Mont à Marseille, l’intuition de la Communion Béthanie était née 20 ans plus plus tôt, le 2 avril 1984, sous la forme d’une simple prière :
Je t’offre ma vie pour toutes les personnes homosexuelles.
Il faudrait que naisse au sein de l’Église une fraternité de prière pour toutes les personnes homosexuelles
Cette intuition, c’est quelques années plus tard (1988 ?) que Jean-Michel la partage avec Philippe Bodassé, alors séminariste comme lui, à l’occasion d’une marche dans la montagne. Partage poursuivi par un long temps de silence dans un ancien ermitage.
Don de soi, désir de se consacrer aux personnes homosexuelles, désir de fraternité.
Tenir à ce que la Communion Béthanie ne serve à rien et demeure dans la modestie et l’humilité…voilà les bases de notre belle Communion, dans la joie des profondeurs, dans la joie de la gratuité. Et c’est tout !
Une INTERVENANTE,
Sœur Mireille, Diaconesse de Reuilly
Joie de l’accueillir et joie de cette rencontre entre les frères et sœurs et l’ancienne prieure des Diaconesses de Reuilly (elle a remis sa charge en avril 2024), que certains d’entre nous connaissaient déjà.
Le silence : la main de Dieu qui vient défroisser nos vies pour y écrire sa Parole. Sr Mireille
Le ton était donné.
Réflexions sur ce qu’est une charte, le rapport aux Écritures, notion de Christ-livre, qui donne à lire les Écritures, qui se donne à lire dans les Écritures (Ez 2,8 à 3,4).
Invitation, quand un texte nous résiste, à le lire, le dire, à l’écrire à la main. Devenir des lettres du Christ pour notre monde (2Co, 1-3).
Invitation à s’assouplir par la lecture de la Parole. Lire notre charte aussi. Manger, mâcher, ruminer Sa Parole et assouplir son cœur, en se gardant de la tentation de se saisir de la Parole pour soi, d’y voir seulement ce qu’on a envie d’entendre. Bien plutôt, ouvrir la Bible pour y chercher une rencontre : La sainteté de la Bible ne tient pas dans le livre mais dans la rencontre entre Dieu et le lecteur, par l’Esprit Saint.
Puisqu’il était question de relire et relier à l’occasion des 20 ans de la Communion Béthanie, Sr Mireille nous a entraînés à sa suite sur les chemins menant ou partant de Béthanie. Béthanie, en périphérie de Jérusalem, est cité pas moins de 12 fois dans les 4 Évangiles.
Lieu de départ au jour des Rameaux, lieu du repos et d’amitié partagé, lieu d’annonce de l’Évangile, comme un parfum qui se répand, lieu où s’expérimente l’absence dans la joie pour les apôtres, au moment de l’Ascension (Ac 1, 1-11). Sr Mireille nous a ouvert à une vision plurielle de Béthanie et à une diversité de significations : Béthanie, la maison de l’affligé, la maison d’obéissance, la maison de la datte…
Les enseignements de Sr Mireille ont donné une large place à l’écoute et aux échanges, c’est ce qui rend difficile d’en faire un compte-rendu exhaustif.
Une LECTIO DIVINA COMMUNE,
autour d’un texte des Actes des apôtres. La rencontre entre Philippe et l’eunuque (Ac ,26-40) dit quelque chose de la Communion Béthanie. La Parole y est lue hors cadre. La lumière se fait en chemin.
En expérimentant cet exercice de lectio divina commune, nous étions bien à Béthanie, la maison de l’amitié exigeante :
Une journée de DÉSERT
Le Conseil nous a invités à vivre un temps de désert. Jean-Michel l’a introduit par le souhait que nous nous offrions ce temps les uns aux autres, les uns par les autres, dans une démarche communautaire et en nous invitant :
Le désert, un lieu et un espace à traverser, à endurer, un champ dans lequel est caché un trésor… Sr Mireille nous a rappelé l’importance du désert dans l’histoire du peuple d’Israël et dans la tradition monastique d’Orient et d’Occident. Elle nous a invité à faire l’expérience du presque rien, de la dépendance à un choix (celui de le vivre à cette place, de faire telle chose), de faire mémoire des grâces reçues, de se laisser inspirer. Nous sommes entrés dans ce temps dès 11 heures avec des pistes concrètes et ces repères temporels :
Prier seuls et ensemble, cheminer, tel était le programme. Tous et toutes en ont retiré du fruit. Nous nous les sommes partagés, ensuite en pudeur et discrétion.
La CHARTE et notre CHARISME
Lue par extraits, au début des repas du soir pris en silence, ainsi que pendant la célébration finale du samedi matin, nous sommes tous et toutes invités à la lire, la relire, à l’entendre, à nous en imprégner.
Le vendredi après-midi a laissé la place à des témoignages de frères et sœurs sur notre charisme. Françoise, Stéphane, Emmanuel, Diane, Michel, Manuel et Jean-Michel ont pris la parole, ce qui a donné lieu à des beaux échanges entre nous et avec Sr Michèle, riche de son expérience d’engagement dans la vie communautaire.
La retraite, au-delà des mots, c’est aussi une PRIÈRE qui s’est écrit jour après jour, en toute discrétion, sur le sol devant l’autel de notre coin prière : un cœur dessiné avec des fleurs rouges, qui le lendemain s’ouvre à sa base, pour le jour suivant se déployer encore.
Merci à Isabelle, qui prie avec des fleurs.
CÉLÉBRER
En clôture de cette retraite, le programme du samedi consistait au départ à profiter des extérieurs du château pour vivre une célébration en mouvement et revivifier nos engagements respectifs.
L’orage se mettant de la partie, une nouvelle facette du charisme de la Communion Béthanie s’est révélée à nous : l’improvisation !
Qu’à cela ne tienne, nous avons cheminé malgré tout, lu par étapes des extraits de la Charte (l’accueil, le temps de Nazareth, le vœu de charité), écrit et confié au fil de l’eau vive une louange et un engagement concret à renouveler. Faire mémoire de notre baptême, relire et redire qui nous sommes, frères et sœurs en Communion Béthanie.
A bientôt pour notre retraite de l’Avent.
Valérie,
sœur de la Communion Béthanie