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Archive de l’étiquette Carême

3e dimanche de Carême

Tout au long de ce Carême 2025 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Sébastien.

Abstraite conversion

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens
que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Jésus leur répondit :
Pensez-vous que ces Galiléens
étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens,
pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.
Et ces dix-huit personnes
tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables
que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.

Jésus disait encore cette parabole :
Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron :

Voilà trois ans que je viens
chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas.
Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?
Mais le vigneron lui répondit :
Maître, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.
Sinon, tu le couperas.
Luc 13, 1-9

Lorsque je lis ce passage de l’Évangile, je me sens petit, minime, écrasé par l’urgence absolue, pressente de la conversion.

J’ai peur Seigneur.

Je me sens disparaître face à Ton exigence que les hommes me racontent, honteusement.

Moi qui ne sais même pas ce que se convertir signifie.

Oui, je tente bien, faiblement éclairé de l’intérieur de moi.

Je sais que Ta demande de conversion est appel à la vie ; elle n’est pas menace de mort.

Je sais que Ton plan de conversion de l’âme n’est pas un plan d’actions.

Je vais donc devoir avancer avec ce sentiment d’urgence grandissant.

Plus j’avance, plus la route s’allonge,

Plus je prends du temps, plus j’en dispose,

Plus je vis l’urgence, plus Dieu est patient de mon temps court.

Toi seul me convertis.

Je me laisse façonner par Toi, activement.

Tu m’encombres et c’est juste.

Tu veux mes doutes, c’est certain.

Je ne cours plus le risque avec Toi de vivre sans me questionner.

Un petit morceau de conversion, c’est la réalisation toute fugace de Ta présence déréalisée.

Tout le long de ma Vie, éprouver le sursis infini de Dieu qui s’attache à labourer mon cœur.

Se convertir, c’est donc produire ces fruits d’amour, de justice et de pardon, si lents à mûrir pour faire Pâques dans mon cœur.

Maudite tentation de me résoudre à la stérilité de ma vie !

Sauve-moi toujours Seigneur du désabus de moi-même.

Car cette colère me fige. Où que je regarde, les visions d’injustice m’assaillent, la violence me brise, mon enfance me marque au fer rouge de la souffrance.

Je suis révolté Seigneur.

Comment me convertir quand ce feu brûlant me consume, quand l’indignation m’étouffe ?

Ce courroux que rien n’apaise, qui exige la tête de l’autre, sans que jamais elle ne suffise à le calmer.

Aide-moi Seigneur à attiser la flamme de l’Espérance, surtout quand il fait nuit.

Aide-moi Seigneur à convertir mon regard en le réorientant vers le Beau, le Vrai, le Juste ; inlassablement.

Seule sédimentation apaisante de mon emportement que de me déposséder de l’injuste.

Contempler enfin, c’est cela se convertir.

Sébastien,
frère de la Communion Béthanie

2e dimanche de Carême

Tout au long de ce Carême 2025 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Sébastien.

Transfiguration, transformation

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier.
Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.
Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire.
Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie.
Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre : Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le !
Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
Luc 9, 28b-36

Chères sœurs, chers frères,

En ce deuxième dimanche de Carême, nous méditons la Transfiguration du Christ, notre Seigneur.

Son visage change d’apparence ;

Sa blancheur sidérante est indicible, structurellement autre, tellement étrangère.

Comment ne pas être ébloui par l’infinie magnificence d’une telle manifestation ?

Comment la Transfiguration peut devenir figure d’accomplissement sans nous rendre aveugle ?

Comment contempler à distance la gloire de Dieu manifestée ici en Jésus ?

Quelle est la juste proximité au Divin alors qu’il nous habite déjà tellement ?

Résister de raison à l’hubris d’une comparaison vaine…

Ni Icare, ni Phaéton ; ni Bellérophon, ni Samson.

Les réalités célestes nous écrabouillent souvent, nous petits d’hommes et de femmes ancrés dans notre condition, nos étroitesses, nos bosses et cabosses.

L’infini peut devenir abîme vertigineux, sa proximité si brutale qu’elle en devient insoutenable.

Ne surtout pas mourir alors à nous-mêmes dans notre quête du Divin.

S’approcher de Dieu, ce n’est pas tenter la Transfiguration.

C’est poursuivre la transformation lente, inaccomplie mais qui sauve déjà.

Suivre Dieu, c’est chercher avec ténacité Sa présence sans jamais tenter le face-à-face.

Notre passage ici-bas est une ascension laborieuse et modeste, où le Ciel peut s’approcher sans jamais se laisser atteindre.

Seigneur, aide-nous à marcher à Ta suite sans jamais prétendre T’imiter ;

Aide-nous à Te discerner sans jamais oser Te voir ;

Agis-nous par Ta parole de vie sans tenter Ton imitation.

Transforme-nous, toujours imparfaitement.

Car Ta Résurrection et Ta Gloire doivent nous guider en nous maintenant à distance.

Nous, éternels ignorants de leur mystère profond.

Sébastien,
frère de la Communion Béthanie

1er dimanche de Carême

Tout au long de ce Carême 2025 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Sébastien. .

Quitter notre désert, entrer au Désert

En ce temps-là,
après son baptême,
Jésus, rempli d’Esprit Saint,
quitta les bords du Jourdain ;
dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert
où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.
Il ne mangea rien durant ces jours-là,
et, quand ce temps fut écoulé,
il eut faim.
Le diable lui dit alors :

Si tu es Fils de Dieu,
ordonne à cette pierre de devenir du pain.
Jésus répondit :
Il est écrit :
L’homme ne vit pas seulement de pain.
Alors le diable l’emmena plus haut,
et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.
Il lui dit :

Je te donnerai tout ce pouvoir,
et la gloire de ces royaumes,
car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux.
Toi donc, si tu te prosternes devant moi,
tu auras tout cela.
Jésus lui répondit :
Il est écrit :
C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras,
à lui seul tu rendras un culte.
Puis le diable le conduisit à Jérusalem,
il le plaça au sommet du Temple
et lui dit :

Si tu es Fils de Dieu,
d’ici jette-toi en bas ;
car il est écrit :
Il donnera pour toi, à ses anges,
l’ordre de te garder ;
et encore :
Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre.
Jésus lui fit cette réponse :
Il est dit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.
Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations,
le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

Saint Luc, 4,1-13

En ce temps de Carême, nous sommes invités chères sœurs, chers frères, à entrer au Désert, cette oasis de cœur, ce lieu de ressourcement, cet Eden d’espace d’intimité avec Toi.

Oui Seigneur Jésus, tu as connu ce Désert.

Tu as su y vivre le dépouillement ; tu as su rendre plein ce lieu d’absence ; tu as su y affronter l’Adversaire.

Notre désert à nous n’est parfois pas le Tien.

Nous en traversons un pourtant, aride et malmené par les vicissitudes des hommes,

Un désert mondain qui nous agite, qui accable et nous éloigne de l’autre,

Un désert d’agitation vaine, tenté par la voix du désespoir,

Un désert qui se nourrit de nos craintes, de ces émotions tristes qui nous emportent.

Notre désert à nous, nous isole. Uniforme et plat, il nous assoiffe,

Son horizon sans limites nous enclave,

Nos doutes s’y renforcent, nos insécurités intérieures y deviennent tragiques,

Quand nos souffrances résonnent alors avec celles du Monde.

Le Désert où tu nous invites, Seigneur en ce temps de Carême, transforme le nôtre.

Lieu d’intériorité et de silence,

Lieu d’une solitude habitée par Dieu, reliée à Toi,

Lieu de dialogue avec nous-mêmes en Toi,

Lieu de traversée libre de ta Parole silencieuse qui étanche notre soif.

C’est Le Désert où nos fragilités sont grandes et acclamées, luxuriantes et pleines de sève.

C’est le Désert des Vulnérabilités gracieuses où nous nous confions et nous abandonnons à Toi.

C’est le Désert qui n’est pas repli,

C’est le Désert qui nous abreuve,

C’est le Désert qui fait sens.

Tu nous y guides et tu nous y transformes.

Doux et exigeant compagnonnage, à la manière d’Israël et d’Elie.

Se laisser guider par Toi vers ce Désert, Seigneur, c’est Te faire pleine place, enfin.

Accorde-nous donc Seigneur la grâce d’oser T’y rencontrer,

Déjà en ce tout début de Carême,

Car déjà Pâques germe en nous…


Sébastien,
frère de la Communion Béthanie

Photo d'une croix en fer scellée dans un muret dans un paysage de montagne.

5e Dimanche de carême

Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.

« Qu’est-ce que l’amour ? »

Frères,

nous sommes les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.

Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.

En tant que coopérateurs de Dieu,
nous vous exhortons encore
à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.

Car il dit dans l’Écriture :

Au moment favorable je t’ai exaucé,
au jour du salut je t’ai secouru.
Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.
2 Co 5, 20 – 6, 2

Je confie à notre méditation ces mots du pasteur Dietrich Bonhoeffer qui s’interrogeait, nous sommes dans les mois qui précédèrent à son incarcération par le régime nazi en fin 1942 :

Qu’est-ce que l’amour ?

Le Nouveau Testament nous renvoie de façon non équivoque à Jésus-Christ seul.
C’est LUI qui en est la seule définition [..]
L’amour désigne donc cette action de Dieu en faveur de l’homme, par laquelle la désunion de ce dernier est surmontée.

Cet acte s’appelle Jésus-Christ,
Cet acte s’appelle la réconciliation, dit Bonhoeffer.
[…] et de poursuivre :

Aimer veut dire laisser transformer son existence entière par Dieu.

Pasteur Jean-François Breyne

Une photo de désert.

4e Dimanche de carême

Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.

N’être jamais réduit·es à nos errances

Frères,

Nous sommes les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.

Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.
En tant que coopérateurs de Dieu,
nous vous exhortons encore
à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.

Car il dit dans l’Écriture :

Au moment favorable je t’ai exaucé,
au jour du salut je t’ai secouru.
Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.
2 Co 5, 20 – 6, 2

Vous le savez bien mieux que moi, mes sœurs, mes frères.

Davantage encore, la réconciliation est là, promise, possible, déjà à l’œuvre, oui très exactement là, au cœur même des brisures du cœur, de ses fractures, de ses effractions subies, de ses déchirures, lorsqu’elles sont, humblement et douloureusement c’est vrai, regardées et déposées aux pieds du Maître.

Alors de découvrir que la marche est encore possible,
pour aller, de réconciliation en réconciliation,
hérauts désormais de cette incroyable nouvelle :

personne, jamais, ne se réduit à ses errances et à ses échecs, à ses souffrances et ses sidérations.

Voilà pour moi le sens profond de ce carême : prendre le temps et reprendre un peu de discipline pour risquer cette ouverture du cœur, ce déplacement vers le secret, pour véritablement y découvrir la réconciliation offerte.

Pasteur Jean-François Breyne

Communion Béthanie, Carême, chemin rocailleux

3e Dimanche de carême

Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.

Accepter d’être accepté·e

Frères,

Nous sommes les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.

Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.
En tant que coopérateurs de Dieu,
nous vous exhortons encore
à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.

Car il dit dans l’Écriture :

Au moment favorable je t’ai exaucé,
au jour du salut je t’ai secouru.
Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.
2 Co 5, 20 – 6, 2

Oui, Quelqu’un vient, comme sur la pointe des pieds, nous réconcilier avec nous-mêmes.

Cette œuvre de réconciliation ne vient pas de moi : elle est bien un don, un cadeau, un autrement possible offert par Dieu pour aujourd’hui et pour demain.

Découvrir, émerveillé et incrédule encore, que le chapelet des « échecs-errances-offenses-souffrances » n’a plus le dernier mot sur ma vie.

Davantage même, que la souffrance n’est plus le déterminant absolu de mon existence.

Comment ?

En acceptant d’être accepté.

Et cette acceptation ne peut venir que de l’ouverture du cœur, qui ne se vit que dans le secret de la prière.

Pasteur Jean-François Breyne

Le Christ accompagné de l'abbé Ména.

2e Dimanche de carême

Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.

Se découvrir réconcilié·e

Frères,

Nous sommes les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
Nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.

Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.

En tant que coopérateurs de Dieu,
nous vous exhortons encore
à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.

Car il dit dans l’Écriture :
Au moment favorable je t’ai exaucé,
au jour du salut je t’ai secouru.

Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.
2 Co 5, 20 – 6,2

Il ne s’agit pas ici d’abord de nous réconcilier avec les autres : ses parents, ses enfants, ses sœurs, ses frères, ses collègues, ou même entre Églises, ni même avec le bon Dieu !

Non.

Paul ne dit pas : Réconciliez-vous ; mais il dit : Laissez-vous réconcilier. Le verbe, en grec, est au passif !

Car il ne s’agit pas ici d’abord de nous réconcilier avec X ou Y, ce qui est aussi une bonne chose, bien entendu, mais il s’agit de ce qui est en amont de cela.

Il s’agit de se découvrir réconcilié·e, c’est-à-dire libéré·e de toutes nos chaines liées à nos échecs, à nos errances, à nos offenses, à nos souffrances…

Pasteur Jean-François Breyne

Lieu ami de la Communion Béthanie, le monastère de La Paix-Dieu à Cabanoule.

1er Dimanche de carême 2024

Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.

Moment favorable

Ami·es, sœurs et frères en Communion Béthanie,

Je viens de vivre quelques jours de retraite silencieuse dans notre petit monastère, ami et source, de La Paix-Dieu à Cabanoule.

Quelle joie de rencontrer là, un frère de cœur, le pasteur Jean-François Breyne !

Durant ce Carême 2024, je vous propose de méditer avec lui, cette parole de Paul en 2 Corinthiens 5, 20 – 6, 2.

En vous souhaitant un joyeux moment favorable, je vous redis ma proximité cordiale et confiante,

Jean-Michel+,
frère prieur de la Communion Béthanie.


Frères,

Nous sommes les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.

Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.

En tant que coopérateurs de Dieu,
nous vous exhortons encore
à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.

Car il dit dans l’Écriture :
Au moment favorable je t’ai exaucé,
au jour du salut je t’ai secouru.

Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.

Nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu, dit Paul dans son épitre aux Corinthiens.

Si nous avions lu les versets qui précèdent, nous aurions entendu ce mot résonner 5 fois sous la plume de Paul.

Le mot pourtant est rare dans le Nouveau Testament : simplement 10 occurrences, sous leurs formes verbales ou substantivées.

Et toujours sous la plume de Paul : les évangiles semblent ignorer ce mot !

Pourtant, Paul en fait ici tout à la fois le résumé de son expérience et de sa prédication :
RECONCILIATION !

Peut-être parce que la réconciliation est le fruit même de la Grâce ?
Pour le dire autrement : la réconciliation, c’est la grâce en marche.

La grâce en action.
La grâce au travail en nous…

Pasteur Jean-François Breyne

4e Dimanche de carême

Tout au long de ce Carême 2023 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Olivier de Reconnaissance, association qui réunit des chrétiens engagés dans l’Église catholique, parents de personnes homosexuelles, qui témoigne de l’accueil de l’homosexualité au sein des « églises domestiques » que sont nos familles.

« Voilà bien ce qui est étonnant ! »
Jean 9, 1-41

En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent : Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? Jésus répondit : Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour ; la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler. Aussi longtemps que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. Cela dit, il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : Va te laver à la piscine de Siloé – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.

Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? Les uns disaient : C’est lui. Les autres disaient : Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. Mais lui disait : C’est bien moi. Et on lui demandait : Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? Il répondit : L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : Va à Siloé et lave-toi. J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu. Ils lui dirent : Et lui, où est-il ? Il répondit : Je ne sais pas.

On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. Parmi les pharisiens, certains disaient : Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. D’autres disaient : Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? Il dit : C’est un prophète. Or, les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme avait été aveugle et que maintenant il pouvait voir. C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents et leur demandèrent : Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu’il est né aveugle ? Comment se fait-il qu’à présent il voie ? Les parents répondirent : Nous savons bien que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle. Mais comment peut-il voir maintenant, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer. Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ. Voilà pourquoi les parents avaient dit : Il est assez grand, interrogez-le !

Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. Il répondit : Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et à présent je vois. Ils lui dirent alors : Comment a-t‑il fait pour t’ouvrir les yeux ? Il leur répondit : Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m’entendre encore une fois ? Serait-ce que vous voulez, vous aussi, devenir ses disciples ? Ils se mirent à l’injurier : C’est toi qui es son disciple ; nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est. L’homme leur répondit : Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux. Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce. Jamais encore on n’avait entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. Ils répliquèrent : Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? Et ils le jetèrent dehors.

Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : Crois-tu au Fils de l’homme ? Il répondit : Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? Jésus lui dit : Tu le vois, et c’est lui qui te parle. Il dit : Je crois, Seigneur ! Et il se prosterna devant lui.

Jésus dit alors : Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. Parmi les pharisiens, ceux qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : Serions-nous aveugles, nous aussi ? Jésus leur répondit : Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : Nous voyons !, votre péché demeure.

Nous avançons dans le carême et si nous cherchons à nous rapprocher de Dieu, Jean nous présente aujourd’hui, plusieurs interlocuteurs pour nous aider à le rencontrer : des pharisiens qui ne savent
pas d’où Il est
mais ont pourtant des clés à nous transmettre pour le connaître, un aveugle de
naissance qui sort de sa passivité car Jésus le regarde autrement.

Nous découvrons ici que Jésus voit sans doute en chacun de nous un potentiel croyant, c’est à dire un
être confiant dans l’Amour de Dieu, et un témoin. Les hommes regardent les apparences mais le
Seigneur regarde le cœur
. 1er livre de Samuel 16, 1b. 6-7.10-13a

Jésus est ressuscité, toujours présent autour de nous et il se manifeste souvent par la médiation de
sœurs et de frères qui ne soupçonnent pas qu’ils sont témoins ou messagers.

Se rapprocher de Dieu, serait-ce aussi se laisser étonner par les rencontres que nous faisons ?

Olivier
de Reconnaissance.

1er Dimanche de carême

Tout au long de ce Carême 2023 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Olivier de Reconnaissance, association qui réunit des chrétiens engagés dans l’Église catholique, parents de personnes homosexuelles, qui témoignent de l’accueil de l’homosexualité au sein des « églises domestiques » que sont nos familles.

« Le Christ nous précède »
Matthieu 4, 1-11

En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Mais Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. »
Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.

Dans le texte de l’Évangile de ce jour, le Christ a faim car il sort de 40 jours de jeûne ; je peux observer son l’attitude vis-à-vis de cet étrange conseiller qui veut le séduire à la fin de son séjour au désert.

  • Jésus lui répond tout d’abord en partant des écritures ; alors le diviseur entre dans son jeu et lui répond à partir des écritures et essaye de le soumettre.
  • La volonté du Christ qui voit maintenant clair en lui-même, fait naître alors une saine colère qui met à distance puis décourage le tentateur.

Le carême a débuté pour moi, temps de discernement, de clarification et d’apaisement.
Quelle est mon attente, quelles questions voudrais-je formuler, quelles rencontres aimerais-je vivre ?

C’est le moment de nourrir ma vie intérieure et d’ouvrir mon cœur, le Christ me précède sur ce chemin.

Olivier
de Reconnaissance.

Carême 2022 – 2e dimanche

Tout au long de ce Carême 2022 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre sœur Françoise.

Un Carême de ciel ouvert avec saint-Luc
Luc 9, 28b-36

Habituellement, Jésus quitte ses disciples pour prier seul ! Ici Il prend avec lui Pierre, Jean et Jacques et gravit la montagne. Ils seront témoins d’un événement spectaculaire : L’aspect du visage de Jésus devient autre, son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. La relation que Jésus vit avec son Père a des conséquences…Cette intimité profonde, cette union de l’un à l’autre transforme, non seulement le visage, mais aussi le vêtement ! Quelque chose de divin se passe… L’invisible devient visible !

Pour nos disciples fatigués, l’étonnement est à son comble : Moïse et Élie sont là ! Pour parler avec Jésus de quelque chose de grave : son départ à Jérusalem. Comme si le ciel s’ouvrait pour que sa mission s’enracine effectivement dans l’histoire de l’Alliance.

J’ose imaginer qu’un sens et une force nouvelle lui sont donnés. Des forces et une paix véritable pour l’heure de la confrontation. Il n’y sera pas seul, le ciel est convoqué pour le soutenir et le confirmer.

Et s’il en était un peu de même pour nous. Notre expérience de la prière aux moments décisifs, si petite soit-elle, nous a fait goûter cette présence de Dieu, ce ciel ouvert pour que nous recevions des forces nouvelles. Nos inquiétudes s’amenuisent, notre esprit est plus serein, notre cœur et tout notre être sont en paix. Cela doit bien transparaître sur notre visage !

Nous savons aussi combien parler de ce que nous traversons comme épreuves ou comme joies, avec les témoins de notre histoire, inscrit plus profondément le sillon de notre chemin avec Dieu.

La tentation alors serait, comme Pierre qui propose de dresser 3 tentes, de nous installer dans cet espace ouvert sur le ciel. Parce que oui, il est bon que nous soyons ici !

Et bien non, Il ne savait pas ce qu’il disait, nous relate l’évangéliste avec humour… Nous devons quitter la haute montagne, rejoindre la vallée de notre vie pétrie de relations bienveillantes ou non, de tentations, de joies et de combats, de larmes et de belles fraternités ou de belles sororités spirituelles.

Pour notre marche, nous qui avons notre citoyenneté dans les cieux, Paul aux Philippiens 3, 20, Dieu ne nous laisse pas sans rien. Il nous donne sa Parole : Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le. Jésus, Parole faite corps, qui sera livré pour nous et pour la multitude, pain rompu, sang versé… en signe de l’Alliance nouvelle et éternelle.

Françoise,
sœur de la Communion Béthanie

Carême 2022 – 1er dimanche

Tout au long de ce Carême 2022 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre sœur Françoise.

Un carême d’offrandes avec Moïse
Livre du Deutéronome 26, 4-10

Et si nous entrions dans le Carême avec Moïse ?
Moïse disait au peuple : Lorsque tu présenteras les prémices de tes récoltes…

Apporter les prémices en offrande, cela demande de cueillir les premiers fruits arrivés à maturité, les premiers légumes du jardin, les premiers épis dorés… Nous les avons regardés s’épanouir au fil des jours, nous avons travaillé le sol, apportant engrais et soins, n’est-il pas normal que nous soyons les premiers à les croquer et nous régaler de ce goût incomparable ! Nous sommes si fiers de ce que nous avons produit…Et bien, contre toute attente, nous allons nous en dessaisir. Mais pas n’importe comment !

Cela se fait en prononçant des paroles devant le Seigneur : Mon père était un Araméen nomade... Ces paroles nous invitent à relire notre histoire, telle que Moïse la relit pour son peuple. Aux origines : un Araméen nomade, puis un petit clan qui devient une nation puissante. La maltraitance et la pauvreté, l’esclavage, les cris et la misère que Dieu entend et voit, puis la délivrance à mains fortes, par des signes et des prodiges.

N’en est-il pas de même pour moi ? N’est ce pas Dieu qui me conduit, sans se lasser, me faisant grandir, me délivrant de mes peurs, de mes pauvretés, me faisant sortir de mes terres d’exil et d’esclavage pour que je puisse porter du fruit ?

Oui, à la suite de Moïse, je peux dire : Et maintenant, voici Seigneur, que je t’apporte les prémices de ma vie. Ce sont les fruits que tu m’as donnés de porter. Tu as travaillé la terre de mon être, tu en as pris soin, Ils sont les fruits de ton Alliance indéfectible. Les voici en offrande, en action de grâce.
Par toi, avec toi, ils sont Eucharistie….

Voici peut-être une manière différente d’aborder ce Carême : Tu n’as voulu, ni offrande, ni sacrifice, mais tu m’as fait un corps… alors j’ai dit : Me voici. Épître aux Hébreux, 10, 5-7

Françoise,
sœur de la Communion Béthanie

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