Une méditation proposée par notre frère Jean-Michel.
Joseph, il faut finement te chercher à travers les silences et les lignes du texte évangélique.
Presque rien n’est écrit sur toi.
Autrement dit, il est écrit un essentiel, l’essentiel.
Tu es ajusté.
Tu es une humanité juste ajustée !
Quand la confiance de la foi devient parfois peu accessible, nous pouvons dire à Dieu :
Ne regarde pas ma petite foi, mais donne-moi de m’appuyer sur la foi de toute l’Église, sur celle de tant d’humbles qui ont vécu de toi incomparablement.
Frère Roger de Taizé
Jean-Michel+,
frère prieur de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre frère Jean-Michel.
Les aveugles retrouvent la vue,
et les boiteux marchent,
les lépreux sont purifiés,
et les sourds entendent,
les morts ressuscitent,
et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
Matthieu 11, 2-11
Je ne vois pas clairement.
Je boîte.
La lèpre me colle à la peau.
Je n’entends pas finement.
Je suis claquemuré vivant dans une tombe.
Le pauvre que je suis réellement reçoit la Bonne Nouvelle.
Jésus, Évangile vivant, vient me rejoindre là où je suis, errant et itinérant.
Dieu de tout amour, tu nous emplis d’une fraîcheur d’Évangile quand la confiance du cœur est au commencement de tout.
Frère Roger de Taizé
Jean-Michel+,
frère prieur de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre sœur Brigitte.
Second dimanche de l’Avent : nous accueillons, là où nous sommes, le cri de Jean le Baptiste : Préparez le chemin du Seigneur ; redressez ses sentiers !
S’il était possible de sonder un cœur humain, la surprise serait d’y découvrir la silencieuse attente d’une présence.
Dans l’évangile de Jean, voilà qu’apparaît une réponse à cette attente :
Il y a parmi vous Quelqu’un que vous ne connaissez pas.
N’est-il pas toujours au milieu de nous, ce Christ que peut-être nous connaissons peu ?
frère Roger de Taizé
Second dimanche de l’Avent, avec Jean le Baptiste, avec Frère Roger de Taizé, avec Christian Bobin :
J’aime les sourciers
Qui font voler en éclat les portes du temple,
Qui n’ont pas peur d’eux-mêmes
Ni du regard inquiet qui les fige.
Ils savent trouver passage,
Ils connaissent la brèche
Où le vieux monde s’anime
Et s’élance à nouveau.
Jean-Michel+,
frère prieur de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre frère Sylvain.
Avec le Temps liturgique de l’Avent, notre chemin vers Noël a commencé.
Nous mettons nos pas dans ceux des croyants qui ont attendu l’avènement de la promesse du salut.
Ce temps est un temps de veille et de joie.
Avec le prophète Isaïe, Venez, maison de Jacob ! Marchons à la lumière du Seigneur ! Isaïe 2, 5
Avec le psalmiste, Quelle joie quand on m’a dit : Nous irons à la maison du Seigneur ! Ps 121
Avec Paul, c’est le moment, L’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant ! Ro 13, 11
Avec Jésus, Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Mt 24, 42
Seigneur Jésus, apprends-moi à entrer dans ce Temps en communion avec tous tes disciples en chemin.
Il me semble que ma veille et ma joie, au fond, pourraient simplement être de te renouveler toute ma confiance.
Alors, accueille mon humble prière aujourd’hui :
Mon Dieu, je suis si persuadé que tu veilles sur ceux qui espèrent en toi, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend de toi toutes choses,
que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci, et de me décharger sur toi de toutes mes inquiétudes :
Dans la paix, moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d’habiter, Seigneur, seul, dans la confiance. Ps. 4, 9
Les hommes peuvent me dépouiller et des biens et de l’honneur,
les maladies peuvent m’ôter les forces et les moyens de te servir,
je puis même perdre ta grâce par le péché; mais jamais je ne perdrai mon espérance, je la conserverai jusqu’au dernier moment de ma vie,
et tous les démons de l’enfer feront à ce moment de vains efforts pour me l’arracher : « Dans la paix, moi aussi, je me couche et je dors.
Certains peuvent attendre leur bonheur de leurs richesses ou de leurs talents,
d’autres s’appuyer sur l’innocence de leur vie, ou sur la rigueur de leurs pénitences,
ou sur le nombre de leurs aumônes, ou sur la ferveur de leurs prières.
Pour moi, Seigneur, toute ma confiance, c’est ma confiance même ; cette confiance ne trompa jamais personne.
Je suis donc assuré que je serai éternellement heureux, parce que j’espère fermement de l’être,
et que c’est de toi, ô mon Dieu, que je l’espère. Amen.
Claude La Colombière, 1641-1682.
Sylvain,
frère de la Communion Béthanie
Méditation pour le temps de l’Avent proposée par notre frère prieur Jean-Michel.
Je vous propose de vivre cet Avent 2022, avec un visage qui inspire, par le fond, notre Communion Béthanie.
Il s’agit de Frère Roger (1915-2005), fondateur de la communauté œcuménique de Taizé.
Avec lui, allons au devant de Celui qui vient, maintenant, à Noël, à la plénitude des temps.
Baptisés dans l’Esprit-Saint, à jamais nous avons revêtu le Christ.
Et à chacun Dieu peut dire :
Tu es mon unique, en toi je trouve ma joie.
Au dixième siècle, un chrétien du nom de Syméon, écrivait :
Le Christ s’approchera de chacun comme s’il le regardait lui seul, en particulier.
Je vous souhaite de cheminer paisiblement en pèlerins d’Avent,
Jean-Michel+,
frère prieur de la Communion Béthanie.
Méditation pour le temps de l’Avent proposée par les sœurs et les frères de la Communion Béthanie.
L’an quinze du règne de l’empereur Tibère,
Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée,
son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide,
Lysanias en Abilène,
les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,
la parole de Dieu fut adressée dans le désert
à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,
comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins rocailleux seront aplanis ;
et tout être vivant verra le salut de Dieu.
Luc 3, 1-16
Le texte semble vouloir nous parler du Salut qui vient. Mais de quelle manière ?
La parole de Dieu est adressée à un homme, dans le désert, un homme simple. Pas un empereur, pas un gouverneur, ni un grand prêtre. Il est Jean, fils de Zacharie, deux prénoms sans doute très courants à l’époque.
En même temps, la parole prend place dans une histoire, celle de l’humanité, à un moment donné, dans une période précise, avec des personnages bien concrets. La Parole de Dieu s’incarne dans le temps de l’humanité…
Bien plus, le passage du prophète Isaïe nous annonce que le salut concerne « tout être vivant ». Nous pouvons entendre tout le Vivant. Pas uniquement l’humain. Le Salut de Dieu est la manifestation de son amour inconditionnel, en son Fils, pour la Création dans son ensemble. C’est cet amour infini qu’il nous est demandé d’accueillir dans la foi.
Mais la foi n’est pas une simple attente passive. Elle est aussi (et surtout ?) action.
En effet, avant de voir advenir le Salut de Dieu, nous sommes invités à apporter notre contribution, à abaisser les collines, combler les ravins, porter notre regard au-delà des chemins rocailleux et des passages tortueux.
En 2021, comment recevons-nous cet oracle du prophète ?
Comment allons-nous nous y prendre très concrètement pour préparer le chemin du Seigneur ?
Lætitia et Raphaël,
sœur et frère de la Communion Béthanie
Méditation pour le temps de l’Avent proposée par les sœurs et les frères de la Communion Béthanie.
En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme.
Lc, 21, 25-28, 34-36
En ces temps d’appréhension face à l’avenir, la lecture de ce texte nous semble d’une actualité redoutable.
Le vocabulaire employé évoque un événement cosmique (qui implique la totalité du cosmos) : soleil, lune, étoiles, nations, mer, flots, terre…
En même temps, il s’agit d’une mise en garde : Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde : peur, attente, ébranlement… Il se pourrait que nous nous enfermions dans le malheur du monde ou le nôtre.
N’y aurait-il que ça à voir dans les signes ? Rien à voir au-delà ?
Ne sommes-nous pas invités à redresser la tête, à nous tenir debout ? Car c’est bien cela qui est en jeu : notre accomplissement, notre rédemption, ou comment nous serons rendus à notre être véritable.
Pour cela, il faut commencer par porter notre regard au loin, nous laisser traverser par le Souffle de Vie qui nous entraîne au-delà de nos soucis et de nos crispations. Nous tenir debout devant le Fils de l’Homme, nous tenir accomplis face à ce Dieu qui nous rejoint pour nous parler face à face !
Quelle vocation pour l’Humain !
Alors, cette semaine, que verrons-nous autour de nous ? Les signes d’une catastrophe annoncée ? Ou les signes annonciateurs d’une naissance, d’une vie nouvelle, d’une vie en abondance que nous annonce la venue du Fils de l’Homme ?
Lætitia et Raphaël,
sœur et frère de la Communion Béthanie
Méditation pour le 1er dimanche de l’Avent par Sœur Marie-Benoît, sœur du monastère de la Paix-Dieu à Cabanoule.
Voici le temps du long désir
Où l’homme apprend son indigence,
Chemin creusé pour accueillir
Celui qui vient combler les pauvres.
Pourquoi l’absence dans la nuit,
Le poids du doute et nos blessures,
Sinon pour mieux crier vers lui,
Pour mieux tenir dans l’espérance ?
Et si nos mains, pour t’appeler,
Sont trop fermées sur leurs richesses.
Seigneur Jésus, dépouille-les
Pour les ouvrir à ta rencontre.
L’amour en nous devancera
Le temps nouveau que cherche l’homme ;
Vainqueur du mal, tu nous diras :
Je suis présent dans votre attente. Voici le temps du long désir
Voici le temps du long désir
Où l’homme apprend son indigence,
Chemin creusé pour accueillir
Celui qui vient combler les pauvres.
Pourquoi l’absence dans la nuit,
Le poids du doute et nos blessures,
Sinon pour mieux crier vers lui,
Pour mieux tenir dans l’espérance ?
Et si nos mains, pour t’appeler,
Sont trop fermées sur leurs richesses.
Seigneur Jésus, dépouille-les
Pour les ouvrir à ta rencontre.
L’amour en nous devancera
Le temps nouveau que cherche l’homme ;
Vainqueur du mal, tu nous diras :
Je suis présent dans votre attente.
Nous espérons déjà la joie de Noël. Mais les textes bibliques telle une mise en garde nous incitent à rester éveillés pour un autre rendez-vous dont la date n’est pas fixée et reste possible à tout moment. Jésus, le Fils de l’homme, compare le temps de sa venue à un déluge, surprenant des gens bien installés dans leur quotidien. Or notre monde à la fois riche de tant de biens et si plein de malheurs et de souffrances, manifeste plus ou moins violemment ses insatisfactions. Nos propres contradictions dévoilent aussi notre indigence. Alors, le cœur ouvert dans l’ardeur de la prière, guettons amoureusement et pleins de joyeuse espérance le divin Voleur qui mène au Père notre fragile humanité.
Sœur Marie-Benoît