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4e dimanche de Carême

4e dimanche de Carême

Tout au long de ce Carême 2025 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre frère Sébastien.

Papa, Père

En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux !

Alors Jésus leur dit cette parabole :
Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.
Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit :

Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.

Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.

Mais le père dit à ses serviteurs :
Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.

Et ils commencèrent à festoyer.

Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit :
Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.

Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père :
Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !

Le père répondit :
Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé !

Luc 15, 1-3.11-32

Longtemps je t’ai craint.

Viril et barbu, aux mains abîmées par le travail de la vigne et l’usine.

Rudesse sans noblesse, fureur de la droiture.

Noirceur du mineur, sans le livre ou la musique.

Enfant, j’ai redouté tes reproches,

Moi à l’école, toi à la terre ;

Toi l’homme accompli, moi le raffiné honteux.

Ta maison tremblait de coups et de diatribes.

Ta foudre aurait pu me cisailler.

Net, j’aurais disparu.

A moi les Arts, à toi le combat.

Sans dignité, jamais je ne pouvais T’atteindre.

J’ai fini par T’oublier pour vivre.

Je T’ai fui, je T’ai ri au nez.

J’ai vaqué sur des chemins perdus.

Je les ai tracés moi-même et sans équerre.

Je me suis abîmé dans l’outrance ;

Elle m’a fait sortir de moi avec raison.

J’ai donné mon corps tant de fois.

Ses cris d’amour me suffoquaient à mourir.

J’ai couru si loin, si vite,

Sans souffle, sans pause.

Je n’ai jamais revu Ta maison sans être vieux à mon tour.

J’avais peur de Te revenir sans me renier.

Je ne veux pas me casser dans Tes bras, Père.

Entoure-moi comme un cristal qui pleure.

Au Ciel, enfin réconciliés,

Toi et moi,

Dans la lumière de Ton amour inconditionnel.

Se pardonner l’errance et la fuite.

Les mots injustes, ceux qui ne se disent plus,

Les saints écrits qui te disent en colère.

Tu me manques enfin, papa de cette terre.

Seigneur Père, accueille-le lui aussi, frêle et doux.

Sébastien,
frère de la Communion Béthanie

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