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Pause méditation du 12 septembre 2022

Pause méditation du 12 septembre 2022

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

Jésus, notre mère

Julienne de Norwich (1342-1416 ?) a eu seize visions, « révélations de l’amour divin », pendant un jour et une nuit de 1373 ; après cette expérience, elle se retire dans un ermitage attenant l’église St Julien, à Norwich, où elle passe le reste de sa vie. Vingt ans après ses visions, elle rédige un livre où il est question de son expérience, certes, mais aussi et surtout de tout ce qu’elle a compris dans la prière et la contemplation. Comme cette approche assez originale que je vous présente ici.

C’est le propre de Dieu de rendre le bien pour le mal. Ce faisant, Jésus est notre vraie mère. Nous tenons de lui l’être, fondement de la maternité, et toute cette suave sauvegarde d’amour qui s’ensuit à jamais. Tout aussi véritablement que Dieu est notre Père, il est notre mère […]. Notre Père souverain, Dieu tout-puissant, qui est l’Être, nous connaît et nous aime antérieurement à l’existence du temps. En cette connaissance, dans les merveilleuses et totales profondeurs de sa charité et par les desseins éternels de la sainte Trinité, il voulut que la seconde Personne devînt notre mère, notre frère, notre sauveur. Il s’ensuit qu’aussi véritablement Dieu est notre Père, il est notre mère. Notre Père veut. Notre Mère œuvre. Notre bon Seigneur le Saint-Esprit confirme. […] Je compris qu’on peut distinguer trois sortes de maternité en Dieu. La première, quand il créa fondamentalement notre nature humaine. La deuxième, quand il revêtit notre nature : ainsi commence la maternité de grâce. La troisième, une maternité d’opération, qui irradie la grâce en longueur, en largeur, en hauteur, en profondeur, à l’infini. Tout n’est qu’un seul amour.

Notre mère quant à la nature, notre mère quant à la grâce, voulant devenir notre mère en toutes choses, commença les fondations de son œuvre très humblement, très doucement, dans le sein de la Vierge […]. Pareil office de mère est le plus intime, le plus empressé, le plus sûr qui soit. Le plus intime, car il est le plus naturel. Le plus empressé, car il est tout amour. Le plus sûr, car il est toute vérité. Cet office, nul n’a jamais pu ni ne pourra jamais le remplir dans sa perfection si ce n’est Jésus lui-même. […] Alors, il nous nourrit. Le précieux amour de sa maternité a fait de lui notre débiteur. La mère fait sucer son lait à son enfant. Notre divine mère Jésus peut nous nourrir de lui-même. Il le fait tout courtoisement, tout tendrement, par le saint sacrement béni, précieuse nourriture de la vraie vie. […] Une mère peut presser tendrement son enfant sur son sein. Jésus, notre tendre mère, peut, lui, nous introduire dans le sien et nous y révéler en partie sa divinité et les joies du ciel, en même temps que la certitude spirituelle du bonheur éternel.

Le Livre des révélations
extraits des chapitres 59 et 60.

Manuel,
frère de la communion Béthanie

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