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Archive de l’étiquette Jésus

Dimanche des Rameaux 2025

Tout au long de ce Carême 2025 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Sébastien.

L’âne choisi

Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem, et qu’ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux disciples, en leur disant : Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle ; détachez-les, et amenez-les-moi.
Si, quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : Le Seigneur en a besoin.
Et à l’instant il les laissera aller.
Or, ceci arriva afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète :
Dites à la fille de Sion : Voici, ton roi vient à toi, Plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d’une ânesse.
Les disciples allèrent, et firent ce que Jésus leur avait ordonné.
Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, mirent sur eux leurs vêtements, et le firent asseoir dessus.
La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin; d’autres coupèrent des branches d’arbres, et en jonchèrent la route.
Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient : Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts !
Lorsqu’il entra dans Jérusalem, toute la ville fut émue, et l’on disait : Qui est celui-ci ?
La foule répondait : C’est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée.
Mathieu 21, 1-11

L’âne est l’humble qui soutient le Christ pour l’ultime rentrée dans la ville.
La tête basse, il se sait en marche vers le Haut.
Depuis l’enclos, toujours inutile, il s’était balancé au-dessus du vide de sa vie.
Il se sentait peureux. Le danger le guettait.
Si faible depuis que sa mère l’avait à ce point dressé contre le plaisir des chevaux.
Renonçant servile, il les apercevait pourtant bien, les autres.
Ânes aux enfants rieurs qui savaient se cabrer pour une carotte !

Qu’il est drôle ce monde qui se vit dans l’innocence du plaisir.
Comment peut-on galoper quand on ne connaît pas la route, déclamer quand on sait combien la joie s’effrite ?

Il s’y était essayé pourtant, à marcher à l’abri du troupeau des autres.
Mais il ne résistait jamais bien longtemps.
Il reprenait toujours une bassesse mystérieuse.
Il se redéplaçait à l’envers.
Il pressentait son destin d’humble grandi.
Il ne sait toujours pas pourquoi il fut choisi ce jour-là.

Un éclair, une lumière. Il était seul sous le porche.
Un jour tout ordinaire pour lui, à l’abri de l’olivier.

Puis soudain, la foule avait grandi de joie.
Une clameur, des regards partout posés sur cet homme au manteau aveuglant, son compagnon de route.

L’évidence lui avait rendu sa fierté.
Sa main l’avait effleuré comme une caresse immensément soignante.
Il n’avait jamais ressenti l’âme d’une peau. Elle exhalait.
Enfin sa petite gloire à lui de servir le Seigneur,
Sa joie immense d’animal déclassé d’être le premier sous Lui.

Libre et fier enfin, ce petit d’âne sur le tapis des rameaux.
Comme tu m’es modèle, toi le gris des champs, quand tu crois enfin à ta dignité.

Merci Seigneur de m’avoir relevé.

Sébastien,
frère de la Communion Béthanie

4e dimanche de Carême

Tout au long de ce Carême 2025 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Sébastien.

Papa, Père

En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux !

Alors Jésus leur dit cette parabole :
Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.
Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit :

Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.

Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.

Mais le père dit à ses serviteurs :
Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.

Et ils commencèrent à festoyer.

Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit :
Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.

Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père :
Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !

Le père répondit :
Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé !

Luc 15, 1-3.11-32

Longtemps je t’ai craint.

Viril et barbu, aux mains abîmées par le travail de la vigne et l’usine.

Rudesse sans noblesse, fureur de la droiture.

Noirceur du mineur, sans le livre ou la musique.

Enfant, j’ai redouté tes reproches,

Moi à l’école, toi à la terre ;

Toi l’homme accompli, moi le raffiné honteux.

Ta maison tremblait de coups et de diatribes.

Ta foudre aurait pu me cisailler.

Net, j’aurais disparu.

A moi les Arts, à toi le combat.

Sans dignité, jamais je ne pouvais T’atteindre.

J’ai fini par T’oublier pour vivre.

Je T’ai fui, je T’ai ri au nez.

J’ai vaqué sur des chemins perdus.

Je les ai tracés moi-même et sans équerre.

Je me suis abîmé dans l’outrance ;

Elle m’a fait sortir de moi avec raison.

J’ai donné mon corps tant de fois.

Ses cris d’amour me suffoquaient à mourir.

J’ai couru si loin, si vite,

Sans souffle, sans pause.

Je n’ai jamais revu Ta maison sans être vieux à mon tour.

J’avais peur de Te revenir sans me renier.

Je ne veux pas me casser dans Tes bras, Père.

Entoure-moi comme un cristal qui pleure.

Au Ciel, enfin réconciliés,

Toi et moi,

Dans la lumière de Ton amour inconditionnel.

Se pardonner l’errance et la fuite.

Les mots injustes, ceux qui ne se disent plus,

Les saints écrits qui te disent en colère.

Tu me manques enfin, papa de cette terre.

Seigneur Père, accueille-le lui aussi, frêle et doux.

Sébastien,
frère de la Communion Béthanie

2e dimanche de Carême

Tout au long de ce Carême 2025 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Sébastien.

Transfiguration, transformation

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier.
Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.
Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire.
Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie.
Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre : Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le !
Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
Luc 9, 28b-36

Chères sœurs, chers frères,

En ce deuxième dimanche de Carême, nous méditons la Transfiguration du Christ, notre Seigneur.

Son visage change d’apparence ;

Sa blancheur sidérante est indicible, structurellement autre, tellement étrangère.

Comment ne pas être ébloui par l’infinie magnificence d’une telle manifestation ?

Comment la Transfiguration peut devenir figure d’accomplissement sans nous rendre aveugle ?

Comment contempler à distance la gloire de Dieu manifestée ici en Jésus ?

Quelle est la juste proximité au Divin alors qu’il nous habite déjà tellement ?

Résister de raison à l’hubris d’une comparaison vaine…

Ni Icare, ni Phaéton ; ni Bellérophon, ni Samson.

Les réalités célestes nous écrabouillent souvent, nous petits d’hommes et de femmes ancrés dans notre condition, nos étroitesses, nos bosses et cabosses.

L’infini peut devenir abîme vertigineux, sa proximité si brutale qu’elle en devient insoutenable.

Ne surtout pas mourir alors à nous-mêmes dans notre quête du Divin.

S’approcher de Dieu, ce n’est pas tenter la Transfiguration.

C’est poursuivre la transformation lente, inaccomplie mais qui sauve déjà.

Suivre Dieu, c’est chercher avec ténacité Sa présence sans jamais tenter le face-à-face.

Notre passage ici-bas est une ascension laborieuse et modeste, où le Ciel peut s’approcher sans jamais se laisser atteindre.

Seigneur, aide-nous à marcher à Ta suite sans jamais prétendre T’imiter ;

Aide-nous à Te discerner sans jamais oser Te voir ;

Agis-nous par Ta parole de vie sans tenter Ton imitation.

Transforme-nous, toujours imparfaitement.

Car Ta Résurrection et Ta Gloire doivent nous guider en nous maintenant à distance.

Nous, éternels ignorants de leur mystère profond.

Sébastien,
frère de la Communion Béthanie

1er dimanche de Carême

Tout au long de ce Carême 2025 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Sébastien. .

Quitter notre désert, entrer au Désert

En ce temps-là,
après son baptême,
Jésus, rempli d’Esprit Saint,
quitta les bords du Jourdain ;
dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert
où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.
Il ne mangea rien durant ces jours-là,
et, quand ce temps fut écoulé,
il eut faim.
Le diable lui dit alors :

Si tu es Fils de Dieu,
ordonne à cette pierre de devenir du pain.
Jésus répondit :
Il est écrit :
L’homme ne vit pas seulement de pain.
Alors le diable l’emmena plus haut,
et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.
Il lui dit :

Je te donnerai tout ce pouvoir,
et la gloire de ces royaumes,
car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux.
Toi donc, si tu te prosternes devant moi,
tu auras tout cela.
Jésus lui répondit :
Il est écrit :
C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras,
à lui seul tu rendras un culte.
Puis le diable le conduisit à Jérusalem,
il le plaça au sommet du Temple
et lui dit :

Si tu es Fils de Dieu,
d’ici jette-toi en bas ;
car il est écrit :
Il donnera pour toi, à ses anges,
l’ordre de te garder ;
et encore :
Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre.
Jésus lui fit cette réponse :
Il est dit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.
Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations,
le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

Saint Luc, 4,1-13

En ce temps de Carême, nous sommes invités chères sœurs, chers frères, à entrer au Désert, cette oasis de cœur, ce lieu de ressourcement, cet Eden d’espace d’intimité avec Toi.

Oui Seigneur Jésus, tu as connu ce Désert.

Tu as su y vivre le dépouillement ; tu as su rendre plein ce lieu d’absence ; tu as su y affronter l’Adversaire.

Notre désert à nous n’est parfois pas le Tien.

Nous en traversons un pourtant, aride et malmené par les vicissitudes des hommes,

Un désert mondain qui nous agite, qui accable et nous éloigne de l’autre,

Un désert d’agitation vaine, tenté par la voix du désespoir,

Un désert qui se nourrit de nos craintes, de ces émotions tristes qui nous emportent.

Notre désert à nous, nous isole. Uniforme et plat, il nous assoiffe,

Son horizon sans limites nous enclave,

Nos doutes s’y renforcent, nos insécurités intérieures y deviennent tragiques,

Quand nos souffrances résonnent alors avec celles du Monde.

Le Désert où tu nous invites, Seigneur en ce temps de Carême, transforme le nôtre.

Lieu d’intériorité et de silence,

Lieu d’une solitude habitée par Dieu, reliée à Toi,

Lieu de dialogue avec nous-mêmes en Toi,

Lieu de traversée libre de ta Parole silencieuse qui étanche notre soif.

C’est Le Désert où nos fragilités sont grandes et acclamées, luxuriantes et pleines de sève.

C’est le Désert des Vulnérabilités gracieuses où nous nous confions et nous abandonnons à Toi.

C’est le Désert qui n’est pas repli,

C’est le Désert qui nous abreuve,

C’est le Désert qui fait sens.

Tu nous y guides et tu nous y transformes.

Doux et exigeant compagnonnage, à la manière d’Israël et d’Elie.

Se laisser guider par Toi vers ce Désert, Seigneur, c’est Te faire pleine place, enfin.

Accorde-nous donc Seigneur la grâce d’oser T’y rencontrer,

Déjà en ce tout début de Carême,

Car déjà Pâques germe en nous…


Sébastien,
frère de la Communion Béthanie

Pause méditation du 17 avril 2023

Une méditation proposée par notre sœur Isabelle.

« Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains… »
Marc 10: 13-16

Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.

Mon corps, ma chair, lieu de rencontre, de relations vraies, d’union, de communion profonde, intime, de bénédictions ; ou lieu d’incompréhension, de divisions, de rejet, d’abus, de malédictions ?

Dans l’Évangile, Jésus très souvent rencontre l’autre, le guérit à travers son corps.

Et moi, suis-je suffisamment disponible pour me laisser toucher physiquement, affectivement, spirituellement…et ainsi guérir mon cœur de pierre ?

Comme l’enfant, suis-je prêt·e à me laisser « toucher », « embrasser » et accueillir ainsi la bénédiction de Jésus, ou la transmettre physiquement aux autres, aux prochains ?

Mystère de l’Incarnation.

Isabelle,
sœur de la Communion Béthanie

Dimanche de Pâques 2023

Tout au long de ce Carême 2023 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Olivier de Reconnaissance, association qui réunit des chrétiens engagés dans l’Église catholique, parents de personnes homosexuelles, qui témoigne de l’accueil de l’homosexualité au sein des « églises domestiques » que sont nos familles.

« Que toute la terre soit baignée de la joie douce et respectueuse de Pâques »
Jean 20,1-9

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

Nous avons cheminé dans ce carême, éclairés par des textes qui, s’y l’on y-ajoute les béatitudes, sont une source d’où jaillit la confiance à laquelle le Christ nous appelle.

Et voici l’aboutissement de cette humble et solide confiance : la pierre est roulée, le tombeau est vide, l’étonnement puis la joie et l’émerveillement sont au rendez-vous de la recherche de Marie et Marie-Madeleine puis de Pierre et de Jean.

L’enthousiasme grandit, la bonne nouvelle est partagée, elle ne concerne plus seulement chacun dans son for intérieur, elle s’adresse à l’univers entier.

Nous tous, LGBTQIA+, hétéros, toute la création, sommes appelés à renaître, à vivre par Lui, avec Lui et en Lui.

Olivier
de Reconnaissance.



Message personnel d’Olivier
Au moment de vous dire au revoir, je vous partage ma joie profonde de prier et méditer avec vous qui êtes membres ou sympathisant·Es de la Communauté Béthanie.
Mon fils, par son état de vie différent du mien, m’a « appris la vie », il m’a fait renaître à une confiance plus grande encore dans l’Amour et dans mon Créateur. Je lui en suis reconnaissant.


Photo : mosaïque de sœur Samuelle, ermite et amie de notre Communion Béthanie
.

5e Dimanche de carême

Tout au long de ce Carême 2023 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Olivier de Reconnaissance, association qui réunit des chrétiens engagés dans l’Église catholique, parents de personnes homosexuelles, qui témoigne de l’accueil de l’homosexualité au sein des « églises domestiques » que sont nos familles.

« Jésus aimait Marthe et sa sœur ainsi que Lazare »
Jean 11, 1-45

En ce temps-là, il y avait quelqu’un de malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de Marthe, sa sœur. Or Marie était celle qui répandit du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. C’était son frère Lazare qui était malade. Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. » Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? » Jésus répondit : « N’y a-t‑il pas douze heures dans une journée ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. » Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil. » Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. » Jésus avait parlé de la mort ; eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil. Alors il leur dit ouvertement : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! » Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! »
À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Comme Béthanie était tout près de Jérusalem – à une distance de quinze stades (c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –, beaucoup de Juifs étaient venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère. Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »
Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle. » Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva rapidement et alla rejoindre Jésus. Il n’était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré. Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer. Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus. Dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »
Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. » Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »
Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.

Quelle intensité dans ce récit ! Devant la mort et la séparation, Jésus est ému et pleure son ami avec ses amies. Lui-même est déjà en danger de mort dans cette province de Judée.

Dans la confiance, Il s’abandonne à Dieu : Père je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Son affirmation est claire : Moi je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra.

Marthe part à la rencontre de Jésus pour lui demander ce qui compte le plus pour elle à ce moment de sa vie ; Jésus appelle Marie ; c’est dans l’unité d’un amour fraternel qu’il manifeste Son pouvoir sur la mort. Sa passion n’est pas loin.

Non décidément, Dieu n’est pas étranger à notre existence.
Par tous les moyens Il veut s’annoncer dans notre vie.
Sa puissance d’amour se manifeste au milieu de nous.
Rien ne lui est impossible.

Olivier
de Reconnaissance.

3e Dimanche de carême

Tout au long de ce Carême 2023 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Olivier de Reconnaissance, association qui réunit des chrétiens engagés dans l’Église catholique, parents de personnes homosexuelles, qui témoigne de l’accueil de l’homosexualité au sein des « églises domestiques » que sont nos familles.

« Qui que tu sois, Jésus a besoin de toi… aujourd’hui. »
Jean 4, 5-42

En ce temps-là, Jésus arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donne-moi à boire. – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. La Samaritaine lui dit : Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. Jésus lui répondit : Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. Elle lui dit : Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ?

Jésus lui répondit : Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. La femme lui dit : Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser.
Jésus lui dit : Va, appelle ton mari, et reviens. La femme répliqua : Je n’ai pas de mari. Jésus reprit : Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. La femme lui dit : Seigneur, je vois que tu es un prophète !… Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. Jésus lui dit : Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. La femme lui dit : Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. Jésus lui dit : Je le suis, moi qui te parle. À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : Que cherches-tu ? ou bien : Pourquoi parles-tu avec elle ? La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui.

Entre-temps, les disciples l’appelaient : Rabbi, viens manger. Mais il répondit : Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. Les disciples se disaient entre eux : Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? Jésus leur dit : Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : Encore quatre mois et ce sera la moisson ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur. Il est bien vrai, le dicton : L’un sème, l’autre moissonne. Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié.
Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : Il m’a dit tout ce que j’ai fait. Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, et ils disaient à la femme : Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde.

Peut-être nous arrive-t-il de nous sentir délaissés, isolés et peu considérés ?
Peut-être nous sentons-nous jugés, dévalorisés ?
Souvent aussi nous manquons d’estime envers nous-même.

Simple voyageur fatigué, Jésus arrive très simplement dans la vie de la Samaritaine et ouvre un dialogue ; elle s’étonne, son esprit est curieux et instruit… elle questionne, elle écoute Jésus et reçoit sa parole ; alors restaurée dans sa dignité elle témoigne.

Recherchons la simplicité de rencontres fraternelles et vraies, ouvrons notre cœur et notre intelligence à Jésus dans une prière simple inscrite au cœur de notre vie ; Jésus sait ce qu’est la vie humaine dans tout ce qu’elle compte de malheurs comme de bonheurs, il a éprouvé tout cela et nous appelle parfois : Donne-moi à boire.

Olivier
de Reconnaissance.

1er Dimanche de carême

Tout au long de ce Carême 2023 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Olivier de Reconnaissance, association qui réunit des chrétiens engagés dans l’Église catholique, parents de personnes homosexuelles, qui témoignent de l’accueil de l’homosexualité au sein des « églises domestiques » que sont nos familles.

« Le Christ nous précède »
Matthieu 4, 1-11

En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Mais Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. »
Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.

Dans le texte de l’Évangile de ce jour, le Christ a faim car il sort de 40 jours de jeûne ; je peux observer son l’attitude vis-à-vis de cet étrange conseiller qui veut le séduire à la fin de son séjour au désert.

  • Jésus lui répond tout d’abord en partant des écritures ; alors le diviseur entre dans son jeu et lui répond à partir des écritures et essaye de le soumettre.
  • La volonté du Christ qui voit maintenant clair en lui-même, fait naître alors une saine colère qui met à distance puis décourage le tentateur.

Le carême a débuté pour moi, temps de discernement, de clarification et d’apaisement.
Quelle est mon attente, quelles questions voudrais-je formuler, quelles rencontres aimerais-je vivre ?

C’est le moment de nourrir ma vie intérieure et d’ouvrir mon cœur, le Christ me précède sur ce chemin.

Olivier
de Reconnaissance.

Pause méditation du 20 février 2023

Une méditation proposée par notre sœur Françoise.

Si tu peux…
Marc 9, 14-29

C’est un père qui aime son enfant. Un père qui appelle toute personne à l’aide pour que son fils guérisse. Que ne ferait-il pas pour lui ?

Il a demandé cette aide aux disciples de Jésus mais ils n’ont rien pu faire ! Aussi, quand il se tourne vers Jésus, sa demande est prudente : Si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par compassion envers nous !

Si tu peux ! Voici une parole qui ne convient pas à Jésus… Qu’il ne peut admettre parce qu’elle minimise les forces cachées des êtres qui l’interpellent. Pourquoi dire si tu peux ?

Alors il renverse la situation. Tout est possible pour celui qui croit.

Qu’en est-il pour moi ? Ne suis-je pas en deçà dans mes demandes parce que je doute de la force de ma prière, de la légitimité de mes demandes, de la puissance de ma foi. Une petite voix dans ma tête ne me dit-elle pas : A quoi bon ! Ou encore, et c’est bien plus grave : Ça ne marchera pas !

La réponse de ce papa est magnifique : Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi !

Ce double mouvement est étonnant mais si juste… Oui, je crois mais pas sans Toi, Jésus ! Il y a tant de manques en moi ! J’ai besoin de Toi pour que ma foi grandisse, pour que ma prière soit plus forte avec Toi, pour que ma confiance en sa puissance creuse son puits et s’abreuve aux sources de Ton amour…Je crois mais pas sans mes frères et sœurs dans la foi, qu’ils soient juifs, chrétiens, musulmans, hindouistes, bouddhistes ou croyants dans leur propre sagesse. La puissance de leur prière m’est nécessaire. Ensemble, la force de nos demandes se déploie pour que les êtres se relèvent, se mettent debout, se libèrent…

Je crois, c’est vrai…mais viens, Seigneur, venez frères et sœurs, vous tous, les priants de la terre… Venez au secours de mon manque de foi !

Françoise,
sœur de la Communion Béthanie

Pause méditation du 4 juillet 2022

Une méditation proposée par notre sœur Valérie.

« Ma fille est morte à l’instant ; mais viens et elle vivra. »
Mt 9, 18-26

En ce temps-là, tandis que Jésus parlait aux disciples de Jean le Baptiste, voilà qu’un notable s’approcha. Il se prosternait devant lui en disant : Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer la main, et elle vivra. Jésus se leva et le suivit, ainsi que ses disciples.

Et voici qu’une femme souffrant d’hémorragies depuis douze ans s’approcha par derrière et toucha la frange de son vêtement. Car elle se disait en elle-même : Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée. Jésus se retourna et, la voyant, lui dit : Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée. Et, à l’heure même, la femme fut sauvée.

Jésus, arrivé à la maison du notable, vit les joueurs de flûte et la foule qui s’agitait bruyamment. Il dit alors : Retirez-vous. La jeune fille n’est pas morte : elle dort Mais on se moquait de lui. Quand la foule fut mise dehors, il entra, lui saisit la main, et la jeune fille se leva. Et la nouvelle se répandit dans toute la région.

Liens

Une main d’enfant, malhabile, se saisit d’un crayon et s’applique à lier les lettres entre elles, petites et grandes boucles, minuscules et majuscules. Les mots viendront et puis les phrases, des phrases qui deviendront discours, idées, opinions, expressions.

Une main âgée tremblote, crispée sur un stylo. L’écriture se délite, le fil des idées se perd, les mots s’en vont.

Sur la ligne d’une vie qui s’écrit mot à mot, pas à pas, les liens sont si fragiles.
Mettre du lien pourtant entre tous les mots d’une vie.
Mettre du lien en son être, tout son être,

depuis le cœur qui bat, le corps qui ressent, l’esprit qui pense, à la main qui écrit ;

depuis la main qui écrit au cœur qui vibre, au corps qui danse, à l’esprit qui invente.

Mettre du lien bien au-delà des mots, à en perdre les mots.
Mettre du lien et relier.

Toucher et se laisser toucher.
Saisir et se laisser saisir.
Saisir une main, saisir la vie.

Se laisser saisir par l’ampleur du mystère.

Mystère de ces guérisons, mystère de ces résurrections, parce que simplement, elle a touché son vêtement… qu’Il lui a saisi la main…

Mystère et beauté du lien, par Lui et en Lui, hier, aujourd’hui et demain.

Valérie,
sœur de la Communion Béthanie

Carême 2022 – 5e dimanche

Tout au long de ce Carême 2022 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre sœur Françoise.

S’abaisser pour sauver
Jean 8, 1-11

Comment ne pas être saisi de compassion pour cette femme ! Amenée sans ménagement au milieu d’une foule. Mise à l’index par l’accusation d’adultère portée à son encontre ! Sa vie, dont la fin est annoncée par la loi qui la condamne, est suspendue à la réponse d’un homme.

Jésus, appelé Maître par ceux-là mêmes qui ne comprennent pas, n’entendent pas ses paroles de vie, se comporte mystérieusement ! Il s’abaisse et il écrit sur la terre.

Il ne veut pas se tenir face à eux, en position de rabbi… Ne pas les surplomber… Alors, il se fait petit. Il ne les regarde pas, il écrit sur le sol, non par mépris, mais peut-être pour ne pas heurter ces hommes prisonniers de cette sorte de suffisance que procure l’application stricte de la loi.

Il s’abaisse, se faisant humble, dans une attitude qui désamorce la violence.

Attitude de prière, de réflexion… Il entre dans la grande compassion qui le fait rencontrer chacune et chacun à l’endroit de la vérité de sa vie.

Et la vérité de la vie est que personne ne peut se prévaloir de n’avoir jamais péché. Celui qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre.

Jésus se baisse à nouveau, aussitôt. Pour que, scribes et pharisiens, ne se sentent pas jugés, mais convoqués à être vrais avec eux-mêmes.

L’agir de Jésus, qu’il manifeste tout au long des évangiles, est là : pour chacune de ses rencontres, atteindre le cœur de l’être humain à l’endroit de cette vérité qui le rendra libre. Là où souffle l’Esprit ! Car il sait ce que la loi, appliquée comme une sentence, provoque : la désespérance, l’enfermement, la mort, la difficulté d’un retour à une vie bonne, tournée vers Dieu, ce Père plein d’amour à qui rien n’est impossible. Or, le désir du Père est qu’aucun de ceux qu’il a confié à son Fils ne soit perdu !

La femme est restée là, debout, au milieu, saisie ! Jésus se redresse. Il s’adresse à elle : femme.. Elle existe pour lui, même si son nom est inconnu. Elle peut ainsi poser sa propre parole et mesurer la remise en question fondamentale dont ses accusateurs ont fait preuve pour s’en aller, les uns après les autres, et ne pas la condamner !

Oui, il est vraiment Seigneur, celui qui nous dit : Moi non plus je ne te condamne pas. Va… Va vers une vie plus ajustée à ton vrai désir, plus ajustée au désir de Dieu pour toi. C’est un appel à une vie nouvelle et en même temps, à une exigence de vérité avec soi-même. Un appel à avancer sur nos chemins pas toujours très droits sans crainte, ni trouble au visage, une belle invitation à marcher en enfant de lumière.

Françoise,
sœur de la Communion Béthanie

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