Tout au long de ce Carême 2025 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Sébastien.
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier.
Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.
Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire.
Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie.
Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre : Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le !
Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
Luc 9, 28b-36
Chères sœurs, chers frères,
En ce deuxième dimanche de Carême, nous méditons la Transfiguration du Christ, notre Seigneur.
Son visage change d’apparence ;
Sa blancheur sidérante est indicible, structurellement autre, tellement étrangère.
Comment ne pas être ébloui par l’infinie magnificence d’une telle manifestation ?
Comment la Transfiguration peut devenir figure d’accomplissement sans nous rendre aveugle ?
Comment contempler à distance la gloire de Dieu manifestée ici en Jésus ?
Quelle est la juste proximité au Divin alors qu’il nous habite déjà tellement ?
Résister de raison à l’hubris d’une comparaison vaine…
Ni Icare, ni Phaéton ; ni Bellérophon, ni Samson.
Les réalités célestes nous écrabouillent souvent, nous petits d’hommes et de femmes ancrés dans notre condition, nos étroitesses, nos bosses et cabosses.
L’infini peut devenir abîme vertigineux, sa proximité si brutale qu’elle en devient insoutenable.
Ne surtout pas mourir alors à nous-mêmes dans notre quête du Divin.
S’approcher de Dieu, ce n’est pas tenter la Transfiguration.
C’est poursuivre la transformation lente, inaccomplie mais qui sauve déjà.
Suivre Dieu, c’est chercher avec ténacité Sa présence sans jamais tenter le face-à-face.
Notre passage ici-bas est une ascension laborieuse et modeste, où le Ciel peut s’approcher sans jamais se laisser atteindre.
Seigneur, aide-nous à marcher à Ta suite sans jamais prétendre T’imiter ;
Aide-nous à Te discerner sans jamais oser Te voir ;
Agis-nous par Ta parole de vie sans tenter Ton imitation.
Transforme-nous, toujours imparfaitement.
Car Ta Résurrection et Ta Gloire doivent nous guider en nous maintenant à distance.
Nous, éternels ignorants de leur mystère profond.
Sébastien,
frère de la Communion Béthanie
Tout au long de ce Carême 2022 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre sœur Françoise.
Habituellement, Jésus quitte ses disciples pour prier seul ! Ici Il prend avec lui Pierre, Jean et Jacques et gravit la montagne. Ils seront témoins d’un événement spectaculaire : L’aspect du visage de Jésus devient autre, son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. La relation que Jésus vit avec son Père a des conséquences…Cette intimité profonde, cette union de l’un à l’autre transforme, non seulement le visage, mais aussi le vêtement ! Quelque chose de divin se passe… L’invisible devient visible !
Pour nos disciples fatigués, l’étonnement est à son comble : Moïse et Élie sont là ! Pour parler avec Jésus de quelque chose de grave : son départ à Jérusalem. Comme si le ciel s’ouvrait pour que sa mission s’enracine effectivement dans l’histoire de l’Alliance.
J’ose imaginer qu’un sens et une force nouvelle lui sont donnés. Des forces et une paix véritable pour l’heure de la confrontation. Il n’y sera pas seul, le ciel est convoqué pour le soutenir et le confirmer.
Et s’il en était un peu de même pour nous. Notre expérience de la prière aux moments décisifs, si petite soit-elle, nous a fait goûter cette présence de Dieu, ce ciel ouvert pour que nous recevions des forces nouvelles. Nos inquiétudes s’amenuisent, notre esprit est plus serein, notre cœur et tout notre être sont en paix. Cela doit bien transparaître sur notre visage !
Nous savons aussi combien parler de ce que nous traversons comme épreuves ou comme joies, avec les témoins de notre histoire, inscrit plus profondément le sillon de notre chemin avec Dieu.
La tentation alors serait, comme Pierre qui propose de dresser 3 tentes, de nous installer dans cet espace ouvert sur le ciel. Parce que oui, il est bon que nous soyons ici !
Et bien non, Il ne savait pas ce qu’il disait, nous relate l’évangéliste avec humour… Nous devons quitter la haute montagne, rejoindre la vallée de notre vie pétrie de relations bienveillantes ou non, de tentations, de joies et de combats, de larmes et de belles fraternités ou de belles sororités spirituelles.
Pour notre marche, nous qui avons notre citoyenneté dans les cieux, Paul aux Philippiens 3, 20, Dieu ne nous laisse pas sans rien. Il nous donne sa Parole : Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le. Jésus, Parole faite corps, qui sera livré pour nous et pour la multitude, pain rompu, sang versé… en signe de l’Alliance nouvelle et éternelle.
Françoise,
sœur de la Communion Béthanie