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Pause méditation du 1er mai 2023

Pause méditation du 1er mai 2023

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

« Mon âme exalte le Seigneur »
Lc 1, 46

J’aime beaucoup le Magnificat, cette prière de louange prononcée par Marie dans l’évangile de Luc. En fait j’aime beaucoup la prière de louange : elle me dilate à l’intérieur, elle me fait me sentir bien, mais parfois je ne trouve pas quoi dire… Aussi parfois le doute m’assaille : à quoi bon dire à Dieu qu’il est beau, qu’il est grand ? Là, j’avoue, je me laisse piéger doublement : car je me place en termes d’utilité (est-il ajusté de lier prière et utilité ?) et en plus je me limite à ma bouche, à ce que je dis, éventuellement à ce que je ressens ; je ne vais donc pas au fond de moi, je ne vais pas au fond de cette rencontre qui est la prière. Alors ?

En effet, la grandeur de Dieu est ce qu’elle est, nous n’y pouvons rien ajouter. Mais ce que nous pouvons faire grandir en nous, c’est la connaissance que nous avons de lui, connaissance qui nous incite à le glorifier et à le magnifier, en particulier pour sa bienveillance et sa bonté à notre égard. Aussi la sainte mère de Jésus ne dit pas : Ma voix ou ma bouche exalte le Seigneur ; elle ne dit pas non plus : Ma main ou mes pensées ou ma raison ou ma volonté exaltent le Seigneur. Mon âme, c’est-à-dire mon être tout entier, toutes mes puissances et toutes mes facultés. Marie est, pour ainsi dire, perdue en Dieu.
Martin Luther, Commentaire au Magnificat.

Se perdre en Dieu… Cela me laisse songeur, et me ramène à la mémoire un poème de Thérèse d’Avila, où elle nous confie une parole reçue dans sa prière :

Âme, en Moi tu as à te chercher,
et en toi tu as à Me chercher.

La relation avec Dieu, comme toute relation sérieuse, nous prend les tripes, pour ainsi dire. Elle nous prend dans nos entièretés à tous les deux, dans tout l’être des deux partenaires, et pas uniquement dans le mental ou la sensibilité. Dieu a fait en Marie de grandes choses. Mais la plus grande, nous dit Marie elle-même, c’est qu’il ait jeté les yeux sur elle, car tout dépend et découle de cette grâce initiale. En effet quand Dieu se penche sur une âme et jette les yeux sur elle, c’est pour la sauver par pure bonté, et de ce premier bienfait dériveront tous les autres.
Martin Luther

Car lorsque Dieu nous regarde, il nous regarde en profondeur, et c’est en profondeur que nous pouvons consentir à son regard, consentir à tous ses bienfaits ; c’est ainsi que nous pouvons entonner notre propre Magnificat. Chantons-le, alors, et marchons mettre ces bienfaits au service de nos frères et sœurs ; eux aussi glorifieront le Seigneur.
Mt 5, 16

Manuel,
frère de la Communion Béthanie.

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