• contact@communion-bethanie.org

Archive de l’étiquette Manuel

Pause méditation du 15 avril 2024

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

La crainte de Dieu

Le début de la sagesse, c’est la crainte du Seigneur.
Pr 9, 10

L’auteur du livre des Proverbes répète cette affirmation à plusieurs reprises, avec des formulations différentes. Il n’est pas tout à fait original, car tout au long de la Bible nous trouvons cette invitation à craindre Dieu.

Mais, comment est-il possible d’avoir peur d’un Dieu qui est Amour, d’un Dieu à qui l’on peut appeler « Papa », d’un Dieu qui partage en tout la condition humaine jusqu’à la torture et la mort ? Ce n’est pas étonnant que Jean dise en sa première lettre :
Dans l’amour il n’y a pas de place pour la crainte. 1Jn 4, 18

En effet, pas de place pour la peur de Dieu, du châtiment, de l’enfer pour ceux et celles qui essaient de suivre le Christ au quotidien. Mais alors, qu’est-ce qu’on fait de la sagesse qui commence par la crainte ?

Peut-être que la sagesse ne commence pas par la peur, mais par le respect. La crainte de Dieu dont la Bible nous fait la pub, n’est autre chose que respecter Dieu. De la même manière que nous respectons autrui en étant conscient·es que nous ne connaissons pas tout de lui/elle, et que nous lui permettons d’être libre, nous sommes invité·es à laisser Dieu être Dieu, tout simplement.

Peut-être que craindre Dieu est tout simplement de lui dire, et reconnaître en soi, que nous ne pouvons pas l’enfermer dans nos catégories ; qu’il est libre d’agir et d’être, même si nous ne comprenons pas.
Peut-être que craindre Dieu est tout simplement s’émerveiller devant lui, rester bouche bée dans la prière et dans nos vies, quand nous devinons des traces de son passage, et dire avec le psalmiste :

Pour moi, ô Dieu,
que tes intentions sont impénétrables,
et que tes desseins sont incalculables !
Si je me mettais à les dénombrer,
ils surpasseraient tous les grains de sable qui bordent les mers.
Dès que je m’éveille, je suis avec toi.

Ps 139 [138], 17-18

C’est avec cette crainte-là que nous apprenons la sagesse du Seigneur, parce que nous grandissons dans l’amour et la relation avec notre Dieu Tri-Unité.

Manuel
frère de la Communion Béthanie

Pause méditation du 26 juin 2023

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

A la nôtre !

L’organisateur du banquet de noces dit au marié : Tout homme sert d’abord le bon vin, puis, quand les gens sont ivres, le moins bon ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent. Jn 2, 11

Le récit des noces de Cana finit avec ce conseil, que j’ai toujours pris au pied de la lettre, car il est de bon sens… En fait, quelle idée de sortir le bon vin à la fin ! Mais vu que l’Évangile n’est pas un manuel de bonnes manières à table, il y a sans doute quelque chose derrière ce conseil.

Nous pensons -avec raison- que dans nos vies nous devons faire les choses le plutôt possible, avant que ce soit trop tard. Nous pouvons être comme un vin pétillant, plein d’entrain, léger, qui se donne sans compter. Mais quand cela ne pétille plus… Les forces qui faiblissent, les impératifs sociaux ou familiaux, l’âge, la santé… Là, notre vin peut devenir une piquette sympa, juste un continuer comme avant ou un faire avec résigné. Au pire, notre vin peut devenir le vinaigre du à quoi bon ? ou du Fichez-moi la paix.

Et pourtant ! La vie d’un·e disciple du Christ ne finit jamais, et il est toujours temps de sortir le bon vin avec Lui. Si Jésus à Cana a pu transformer l’eau en vin, ne peut-il pas nous aider à servir un bon vin à n’importe quel moment de notre vie, dans n’importe quelle situation ? Peut-être pas comme nous l’aurions imaginé ou voulu, mais avec le meilleur de nous-mêmes. Et, in fine, c’est ça qui compte.

L’évangéliste ne nous raconte pas la réaction du marié aux remontrances de l’organisateur de la fête. En revanche, chacun·e de nous peut répondre à la présence de notre Dieu Tri-Unité et à l’invitation qu’il nous adresse de vivre et de donner de notre mieux maintenant, aujourd’hui, là où l’on est. Nous boirons et servirons ainsi à nos entourages le bon vin de la grâce de Dieu.

Santé !

Manuel,
frère de la Communion Béthanie.

Pentecôte 2023

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

L’air de chaque instant

L’Esprit est un souffle,
imprévisible, insolite, indomptable,
et fort.

Il est comme l’air qui nous entoure,
impalpable, indispensable, vital,
et doux.

L’Esprit est le souffle de l’air divin
qui entre en nous, qui nous est donné
à chaque instant, à chaque pas.

Il est ce souffle qui susurre à notre cœur
que nous sommes filles et fils du Dieu Très-Haut :
il nous marque du sceau de notre identité.

L’Esprit est un air vivifiant, vitalisant,
dont je deviens le temple sacré,
dont ensemble devenons le temple très sacré.

Ce souffle qui dépose en moi, en nous,
ses empreintes de joie, de paix, de bienveillance ;
amour, bonté, fidélité sont des traces de ce souffle.

Vent doux, vent fort,
souffle qui donne la vie,
air de nos quotidiens.

Chaque jour est Pentecôte,
chaque jour il prie en nous,
chaque jour il nous invite
à Sa Présence insaisissable.

Manuel,
frère de la Communion Béthanie.

Pause méditation du 1er mai 2023

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

« Mon âme exalte le Seigneur »
Lc 1, 46

J’aime beaucoup le Magnificat, cette prière de louange prononcée par Marie dans l’évangile de Luc. En fait j’aime beaucoup la prière de louange : elle me dilate à l’intérieur, elle me fait me sentir bien, mais parfois je ne trouve pas quoi dire… Aussi parfois le doute m’assaille : à quoi bon dire à Dieu qu’il est beau, qu’il est grand ? Là, j’avoue, je me laisse piéger doublement : car je me place en termes d’utilité (est-il ajusté de lier prière et utilité ?) et en plus je me limite à ma bouche, à ce que je dis, éventuellement à ce que je ressens ; je ne vais donc pas au fond de moi, je ne vais pas au fond de cette rencontre qui est la prière. Alors ?

En effet, la grandeur de Dieu est ce qu’elle est, nous n’y pouvons rien ajouter. Mais ce que nous pouvons faire grandir en nous, c’est la connaissance que nous avons de lui, connaissance qui nous incite à le glorifier et à le magnifier, en particulier pour sa bienveillance et sa bonté à notre égard. Aussi la sainte mère de Jésus ne dit pas : Ma voix ou ma bouche exalte le Seigneur ; elle ne dit pas non plus : Ma main ou mes pensées ou ma raison ou ma volonté exaltent le Seigneur. Mon âme, c’est-à-dire mon être tout entier, toutes mes puissances et toutes mes facultés. Marie est, pour ainsi dire, perdue en Dieu.
Martin Luther, Commentaire au Magnificat.

Se perdre en Dieu… Cela me laisse songeur, et me ramène à la mémoire un poème de Thérèse d’Avila, où elle nous confie une parole reçue dans sa prière :

Âme, en Moi tu as à te chercher,
et en toi tu as à Me chercher.

La relation avec Dieu, comme toute relation sérieuse, nous prend les tripes, pour ainsi dire. Elle nous prend dans nos entièretés à tous les deux, dans tout l’être des deux partenaires, et pas uniquement dans le mental ou la sensibilité. Dieu a fait en Marie de grandes choses. Mais la plus grande, nous dit Marie elle-même, c’est qu’il ait jeté les yeux sur elle, car tout dépend et découle de cette grâce initiale. En effet quand Dieu se penche sur une âme et jette les yeux sur elle, c’est pour la sauver par pure bonté, et de ce premier bienfait dériveront tous les autres.
Martin Luther

Car lorsque Dieu nous regarde, il nous regarde en profondeur, et c’est en profondeur que nous pouvons consentir à son regard, consentir à tous ses bienfaits ; c’est ainsi que nous pouvons entonner notre propre Magnificat. Chantons-le, alors, et marchons mettre ces bienfaits au service de nos frères et sœurs ; eux aussi glorifieront le Seigneur.
Mt 5, 16

Manuel,
frère de la Communion Béthanie.

Pause méditation du 30 janvier 2023

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

« Tu es Dieu qui me voit »
Gn 16, 13

L’un des premiers noms qu’un être humain donne à Dieu est celui-là : El-Roï, Dieu qui me voit. Ce nom est donné par un personnage qu’on mettrait bien volontiers dans la liste des « invisibles », car femme et esclave. Hagar, tel est son prénom, maltraitée par Saraï, s’enfuit de la maison de ses maîtres, portant en son sein le fils d’Abraham. Elle erre dans le désert, jusqu’à ce qu’un messager de Dieu lui dise de retourner et lui annonce l’avenir de son fils à naître. Dieu lui a parlé, et elle l’appelle Dieu-qui-me-voit. Le regard d’abord, et la parole ensuite, disent à Hagar qu’elle est prise en compte.

Voir quelqu’un est reconnaître d’abord son existence, mais aussi son épaisseur et sa dignité. La personne qui voit et celle qui est vue ne peuvent pas se cacher l’une de l’autre. Dieu nous voit, certes, pas pour nous espionner ou pour violer nos secrets le plus intimes : il nous voit car chacune et chacun de nous a du prix à ses yeux, Es 43, 4, car il est touché par tout ce qui nous touche. Il nous voit, aucun de nous ne peut être appelé « invisible », ni être considéré comme tel.

Le début de toute prière est là : se laisser regarder par Dieu, prendre conscience qu’il est le Dieu qui me voit, « respirer » ce regard, pour ainsi dire. Lorsque nous sortons de notre temps de prière, nous le faisons fortifié·es et vivifié·es par ce regard, et nous pourrions oser voir les autres du même regard que Dieu.

Nous sommes appelé·es à veiller, c’est à dire, à avoir un sens de la vue affiné qui nous permettra de reconnaître en chaque personne que nous croisons une fille, un fils du Dieu vivant. Et nos paroles et nos actes suivront notre regard, petit à petit, doucement.

Manuel,
frère de la Communion Béthanie

Pause méditation du 10 octobre 2022

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

Solitude, silence

Solitude,
même au milieu des bruits,
même au milieu de la foule,
en ce lundi d’automne.

Solitude,
laisser fleurir Ta Parole
dans un discret silence pudique ;
entendre le murmure
de Ta Présence en moi,
en ceux et celles qui m’entourent,
me bousculent, me parlent.

Présence,
la tienne en tout et tous,
comme une nappe souterraine
qui donne la vie en silence,
discrètement, aujourd’hui.

Silence en moi,
espace d’accueil en moi
de Toi, de l’autre, du réel,
accueil de la Vie que Tu me donnes,
que Tu nous donnes.

Ma présence et ma parole,
oh, que je voudrais qu’elles soient
rayonnement de Toi,
rayonnement de ta Vie,
rayonnement de ta Joie.

Te rayonner
ici et maintenant,
aujourd’hui, 10 octobre,
dans mon quotidien.

Solitude, silence,
présence et parole…

Joie et gratitude !

Livre de prières, p. 278, Société Luthérienne et Ed. Olivétain, 2012.

Manuel,
frère de la Communion Béthanie

Pause méditation du 12 septembre 2022

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

Jésus, notre mère

Julienne de Norwich (1342-1416 ?) a eu seize visions, « révélations de l’amour divin », pendant un jour et une nuit de 1373 ; après cette expérience, elle se retire dans un ermitage attenant l’église St Julien, à Norwich, où elle passe le reste de sa vie. Vingt ans après ses visions, elle rédige un livre où il est question de son expérience, certes, mais aussi et surtout de tout ce qu’elle a compris dans la prière et la contemplation. Comme cette approche assez originale que je vous présente ici.

C’est le propre de Dieu de rendre le bien pour le mal. Ce faisant, Jésus est notre vraie mère. Nous tenons de lui l’être, fondement de la maternité, et toute cette suave sauvegarde d’amour qui s’ensuit à jamais. Tout aussi véritablement que Dieu est notre Père, il est notre mère […]. Notre Père souverain, Dieu tout-puissant, qui est l’Être, nous connaît et nous aime antérieurement à l’existence du temps. En cette connaissance, dans les merveilleuses et totales profondeurs de sa charité et par les desseins éternels de la sainte Trinité, il voulut que la seconde Personne devînt notre mère, notre frère, notre sauveur. Il s’ensuit qu’aussi véritablement Dieu est notre Père, il est notre mère. Notre Père veut. Notre Mère œuvre. Notre bon Seigneur le Saint-Esprit confirme. […] Je compris qu’on peut distinguer trois sortes de maternité en Dieu. La première, quand il créa fondamentalement notre nature humaine. La deuxième, quand il revêtit notre nature : ainsi commence la maternité de grâce. La troisième, une maternité d’opération, qui irradie la grâce en longueur, en largeur, en hauteur, en profondeur, à l’infini. Tout n’est qu’un seul amour.

Notre mère quant à la nature, notre mère quant à la grâce, voulant devenir notre mère en toutes choses, commença les fondations de son œuvre très humblement, très doucement, dans le sein de la Vierge […]. Pareil office de mère est le plus intime, le plus empressé, le plus sûr qui soit. Le plus intime, car il est le plus naturel. Le plus empressé, car il est tout amour. Le plus sûr, car il est toute vérité. Cet office, nul n’a jamais pu ni ne pourra jamais le remplir dans sa perfection si ce n’est Jésus lui-même. […] Alors, il nous nourrit. Le précieux amour de sa maternité a fait de lui notre débiteur. La mère fait sucer son lait à son enfant. Notre divine mère Jésus peut nous nourrir de lui-même. Il le fait tout courtoisement, tout tendrement, par le saint sacrement béni, précieuse nourriture de la vraie vie. […] Une mère peut presser tendrement son enfant sur son sein. Jésus, notre tendre mère, peut, lui, nous introduire dans le sien et nous y révéler en partie sa divinité et les joies du ciel, en même temps que la certitude spirituelle du bonheur éternel.

Le Livre des révélations
extraits des chapitres 59 et 60.

Manuel,
frère de la communion Béthanie

Pause méditation du 20 juin 2022

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

Faites de la musique

En France, nous avons l’habitude de commencer l’été avec la Fête de la Musique, c’est pour ça que ce psaume 150 me vient tout naturellement :

Louez l’Éternel !
Louez le Dieu fort
dans son sanctuaire !
Louez-le au ciel,
siège de sa gloire.

Louez-le pour ses hauts faits,
louez-le pour sa grandeur
qui est infinie !

Louez-le au son du cor,
louez-le avec le luth
et sur la cithare !

Louez-le avec des danses,
et au son des tambourins !
Louez-le avec la harpe,
louez-le avec la flûte !

Louez-le par les cymbales
bien retentissantes !
Louez-le par les cymbales
des jours de triomphe !

Que tout ce qui vit,
tout ce qui respire,
puisse louer le Seigneur !
Louez l’Éternel !

La louange, comme l’art, est gratuite ; l’art, comme la louange, existe parce qu’il porte en lui un besoin d’exprimer la beauté, de frôler des doigts ce qui est inexprimable. La musique donne une autre dimension à nos journées, la louange nous invite à dépasser nos quotidiens en portant le regard et le cœur plus loin, plus haut.

Nous ne sommes pas tous doué·es pour la musique, nous n’avons pas les mêmes goûts, la même sensibilité. En revanche, nous sommes chacune et chacun un chef d’œuvre de l’Artiste divin, et nous pouvons le louer déjà pour cela ; nous sommes chacune et chacun artisans de cette œuvre d’art qui est notre vie, et nous pouvons la vivre de telle manière que cette œuvre devienne un hymne de louange à notre Dieu Tri-Unité, car c’est en lui que nous vivons, que nous nous mouvons et que nous sommes. Ac 17, 28

Bel été à chacune et chacun !

Manuel,
frère de la Communion Béthanie

Pause méditation du 28 février 2022

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

Le pardon

Dieu tout-puissant,
aide-nous à supporter en souriant
le mal qu’on nous fait ;
chasse de nous tout désir de revanche.

Accorde-nous de ne pas rendre coup pour coup,
mais de trouver notre joie dans ta volonté,
en sorte que nous soyons portés
à te remercier et à te louer.

Dieu tout-puissant,
rappelle-nous toujours
que personne ne peut nous faire du mal,
sans se nuire mille fois plus à tes yeux.

Fais que nous soyons ainsi portés
à pardonner plutôt qu’à frapper,
à prendre en pitié plutôt qu’en haine.

Dieu tout-puissant,
fais qu’aucun de nous ne recherche
son propre avantage
au détriment du bonheur de son prochain.

Accorde-nous de rejeter toute haine
et tout esprit de discorde,
pour vivre ensemble
comme de vrais enfants de Dieu,
disant en parfaite amitié
non pas « mon Père »,
mais « notre Père ».

Martin Luther King

Je ne voudrais pas faire un exposé ici sur le pardon : parce que ce n’est ni le lieu ni le moment, et aussi parce que je ne suis pas un spécialiste. Je sais qu’on peut lire énormément de choses sur le sujet, et cela à partir d’angles très divers et complémentaires. Et c’est très bien. Je ne peux que rendre grâce pour l’effort que tant et tant de personnes font pour nous aider à réfléchir sur qu’est-ce que pardonner.

Pourtant je me sens invité à ne pas trop intellectualiser le pardon, mais à le vivre au jour le jour du mieux que je peux ; le vivre comme une course de longue haleine, sans être trop pressé d’arriver, mais sans me décourager et laisser tomber. Car le pardon n’est pas seulement un acte isolé, il conduit à une autre manière de vivre les relations difficiles et les mauvais coups que l’on reçoit.

Je vous dis, à vous qui écoutez : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous détestent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous injurient. […] Aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer. Votre récompense sera grande et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les mauvais. Soyez généreux comme votre Père est généreux. Luc 6, 27-36

Manuel,
frère de la Communion Béthanie

Pause méditation du 27 décembre 2021

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

Viens !
Ap 22, 17

Les chrétiens de première génération vivaient dans l’attente du retour de Jésus qu’ils pensaient imminent. Il suffit de lire les lettres de Paul pour voir l’ampleur de cette perspective, et j’imagine ces chrétien-ne-s, nos frères et sœurs aînées, en train de discerner chaque jour les signes qui annonceraient ce retour. Bon, au moment où je rédige ces lignes, je me mets un peu dans leur peau et je me dis, avec une pointe de déception : Encore une année dans laquelle Il n’est pas venu.

Et pourtant il y a quelque chose en moi qui me dit que cette déception, si petite soit-elle, est fausse, et que cette affirmation n’est pas tout à fait vraie. Certes, le Christ n’a pas encore fait ce retour dans la gloire, mais pouvons-nous dire qu’Il n’est pas venu du tout ?

Il y a une triple venue du Seigneur.

Dans sa première venue, il a paru sur la terre et il a vécu avec les hommes. Ils l’ont vu et l’ont pris en haine.

Lors de sa dernière venue, toute chair verra le salut de notre Dieu et ils regarderont celui qu’ils ont transpercé.

La venue intermédiaire, elle, est cachée : les élus seuls la voient au fond d’eux-mêmes et ils sont sauvés. […]
Dans la première, le Christ fut notre rédemption ; dans la dernière il apparaîtra comme notre vie ; et entre-temps il est notre repos et notre consolation.

Bernard de Clairvaux (1090-1153)

Je regarde donc un peu vers le passé, vers cette année qui est en train de finir, pour y discerner les traces du passage de Dieu dans ma vie. Je peux m’élancer vers l’avenir dans cette assurance de la venue quotidienne du Seigneur, même si mes journées ne seront pas toujours un long fleuve tranquille. Mais je regarde surtout ce moment présent, cet instant, qui est le moment favorable, le jour du salut. 2Co 6, 2

Nous fêtons la première venue du Seigneur, nous attendons la troisième. Pendant ce temps d’attente nous pouvons goûter la présence discrète et certaine de l’Émmanuel, Dieu-avec-nous.

Manuel,
frère de la Communion Béthanie

Ascension 2021

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

Un regard sur l’Ascension

Avec l’Incarnation du Fils de Dieu, c’est le divin qui fait irruption dans l’Histoire de l’humanité.

Avec l’Ascension de Jésus de Nazareth, le Christ, c’est l’humain qui fait son entrée dans l’éternité de notre Dieu Tri-Unité. Rien n’est sacré, rien n’est profane : pour nous, disciples de ce même Christ, tout est empreint de sa présence. Une présence qui est réelle, même si elle n’est pas sensible : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » Mt 28, 20.

C’est ça que nous fêtons aujourd’hui. Faire mémoire de l’Ascension c’est réaliser qu’il n’y a plus de frontières entre Dieu et nous, et que nos quotidiens sont vécus et partagés avec lui, si toutefois nous le lui permettons.

« Les disciples retournèrent à Jérusalem avec une grande joie ; ils étaient constamment dans le temple et bénissaient Dieu. » Lc 24, 53.

Oui, nous pouvons tourner nos regards vers le ciel, et retourner à nos vies dans la joie.
Oui, nous pouvons bénir Dieu constamment, en tout ce qui nous est donné de vivre. Nous pouvons aussi demander au Père, au nom de Jésus, le don du Saint-Esprit qu’il nous promet, dans la ferme confiance que nous sommes écouté·e·s et entendu·e·s.


Manuel,
frère de la Communion Béthanie.

solidarité

Pause méditation du 4 janvier 2021

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

« Au commencement était la Parole […]. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes… »
Jn 1, 1-4

Depuis quatre jours, on répète et l’on reçoit les vœux pour cette année toute nouvelle que nous venons de commencer. Je ne voudrais pas déroger à cette habitude, et je vous souhaite un très beau et joyeux 2021, plein d’amour et de bénédictions pour chacune et chacun.

Nous fixons notre attention de coup sur ce temps mesuré et chronométré dans lequel nous vivons et que nous fêtons ces jours. Même s’il peut sembler un peu étrange, c’est aussi un bon moment pour porter notre regard un peu au-delà. Et si nous jetions un coup d’œil à l’éternité ? Ou, pour mieux dire, à la vie éternelle ?

« Je vous ai écrit tout cela pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui avez la foi au nom du Fils de Dieu. » 1Jn 5, 13.

Tiens donc ! Cette vie éternelle, nous la portons en nous, elle n’est pas loin ni est inatteignable… Et il n’est pas obligatoire d’attendre notre propre mort pour la vivre !

Mais de quoi s’agit-il ? « Or la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » Jn 17, 3. Il est question tout simplement d’avancer dans la relation avec notre Dieu Tri-Unité à partir du Christ Jésus, de serrer de plus en plus nos liens avec Lui. Nous pouvons répondre à cette invitation à travers la prière, la lecture et la méditation de la Parole, le service offert à nos sœurs et frères en humanité… Tout acte et attitude vécus consciemment dans l’amour bienveillant du Seigneur fera grandir cette vie éternelle en nous.

Vivre d’ores et déjà cette vie éternelle qui nous est donnée va rehausser le goût de nos journées, et lui donner une autre lumière. Aucun instant n’est perdu quand on sait que nous vivons déjà dans l’éternité, bien au contraire : chaque instant de nos journées sera encore plus précieux.


Manuel,
frère de la Communion Béthanie

1