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Archive mensuelle août 2021

Pause méditation estivale du 30 août 2021

Une méditation sélectionnée par notre frère Patrick.

Prière du sycomore
Luc 19, 2-6

Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche.
Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille.
Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là.
Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison.
Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie.

… Le sycomore est une sorte de double de Zachée, son frère de sève en quelque sorte. Et voilà que Zachée va les sauver tous deux. Car Jésus vient, et Zachée a compris que le regard de cet homme-là ne s’arrête pas aux apparences.

Alors, il court et monte dans le sycomore, et grâce à l’arbre disgracieux qui l’élève, Jésus le voit. Il les voit l’un et l’autre tels qu’ils sont.

Il y a du mépris et une pointe de jalousie dans les murmures des pharisiens qui voient Jésus s’inviter chez Zachée. Il y avait cette même pointe de mépris chez les orgueilleux qui, dans le livre d’Isaïe, voulaient reconstruire une ville digne de ce nom, en remplaçant le sycomore par le cèdre. Is 9, 9.

La prière du sycomore, c’est intercéder pour que Zachée et tous ceux qui lui ressemblent soient vus par Jésus.

Or, qu’est-ce que Jésus voit en Zachée ? Il voit l’homme honnête que nous ne voyons pas.

En effet, Zachée ne dit pas qu’il va rendre (au futur) aux pauvres le double de ce qu’il leur aurait pris, mais littéralement (au présent) : Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, Luc 19, 8. Peut-être que Zachée est habituellement généreux, et que seul Jésus s’en est aperçu, alors que nous, nous continuons à lire comme les pharisiens.

Puisse le sycomore nous apprendre à élever ceux qui ne sont vus par personne.


Anne Lécu,
in Et vous, les arbres et les animaux, bénissez le Seigneur
Éditions Bayard

Pause méditation estivale du 23 août 2021

Une méditation sélectionnée par notre frère Patrick.

Prière du palmier
Apocalypse 7, 9-11


Après cela, j’ai vu : et voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main.

Ils proclamaient à haute voix : Le salut est à notre Dieu qui siège sur le Trône et à l’Agneau.

Tous les anges se tenaient debout autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants ; se jetant devant le Trône, face contre terre, ils se prosternèrent devant Dieu.

… Femmes fortes, femmes violentées. Voilà les histoires des Tamar bibliques, belles et droites comme des palmiers.

La prière du palmier, c’est ce mélange de droiture et de lucidité devant la violence qu’il faut parfois traverser.

Le palmier sait que les victoires sont éphémères, que les distinctions passent, que la beauté s’étiole.
Il sait que la seule victoire est celle de ce roi nu, humilié sur une croix maudite, qui n’a pas choisi cette mort, qui ne l’a pas voulue, mais qui a déposé sa vie dans les mains des siens.

Ceux qui partagent sa victoire, et nul doute que nos Tamar en font partie, peuvent désormais chanter le cantique de l’Apocalypse que, secrètement, les palmes fredonnent avec les anges : Le salut est à notre Dieu qui siège sur le Trône et à l’Agneau. Ap 7, 10.


Anne Lécu,
in Et vous, les arbres et les animaux, bénissez le Seigneur
Éditions Bayard

Pause méditation estivale du 16 août 2021

Une méditation sélectionnée par notre frère Patrick.

Prière de l’hysope
Psaume 50 (51), 7-9

Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère.
Mais tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, tu m’apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.

… Cette petite brindille de rien du tout était immergée dans le sang de l’agneau pascal afin de purifier tout ce que ce sang touchait. Elle porte désormais du vinaigre pour désaltérer le Fils de Dieu à sa dernière heure.

La prière de l’hysope, c’est désigner le Fils comme étant celui qui purifie définitivement nos vies et ce qui est contaminé par la mort. Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage. Ps 33 [34], 6.

Regarder le Fils et vouloir tendre nos vies vers lui c’est déjà être pur. Pendant la Semaine sainte, il n’y a que cela à faire : contempler le Christ qui s’offre, le supplier pour ce monde et ses habitants à la passion desquels Dieu s’associe pour toujours, et s’offrir à sa victoire.

La prière de l’hysope, c’est aussi offrir à boire au Christ, désaltérer notre Dieu. Les exégètes nous assurent que le vinaigre qui lui est offert est vraiment un soulagement et non une torture de plus. Tout ce qui est gratuit, tout ce qui est donné participe à soulager sa soif.

En ces heures saintes où nous célébrons l’infini amour de Dieu pour les siens, offrons nos vies en havres de Paix, où chacun puisse se reconnaître aimé tel qu’il est, délivré définitivement de ce qui tue. Désaltéré. Purifié. Vivant.


Anne Lécu,
in Et vous, les arbres et les animaux, bénissez le Seigneur
Éditions Bayard

Pause méditation estivale du 9 août 2021

Une méditation sélectionnée par notre frère Patrick.

Prière du genêt
Psaume 119 (120), 2-4

Seigneur, délivre-moi
de la langue perfide,
de la bouche qui ment.

Que t’infliger, ô langue perfide,
et qu’ajouter encore ?

La flèche meurtrière du guerrier,
et la braise des genêts.

Peut-être que dans nos vies, il y a comme cela des arbres ou des rencontres minuscules, discrètes, furtives, grâce auxquelles nous avons retrouvé des forces. La prière du genêt, c’est une prière discrète et une intercession
bienveillante pour tous ceux qui vivent dans la fournaise du désert.

Solitude et désert affectif, désert religieux dans des communautés chrétiennes très fragiles mais pourtant fidèles.
Solitude de l’âge.

C’est pour chacun de nous que cette prière du genêt existe.


Anne Lécu,
in Et vous, les arbres et les animaux, bénissez le Seigneur
Éditions Bayard

Pause méditation estivale du 2 août 2021

Une méditation sélectionnée par notre frère Patrick.

Prière du figuier
Jean 1, 45-51

Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. »

Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? »
Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. »

Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! »
Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. »

Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »

La prière du figuier nous rappelle que toute recherche spirituelle est un secret entre un homme et son Dieu. Cela explique la surprise de Nathanaël : D’où me connais-tu ? Jn, 48.

Le figuier est le témoin de ce que c’est d’être vu par le Christ : c’est être relevé, connu du dedans, innocenté, détaché de tout ce qui tue. Le figuier sait cela, lui qui a entendu cette parole terrible : Que plus jamais aucun fruit ne vienne de toi, Mt 21, 19. Sa stérilité fut maudite !

Ce jour-là, il a compris que la parole du Christ révèle à la claire conscience ce qui se passe au fond de notre cœur et qu’elle sépare en nous ce qui est promis à la vie de ce qui nous rend esclaves. Il a compris que la figue n’était pas le fruit de son effort, qu’il n’en était pas le propriétaire, mais qu’elle était un don qu’il devait accueillir pour en faire cadeau aux passants.

La prière du figuier, c’est de mendier le fruit qu’il pourra offrir à d’autres et de demander à son Seigneur la grâce de savoir accueillir ce fruit, afin de le donner à son tour.


Anne Lécu,
in Et vous, les arbres et les animaux, bénissez le Seigneur
Éditions Bayard