Tout au long de ce Carême 2024 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations sélectionnées par notre frère prieur Jean-Michel.
Frères,
Nous sommes les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
Nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.
En tant que coopérateurs de Dieu,
nous vous exhortons encore
à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.
Car il dit dans l’Écriture :
Au moment favorable je t’ai exaucé,
au jour du salut je t’ai secouru.
Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.
2 Co 5, 20 – 6,2
Il ne s’agit pas ici d’abord de nous réconcilier avec les autres : ses parents, ses enfants, ses sœurs, ses frères, ses collègues, ou même entre Églises, ni même avec le bon Dieu !
Non.
Paul ne dit pas : Réconciliez-vous ; mais il dit : Laissez-vous réconcilier. Le verbe, en grec, est au passif !
Car il ne s’agit pas ici d’abord de nous réconcilier avec X ou Y, ce qui est aussi une bonne chose, bien entendu, mais il s’agit de ce qui est en amont de cela.
Il s’agit de se découvrir réconcilié·e, c’est-à-dire libéré·e de toutes nos chaines liées à nos échecs, à nos errances, à nos offenses, à nos souffrances…
Pasteur Jean-François Breyne
Une méditation proposée par notre frère Sylvain.
C’est pour sortir que le Christ est venu, pour aller en plein vent, au plus dur de nos tempêtes, de nos haines et de nos peurs. Tel un film moderne le montre, marchant, marchant sans cesse, en quête non d’un toit mais de l’humain.
Sortir avec le Christ, c’est prendre part à l’avènement d’un monde revisité. C’est entrer dans le mouvement de délivrance inauguré par le Christ. C’est travailler pour que paraissent dès ici-bas quelques empreintes de Dieu, venant nous hisser hors de nos morts. Et ce sera parfois entrer en résistance, en clandestinité, en martyre. Ce sera enfin d’entendre chanter le bruit d’une source, la musique d’une vie qui invente et féconde nos vies. Il vaudra la peine d’entrer dans l’étable. Il vaudra la peine d’en sortir.
Quant aux bergers qui adoraient l’enfant dans la nuit de Noël, ils sont les prémices de toute une race : une race d’hommes, de femmes et d’enfants, que ni pauvreté, ni richesse ne désespèreront d’espérer, de se faire attentifs et fraternels, les yeux ouverts sur ce monde réel, sans quitter de vue le Seigneur du monde.
D’après Continuer l’Évangile – Diaconesses de Reuilly
Dans trois mois, c’est Noël !
Christ,
manifesté dans la chair,
justifié dans l’Esprit,
apparu aux anges,
proclamé dans les nations,
cru dans le monde,
enlevé dans la gloire !
Viens, Seigneur Jésus !
Sylvain,
frère de la Communion Béthanie
Tout au long de ce Carême 2023 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Olivier de Reconnaissance, association qui réunit des chrétiens engagés dans l’Église catholique, parents de personnes homosexuelles, qui témoigne de l’accueil de l’homosexualité au sein des « églises domestiques » que sont nos familles.
La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Matthieu
L. En ce temps-là, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : D. « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » L. Ils lui remirent trente pièces d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.
Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus : D. « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ? » L. Il leur dit : ✠ « Allez à la ville, chez untel, et dites-lui : “Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.” » L. Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.
Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. Pendant le repas, il déclara : ✠ « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » L. Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : D. « Serait-ce moi, Seigneur ? » L. Prenant la parole, il dit : ✠ « Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » L. Judas, celui qui le livrait, prit la parole : D. « Rabbi, serait-ce moi ? » L. Jésus lui répond : ✠ « C’est toi-même qui l’as dit ! »
Que pourraient nous dire les oliviers sous lesquels Jésus prie intensément alors qu’avec ses disciples, nous dormons ?
Oui, que nous dit le murmure des feuilles des arbres de Gethsémani quand avec le Christ nous souffrons ?
Ils veillent et abritent un mystère infini : le Christ s’abandonne à un incroyable projet d’Amour : tout donner, jusqu’à sa vie, pour inscrire dans la vie de chaque personne une force d’amour inconditionnel ; Jésus quitte ceux qu’il aime pour nous rejoindre tous et nous donner la vie en abondance.
Dans ce récit de Matthieu il y a pourtant vraiment peu de signes d’espérance : violence, lâcheté, mensonge, humiliation, sacrifice du bouc émissaire. A vue humaine cette fin de vie de Jésus sur terre est folie ; pourquoi mourir ainsi alors qu’Il a plusieurs fois manifesté son pouvoir sur la mort ?
Cette fois c’est définitif, hors du temps, éternel ; jamais plus la mort ne sera regardée comme avant. L’espérance va pouvoir pour toujours, s’enraciner dans l’étincelle divine déposée en chacun de nous ; cet Amour tellement plus grand que nous et qui connaît la souffrance cherche à nous éclairer et à nous transformer tout au long de notre vie.
Olivier
de Reconnaissance.
Tout au long de ce Carême 2023 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Olivier de Reconnaissance, association qui réunit des chrétiens engagés dans l’Église catholique, parents de personnes homosexuelles, qui témoigne de l’accueil de l’homosexualité au sein des « églises domestiques » que sont nos familles.
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : Relevez-vous et soyez sans crainte ! Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul.
En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.
Quitte ton pays, ta zone de confort, comme Abram.
Pour aller à l’écart sur la montagne, comme Jésus avec Pierre, Jacques et Jean.
Ne reste pas seul et sois sans crainte, la lumière du Christ peut te rejoindre.
Cette rencontre avec le Christ est hors du temps, elle peut nous concerner tous, elle me concerne
personnellement car Il m’aime individuellement, singulièrement.
Et si j’ai le bonheur de relire dans ma vie d’humbles moments de conversion, au cœur de mes joies
ou de mes souffrances, est-ce que j’ose en témoigner, les relire avec d’autres, sans crainte, pour
laisser passer la lumière à mon tour ?
Olivier
de Reconnaissance.
Une méditation proposée par notre frère Manuel.
Il était une fois un disciple du Christ qui songeait à le voir, à le rencontrer. Il jalousait les apôtres et tous les personnages du Nouveau Testament qui avaient croisé son chemin et qui avaient pu le voir de leurs yeux. Il ne demandait que cela ! Il imaginait tous les scénarii possibles : le lieu de la rencontre, le moment, ce qu’on pourrait se dire l’un à l’autre… Pendant des années, il entretint ce rêve, mais petit à petit le rêve s’estompa. Cependant, il resta disciple du Christ, attaché à sa Parole et actif dans sa communauté paroissiale.
Un jour, il faisait couler le café chez lui. Il était de mauvaise humeur, mécontent des autres et de lui-même ; une journée sans, en somme ! La sonnette retentit : la dernière chose dont il avait envie c’était d’une visite surprise, mais il alla ouvrir la porte, quand même. Et il était là, le Christ lui-même, avec un grand sourire dans ses lèvres : Bonjour lui dit-il. Le disciple resta bouche bée, mais dans un poli automatisme, il laissa entrer le Christ chez lui. Qu’est-ce qu’il pourrait bien lui dire ? Le disciple réfléchit à toute vitesse : lui parler de ses mérites ? Oh, ça ne se fait pas. Lui avouer tous ses péchés et lui demander pardon ? Ou lui demander pourquoi il avait mis si longtemps à répondre à son rêve d’antan… Le disciple s’avisa : le mieux était de laisser l’initiative au Christ.
Le Christ gardait toujours son sourire, il accepta le café de son disciple et attendit qu’il prenne une autre tasse. Assis tous les deux sur de confortables fauteuils, le Christ demanda :
— Est-ce que tu m’aimes plus que les autres ?
Alors là, le disciple perdit tous ses moyens. Il ne savait pas quoi répondre à cette question, et il ne songeait même pas à jouer le rôle de Pierre. C’était à lui que le Christ posait cette question, et c’était à lui seul d’y répondre. Il allait demander quelques minutes de réflexion supplémentaires quand le Christ continua à parler :
— Laisse-toi aimer plus que les autres. Aujourd’hui c’est le seul effort que je te demande, c’est la conversion à laquelle je t’invite. Laisse-toi aimer, et ne mets pas de limites à mon amour, à la grâce que je veux te donner. Laisse-toi aimer dans les jours où tu es satisfait de toi, mais aussi dans les jours comme aujourd’hui, où tu nages dans le mécontentement, la honte et les regrets. Laisse-toi aimer, car c’est toi que j’aime, et pas l’image que tu voudrais donner ou avoir de toi-même. C’est l’effort que je te demande. Laisse-toi aimer : tu découvriras la simplicité et tu pourras courir léger sur mes chemins, car mon amour saura refaire ce que tu aurais défait. Laisse-toi aimer, et tu répandras cet amour à tous ceux qui t’entourent. Tu vois ? C’est une conversion à la joie, celle que je te propose en te demandant de te laisser aimer.
Il était une fois un-e disciple du Christ qui lisait cette histoire, et qui décida…
Manuel,
frère de la Communion Béthanie,
inspiré très librement de Laisse-toi aimer, d’Élisabeth de la Trinité