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Archive de l’étiquette Abraham

Pause méditation du 30 janvier 2023

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

« Tu es Dieu qui me voit »
Gn 16, 13

L’un des premiers noms qu’un être humain donne à Dieu est celui-là : El-Roï, Dieu qui me voit. Ce nom est donné par un personnage qu’on mettrait bien volontiers dans la liste des « invisibles », car femme et esclave. Hagar, tel est son prénom, maltraitée par Saraï, s’enfuit de la maison de ses maîtres, portant en son sein le fils d’Abraham. Elle erre dans le désert, jusqu’à ce qu’un messager de Dieu lui dise de retourner et lui annonce l’avenir de son fils à naître. Dieu lui a parlé, et elle l’appelle Dieu-qui-me-voit. Le regard d’abord, et la parole ensuite, disent à Hagar qu’elle est prise en compte.

Voir quelqu’un est reconnaître d’abord son existence, mais aussi son épaisseur et sa dignité. La personne qui voit et celle qui est vue ne peuvent pas se cacher l’une de l’autre. Dieu nous voit, certes, pas pour nous espionner ou pour violer nos secrets le plus intimes : il nous voit car chacune et chacun de nous a du prix à ses yeux, Es 43, 4, car il est touché par tout ce qui nous touche. Il nous voit, aucun de nous ne peut être appelé « invisible », ni être considéré comme tel.

Le début de toute prière est là : se laisser regarder par Dieu, prendre conscience qu’il est le Dieu qui me voit, « respirer » ce regard, pour ainsi dire. Lorsque nous sortons de notre temps de prière, nous le faisons fortifié·es et vivifié·es par ce regard, et nous pourrions oser voir les autres du même regard que Dieu.

Nous sommes appelé·es à veiller, c’est à dire, à avoir un sens de la vue affiné qui nous permettra de reconnaître en chaque personne que nous croisons une fille, un fils du Dieu vivant. Et nos paroles et nos actes suivront notre regard, petit à petit, doucement.

Manuel,
frère de la Communion Béthanie

chêne

Pause méditation estivale du 26 juillet 2021

Une méditation sélectionnée par notre frère Patrick.

Prière du chêne
Genèse 18, 1-5

Aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l’entrée de la tente. C’était l’heure la plus chaude du jour.

Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente et se prosterna jusqu’à terre.

Il dit : « Mon seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur.

Permettez que l’on vous apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds, et vous vous étendrez sous cet arbre.

Je vais chercher de quoi manger, et vous reprendrez des forces avant d’aller plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur ! » Ils répondirent : « Fais comme tu l’as dit. »


[…] Le chêne est l’arbre de l’alliance. A son ombre, nous pourrons échanger des confidences et renforcer les liens qui nous unissent. Par son envergure, il couvre ceux qui s’abritent sous son feuillage. Il permet une certaine discrétion bienvenue pour ceux qui se font des serments. Il abrite les amours naissantes, et protège les réconciliations qui s’ébauchent loin du bruit du monde. C’est à son ombre que des visiteurs ont annoncé à Abraham qu’il serait père d’une multitude.

Peut-être certains d’entre nous ont-ils aussi rencontré des anges de passage au pied d’un chêne ?

Peut-être le chêne nous invite-t-il à une prière extrêmement simple et paisible, pour que Dieu bénisse ce monde que nous aimons et permettre que nous sachions vivre de cette Alliance qu’il a scellée par son Fils sur le bois de la Croix ?


Anne Lécu,
in Et vous, les arbres et les animaux, bénissez le Seigneur
Éditions Bayard

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