Une méditation proposée par notre frère Manuel.
L’organisateur du banquet de noces dit au marié : Tout homme sert d’abord le bon vin, puis, quand les gens sont ivres, le moins bon ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent. Jn 2, 11
Le récit des noces de Cana finit avec ce conseil, que j’ai toujours pris au pied de la lettre, car il est de bon sens… En fait, quelle idée de sortir le bon vin à la fin ! Mais vu que l’Évangile n’est pas un manuel de bonnes manières à table, il y a sans doute quelque chose derrière ce conseil.
Nous pensons -avec raison- que dans nos vies nous devons faire les choses le plutôt possible, avant que ce soit trop tard. Nous pouvons être comme un vin pétillant, plein d’entrain, léger, qui se donne sans compter. Mais quand cela ne pétille plus… Les forces qui faiblissent, les impératifs sociaux ou familiaux, l’âge, la santé… Là, notre vin peut devenir une piquette sympa, juste un continuer comme avant ou un faire avec résigné. Au pire, notre vin peut devenir le vinaigre du à quoi bon ? ou du Fichez-moi la paix.
Et pourtant ! La vie d’un·e disciple du Christ ne finit jamais, et il est toujours temps de sortir le bon vin avec Lui. Si Jésus à Cana a pu transformer l’eau en vin, ne peut-il pas nous aider à servir un bon vin à n’importe quel moment de notre vie, dans n’importe quelle situation ? Peut-être pas comme nous l’aurions imaginé ou voulu, mais avec le meilleur de nous-mêmes. Et, in fine, c’est ça qui compte.
L’évangéliste ne nous raconte pas la réaction du marié aux remontrances de l’organisateur de la fête. En revanche, chacun·e de nous peut répondre à la présence de notre Dieu Tri-Unité et à l’invitation qu’il nous adresse de vivre et de donner de notre mieux maintenant, aujourd’hui, là où l’on est. Nous boirons et servirons ainsi à nos entourages le bon vin de la grâce de Dieu.
Santé !
Manuel,
frère de la Communion Béthanie.