Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Seuls les familiers du désert
entendent,
car leur oreille est creusée
par le silence.
Ils ont appris
à se tenir proches
de ce qui les brûle
sans s’y consumer.
Pour recueillir
au fond d’eux-mêmes
la parole
d’avant le commencement
qui les place
dans l’infini de l’amour
en prononçant
leur nom.
Écouter son nom
est un avènement.
Comme une naissance
parmi les vivants.
Il n’est plus basse misère
que de jamais être nommé.
Beaucoup d’ailleurs
en meurent.
Mais on peut affiner son ouïe
et aller plus profond
chercher cette voix
incommensurable
qui porte à rebondir
sur l’ombre ou l’amertume.
Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides