Tout au long de ce Carême 2025 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Sébastien. .
En ce temps-là,
après son baptême,
Jésus, rempli d’Esprit Saint,
quitta les bords du Jourdain ;
dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert
où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.
Il ne mangea rien durant ces jours-là,
et, quand ce temps fut écoulé,
il eut faim.
Le diable lui dit alors :
Si tu es Fils de Dieu,
ordonne à cette pierre de devenir du pain.
Jésus répondit :
Il est écrit :
L’homme ne vit pas seulement de pain.
Alors le diable l’emmena plus haut,
et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.
Il lui dit :
Je te donnerai tout ce pouvoir,
et la gloire de ces royaumes,
car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux.
Toi donc, si tu te prosternes devant moi,
tu auras tout cela.
Jésus lui répondit :
Il est écrit :
C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras,
à lui seul tu rendras un culte.
Puis le diable le conduisit à Jérusalem,
il le plaça au sommet du Temple
et lui dit :
Si tu es Fils de Dieu,
d’ici jette-toi en bas ;
car il est écrit :
Il donnera pour toi, à ses anges,
l’ordre de te garder ;
et encore :
Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre.
Jésus lui fit cette réponse :
Il est dit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.
Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations,
le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.
Saint Luc, 4,1-13
En ce temps de Carême, nous sommes invités chères sœurs, chers frères, à entrer au Désert, cette oasis de cœur, ce lieu de ressourcement, cet Eden d’espace d’intimité avec Toi.
Oui Seigneur Jésus, tu as connu ce Désert.
Tu as su y vivre le dépouillement ; tu as su rendre plein ce lieu d’absence ; tu as su y affronter l’Adversaire.
Notre désert à nous n’est parfois pas le Tien.
Nous en traversons un pourtant, aride et malmené par les vicissitudes des hommes,
Un désert mondain qui nous agite, qui accable et nous éloigne de l’autre,
Un désert d’agitation vaine, tenté par la voix du désespoir,
Un désert qui se nourrit de nos craintes, de ces émotions tristes qui nous emportent.
Notre désert à nous, nous isole. Uniforme et plat, il nous assoiffe,
Son horizon sans limites nous enclave,
Nos doutes s’y renforcent, nos insécurités intérieures y deviennent tragiques,
Quand nos souffrances résonnent alors avec celles du Monde.
Le Désert où tu nous invites, Seigneur en ce temps de Carême, transforme le nôtre.
Lieu d’intériorité et de silence,
Lieu d’une solitude habitée par Dieu, reliée à Toi,
Lieu de dialogue avec nous-mêmes en Toi,
Lieu de traversée libre de ta Parole silencieuse qui étanche notre soif.
C’est Le Désert où nos fragilités sont grandes et acclamées, luxuriantes et pleines de sève.
C’est le Désert des Vulnérabilités gracieuses où nous nous confions et nous abandonnons à Toi.
C’est le Désert qui n’est pas repli,
C’est le Désert qui nous abreuve,
C’est le Désert qui fait sens.
Tu nous y guides et tu nous y transformes.
Doux et exigeant compagnonnage, à la manière d’Israël et d’Elie.
Se laisser guider par Toi vers ce Désert, Seigneur, c’est Te faire pleine place, enfin.
Accorde-nous donc Seigneur la grâce d’oser T’y rencontrer,
Déjà en ce tout début de Carême,
Car déjà Pâques germe en nous…
Sébastien,
frère de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre frère Pierre.
Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants de l’ombre, une lumière a resplendi.
Livre du prophète Isaïe 9,1
Aujourd’hui, nous sommes appelés à nous convertir à cet incroyable bouleversement qui nous révèle que participer à la grandeur de Dieu, c’est refuser de faire place en nos cœurs à toute pulsion de domination. Car tant que le moindre rêve de (toute-) puissance hantera notre cœur, nous courrons le risque de prêter nos forces à la violence et de tourner le dos à Dieu que nous voulons pourtant servir (…)
Marie-Caroline Bustarret, théologienne, Faculté Loyola – Paris.
A chaque jour suffit sa peine. Il faut faire ce que l’on a à faire, et pour le reste, se garder de se laisser contaminer par les innombrables petites angoisses, les mille petits soucis qui sont autant de motions de censure vis-à-vis de Dieu. Notre unique obligation morale, c’est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu’à ce que cette paix irradie vers les autres. Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition.
Etty Hillesum, le 29 septembre 1942.
Voici que se termine cette série de méditations qui m’aura donné l’occasion de revenir au message d’Etty Hillesum, jeune femme juive issue du même peuple que Jésus de Nazareth dont nous fêtons en ce moment la naissance. Peut-être connaissiez-vous déjà « Une vie bouleversée » qui résume son journal et dont j’ai aimé vous partager quelques fragments ? Je me suis concentré sur ses écrits spirituels, laissant de côté ce qui constitue sa vie affective et familiale ainsi que sa lecture politique de l’actualité de son époque. Pourtant, c’est sa riche humanité qui me la rend si proche. Sa curiosité insatiable, sa forte affectivité, son absence de préjugés et son franc-parler ne cessent de m’impressionner par leur authenticité.
Avec Etty Hillesum, heureux Noël à chacune et chacun d’entre vous !
Pierre,
frère de la Communion Béthanie
Une méditation sélectionnée par notre frère Pierre.
Toi qui m’a tant enrichie, mon Dieu, permets-moi aussi de donner à pleines mains. Ma vie s’est muée en un dialogue ininterrompu avec toi, mon Dieu, un long dialogue. Quand je me tiens dans un coin du camp, les pieds plantés dans la terre, les yeux levés vers ton ciel, j’ai parfois le visage inondé de larmes – unique exutoire de mon émotion intérieure et de ma gratitude. Le soir aussi, lorsque couchée dans mon lit, je me recueille en Toi, mon Dieu, des larmes de gratitude m’inonde parfois le visage et c’est cela, ma prière à moi.
Je suis très fatiguée depuis quelques jours mais cela passera comme le reste : tout progresse selon un rythme profond propre à chacun de nous et l’on devrait apprendre aux gens à écouter et respecter ce rythme ; c’est ce qu’un être humain peut apprendre de plus important en cette vie.
Je ne lutte pas avec Toi, mon Dieu, ma vie n’est qu’un long dialogue avec Toi. Il se peut que je ne devienne jamais la grande artiste que je voudrais être, car je suis trop bien abritée en Toi mon Dieu. Je voudrais parfois tracer à la pointe sèche de petits aphorismes et de petites histoires vibrantes d’émotion, mais le premier mot qui me vient à l’esprit, toujours le même, c’est : Dieu, et il contient tout et rend tout le reste inutile. Et toute mon énergie créatrice se convertit en dialogues intérieurs avec Toi ; la houle de mon cœur s’est faite plus large depuis que je suis ici, plus animée et plus paisible à la fois, et j’ai le sentiment que ma richesse intérieure s’accroît sans cesse.
18 août 1943, Les écrits d’Etty Hillesum, Journaux et lettres 1941-1943 (page 897).
C’est la toute dernière lettre d’Etty, écrite quelques jours avant son départ pour Auschwitz le 6 septembre 1943 (elle disparaîtra trois mois plus tard). Consciente du destin qui l’attend, Etty s’attache à regarder toujours plus loin et plus large pour voir ce qui pourrait advenir de beau. Elle demande à Dieu « de la prendre par la main » et s’engage « à le suivre bravement et sans beaucoup de résistance ». Etty se dispose ainsi à accueillir au mieux celles et ceux qu’elle rencontre, vivant au plus près le « sacrement du frère » qui donne sens à l’existence. Le jour de son départ en déportation, un de ses amis écrit : « Nous éprouvons un sentiment de perte, mais nous ne nous sentons pas les mains vides. Une amitié comme la sienne ne se perd pas ». Tout est dit.
Pierre,
frère de la Communion Béthanie
Une méditation sélectionnée par notre frère Pierre.
Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.
De l’apôtre Paul aux Philippiens 4, 4-7
C’est sans doute la plus belle (en tout cas la plus célèbre) prière d’Etty Hillesum, une prière bien dans la tradition juive. « Du Dieu de l’intériorité » au Dieu « incapable de modifier le cours des choses », non plus un Dieu que nous sollicitons pour quémander de l’aide mais un Dieu que nous pouvons aider. Pourquoi ? Afin de ne pas le laisser mourir en nous, ce qui révèle la grande crainte d’Etty. Elle liait étroitement relation à Dieu et amour du prochain. Sa préoccupation fait écho à cette parole attribuée à Thérèse d’Avila « Christ n’a pas de mains. Il n’a que nos mains pour faire son travail aujourd’hui ».
Je vais t’aider, mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d’avance. Une chose cependant m’apparaît de plus en plus claire : ce n’est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t’aider – et, ce faisant, nous nous aidons nous-mêmes. C’est tout ce qu’il nous est possible de sauver en cette époque et c’est aussi la seule chose qui compte : un peu de toi en nous, mon Dieu. Peut-être pourrons-nous aussi contribuer à te mettre au jour dans les cœurs martyrisés des autres. Oui, mon Dieu, tu sembles peu capable de modifier une situation finalement indissociable de cette vie. Je ne t’en demande pas compte, c’est à toi au contraire de nous appeler à rendre des comptes, un jour. Il m’apparaît de plus en plus clairement, presque à chaque pulsation de mon cœur, que tu ne peux pas nous aider, mais que c’est à nous de t’aider et de défendre jusqu’au bout la demeure qui t’abrite en nous.
Etty HILLESUM, 12 juillet 1943.
Pierre,
frère de la Communion Béthanie
Une méditation sélectionnée par notre frère Pierre.
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rire,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en vient en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
Il y a en moi un puits très profond. Et dans ce puits, il y a Dieu. Parfois, je parviens à l’atteindre. Mais plus souvent, des pierres et des gravats obstruent ce puits, et Dieu est enseveli. Alors il faut le remettre au jour. Il y a des gens, je suppose, qui prient les yeux levés vers le ciel. Ceux-là cherchent Dieu en dehors d’eux. Il en est d’autres qui penchent la tête et la cachent dans leurs mains, je pense que ceux-ci cherchent Dieu en eux-mêmes. (26 août 1941)
(…) Et je te remercie de m’avoir donné le don de lire dans le cœur des autres. Les gens sont parfois pour moi des maisons aux portes ouvertes. J’entre, j’erre à travers des couloirs, des pièces : dans chaque maison, l’aménagement est un peu différent, pourtant elles sont toutes semblables et l’on devrait pouvoir faire de chacune d’elles un sanctuaire pour toi, mon Dieu. Et je te le promets, je te le promets mon Dieu, je te chercherai un logement et un toit dans le plus grand nombre de maisons possible. C’est une image amusante : je me mets en route pour te chercher un toit. Il y a tant de maisons inhabitées où je t’introduirai comme invité d’honneur. Etty HILLESUM, in Une vie bouleversée (page 208).
Pierre,
frère de la Communion Béthanie
Méditation pour le temps de l’Avent proposée par Pierre, frère de la Communion Béthanie.
En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un germe de justice qui exercera droit et justice dans le pays. En ces jours-là, Juda sera sauvé et Jérusalem habitera en sécurité. Voici le nom dont on appellera la Ville : « Yahvé-notre-Justice. » Jérémie 33, 15-16
En ces temps de grandes incertitudes teintées d’inquiétude sourde (réchauffement climatique, multiplication des régimes autoritaires, guerres en Ukraine et au Proche-Orient, montée des intolérances, violence des relations sociales, difficultés économiques…), la petite fille espérance comme disait Charles Péguy paraît si fragile et pourtant si nécessaire dans l’attente du Messie. Il peut sembler naïf d’espérer envers et contre tout et pourtant une jeune femme, Etty Hillesum, nous propose une voie possible. Hollandaise, juive, agnostique, aimant la vie, elle entreprendra un chemin spirituel bouleversant qui l’autorisera à affirmer, malgré les horreurs nazies, que « la vie est belle et pleine de sens ». Arrêtée, puis internée et enfin déportée à Auschwitz, elle sera gazée à l’âge de 29 ans.
Je crois que je vais le faire : tous les matins, avant de me mettre au travail, me « tourner vers l’intérieur », rester une demi-heure à l’écoute de moi-même. « Rentrer en moi-même. » Je pourrais dire aussi : méditer. Mais le mot m’horripile encore un peu. Oui, pourquoi pas: une demi-heure de paix en soi-même. On agite bien bras, jambes et autres muscles le matin dans la salle de bains; mais cela ne suffit pas. L’être humain est corps et esprit. Une demi-heure de gymnastique et une demi-heure de « méditation » peuvent fournir une bonne base de concentration pour toute une journée. Mais une « heure de paix », ce n’est pas si simple. Cela s’apprend.
Hineinhorchein, « écouter au-dedans », je voudrais disposer d’un verbe bien hollandais pour dire la même chose. De fait, ma vie n’est qu’une perpétuelle écoute « au-dedans», de moi-même, des autres, de Dieu. Et quand je dis que j’écoute « au-dedans », en réalité c’est plutôt Dieu en moi qui est à l’écoute. Ce qu’il y a de plus essentiel et de plus profond écoute l’essence et la profondeur de l’autre. Dieu écoute Dieu. Etty HILLESUM, in Une vie bouleversée (page 35, 207-208)
Pierre,
frère de la Communion Béthanie
Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.
Ne soyez pas effrayées !
Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ?
Il est ressuscité : il n’est pas ici.
Voici l’endroit où on l’avait déposé.
Et maintenant,
allez dire à ses disciples et à Pierre :
Il vous précède en Galilée.
Là vous le verrez,
comme il vous l’a dit.
Marc 16, 1-7
Lorsqu’Israël partit d’Egypte
c’était de nuit
nuit de l’oppression
où l’on perd son nom.
Lorsque les femmes arrivèrent
au tombeau
c’était de nuit
nuit de l’absence
où se disloque l’espérance.
Et c’est encore de nuit que nous
venons à Toi
nos pas sont incertains
nos mots restent pris aux rets du
silence.
Or voici qu’au bord de l’ombre
à la naissance du matin
la pierre qui barrait l’horizon
roule loin de la mort.
Une faille s’ouvre dans la tristesse
les eaux d’amertume refluent
le roc d’angoisse devient source.
Serait-ce que la vie n’a pas
tout raconté
que le soleil n’a pas fini
de se lever
qu’il y a malgré tout un demain
et qu’il est entre nos mains ?
C’est de nuit que nous venons à Toi
mais c’est de jour que tu viens
à nous.
Dans notre traversée des ténèbres
réveille-nous
parle-nous de lumière.
Emmène-nous
vers la vie qui est devant
et qui attend.
Pasteure Francine Carrillo
Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.
Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul ;
mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.
Jean 12, 20-33
Maintenant que ta vie, Jésus, a chaviré dans la mort, que ta parole est devenue silence et ta présence absence, maintenant qu’il n’y a plus rien à voir, la foule s’en va vers d’autres spectacles.
Seigneur, apprends-nous ce regard qui commence là où celui des autres s’arrête !
Apprends-nous la patience du grain de blé et l’attente qui n’est pas une lassitude, mais une manière de se tenir dans la promesse.
Nous nommons aujourd’hui devant toi ceux et celles qui vivent un temps d’éclatement et de remise en question, un temps de deuil ou de maladie.
Nous nous réjouissons avec ceux et celles qui prennent pied et qui ont des envies pour demain.
Garde-nous accueillants à ceux et celles qui cherchent leur voie et vivent leur foi autrement que nous.
Préserve-nous de toute suffisance et donne-nous plutôt de témoigner de la largesse du regard que tu poses sur chaque être humain.
Pasteure Francine Carrillo
Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.
Frères,
nous sommes les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.
En tant que coopérateurs de Dieu,
nous vous exhortons encore
à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.
Car il dit dans l’Écriture :
Au moment favorable je t’ai exaucé,
au jour du salut je t’ai secouru.
Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.
2 Co 5, 20 – 6, 2
Je confie à notre méditation ces mots du pasteur Dietrich Bonhoeffer qui s’interrogeait, nous sommes dans les mois qui précédèrent à son incarcération par le régime nazi en fin 1942 :
Qu’est-ce que l’amour ?
Le Nouveau Testament nous renvoie de façon non équivoque à Jésus-Christ seul.
C’est LUI qui en est la seule définition [..]
L’amour désigne donc cette action de Dieu en faveur de l’homme, par laquelle la désunion de ce dernier est surmontée.
Cet acte s’appelle Jésus-Christ,
Cet acte s’appelle la réconciliation, dit Bonhoeffer.
[…] et de poursuivre :
Aimer veut dire laisser transformer son existence entière par Dieu.
Pasteur Jean-François Breyne
Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.
Frères,
Nous sommes les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.
En tant que coopérateurs de Dieu,
nous vous exhortons encore
à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.
Car il dit dans l’Écriture :
Au moment favorable je t’ai exaucé,
au jour du salut je t’ai secouru.
Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.
2 Co 5, 20 – 6, 2
Vous le savez bien mieux que moi, mes sœurs, mes frères.
Davantage encore, la réconciliation est là, promise, possible, déjà à l’œuvre, oui très exactement là, au cœur même des brisures du cœur, de ses fractures, de ses effractions subies, de ses déchirures, lorsqu’elles sont, humblement et douloureusement c’est vrai, regardées et déposées aux pieds du Maître.
Alors de découvrir que la marche est encore possible,
pour aller, de réconciliation en réconciliation,
hérauts désormais de cette incroyable nouvelle :
personne, jamais, ne se réduit à ses errances et à ses échecs, à ses souffrances et ses sidérations.
Voilà pour moi le sens profond de ce carême : prendre le temps et reprendre un peu de discipline pour risquer cette ouverture du cœur, ce déplacement vers le secret, pour véritablement y découvrir la réconciliation offerte.
Pasteur Jean-François Breyne
Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.
Frères,
Nous sommes les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.
En tant que coopérateurs de Dieu,
nous vous exhortons encore
à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.
Car il dit dans l’Écriture :
Au moment favorable je t’ai exaucé,
au jour du salut je t’ai secouru.
Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.
2 Co 5, 20 – 6, 2
Oui, Quelqu’un vient, comme sur la pointe des pieds, nous réconcilier avec nous-mêmes.
Cette œuvre de réconciliation ne vient pas de moi : elle est bien un don, un cadeau, un autrement possible offert par Dieu pour aujourd’hui et pour demain.
Découvrir, émerveillé et incrédule encore, que le chapelet des « échecs-errances-offenses-souffrances » n’a plus le dernier mot sur ma vie.
Davantage même, que la souffrance n’est plus le déterminant absolu de mon existence.
Comment ?
En acceptant d’être accepté.
Et cette acceptation ne peut venir que de l’ouverture du cœur, qui ne se vit que dans le secret de la prière.
Pasteur Jean-François Breyne
Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.
Frères,
Nous sommes les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
Nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.
En tant que coopérateurs de Dieu,
nous vous exhortons encore
à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.
Car il dit dans l’Écriture :
Au moment favorable je t’ai exaucé,
au jour du salut je t’ai secouru.
Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.
2 Co 5, 20 – 6,2
Il ne s’agit pas ici d’abord de nous réconcilier avec les autres : ses parents, ses enfants, ses sœurs, ses frères, ses collègues, ou même entre Églises, ni même avec le bon Dieu !
Non.
Paul ne dit pas : Réconciliez-vous ; mais il dit : Laissez-vous réconcilier. Le verbe, en grec, est au passif !
Car il ne s’agit pas ici d’abord de nous réconcilier avec X ou Y, ce qui est aussi une bonne chose, bien entendu, mais il s’agit de ce qui est en amont de cela.
Il s’agit de se découvrir réconcilié·e, c’est-à-dire libéré·e de toutes nos chaines liées à nos échecs, à nos errances, à nos offenses, à nos souffrances…
Pasteur Jean-François Breyne