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3e dimanche de Carême

3e dimanche de Carême

Tout au long de ce Carême 2025 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Sébastien.

Abstraite conversion

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens
que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Jésus leur répondit :
Pensez-vous que ces Galiléens
étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens,
pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.
Et ces dix-huit personnes
tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables
que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.

Jésus disait encore cette parabole :
Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron :

Voilà trois ans que je viens
chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas.
Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?
Mais le vigneron lui répondit :
Maître, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.
Sinon, tu le couperas.
Luc 13, 1-9

Lorsque je lis ce passage de l’Évangile, je me sens petit, minime, écrasé par l’urgence absolue, pressente de la conversion.

J’ai peur Seigneur.

Je me sens disparaître face à Ton exigence que les hommes me racontent, honteusement.

Moi qui ne sais même pas ce que se convertir signifie.

Oui, je tente bien, faiblement éclairé de l’intérieur de moi.

Je sais que Ta demande de conversion est appel à la vie ; elle n’est pas menace de mort.

Je sais que Ton plan de conversion de l’âme n’est pas un plan d’actions.

Je vais donc devoir avancer avec ce sentiment d’urgence grandissant.

Plus j’avance, plus la route s’allonge,

Plus je prends du temps, plus j’en dispose,

Plus je vis l’urgence, plus Dieu est patient de mon temps court.

Toi seul me convertis.

Je me laisse façonner par Toi, activement.

Tu m’encombres et c’est juste.

Tu veux mes doutes, c’est certain.

Je ne cours plus le risque avec Toi de vivre sans me questionner.

Un petit morceau de conversion, c’est la réalisation toute fugace de Ta présence déréalisée.

Tout le long de ma Vie, éprouver le sursis infini de Dieu qui s’attache à labourer mon cœur.

Se convertir, c’est donc produire ces fruits d’amour, de justice et de pardon, si lents à mûrir pour faire Pâques dans mon cœur.

Maudite tentation de me résoudre à la stérilité de ma vie !

Sauve-moi toujours Seigneur du désabus de moi-même.

Car cette colère me fige. Où que je regarde, les visions d’injustice m’assaillent, la violence me brise, mon enfance me marque au fer rouge de la souffrance.

Je suis révolté Seigneur.

Comment me convertir quand ce feu brûlant me consume, quand l’indignation m’étouffe ?

Ce courroux que rien n’apaise, qui exige la tête de l’autre, sans que jamais elle ne suffise à le calmer.

Aide-moi Seigneur à attiser la flamme de l’Espérance, surtout quand il fait nuit.

Aide-moi Seigneur à convertir mon regard en le réorientant vers le Beau, le Vrai, le Juste ; inlassablement.

Seule sédimentation apaisante de mon emportement que de me déposséder de l’injuste.

Contempler enfin, c’est cela se convertir.

Sébastien,
frère de la Communion Béthanie

admin

1 comment so far

JeanPublié le1:52 pm - Mar 25, 2025

Que c’est beau un homme qui lutte avec Dieu, tel Jacob. Merci pour le partage de cette intimité.