Une prière sélectionnée par notre frère Raphaël.
Lorsque nous parcourons la Bible, nous découvrons qu’un autre nous rejoint, un plus grand que nous qui mystérieusement s’abaisse jusqu’à nous, un étranger qui nous rejoint sur nos chemins et se fait tout proche de nous, un visiteur qui nous fait l’offrande d’une présence et se retire aussitôt, un murmure qui chante dans nos silences et qui est plus léger qu’un souffle, une présence qui parfois se fait absence.
Mais voilà mon assurance : Il est le Dieu de la libération des opprimés et de la traversée du désert. Il est le Dieu de ceux qui fuient en exil et qui espèrent un retour. Il est le Dieu de Jésus dans ses déambulations sur les routes de Galilée ou lors de sa montée à Jérusalem. Il est le Dieu des premiers chrétiens envoyés dans le monde pour annoncer la bonne nouvelle. Il est le Dieu des détours et des routes sinueuses. Il est le Dieu des sommets ensoleillés et des vallées obscures.
Et toujours, Il est le Dieu du pardon,
Toujours, Il est celui qui relève et met en route.
Francine Carillo
Raphaël,
frère de la Communion Béthanie
Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Il y eut
un Unique,
pour que tous
soient visités,
chacun dans son lieu,
en son plein milieu,
là où se croisent
la chair et le nom.
C’est toujours
par le singulier
que s’annonce
l’éternité.
Déchiffrer
ce visage
pour la lumière
qu’il porte :
notre humanité
enfin née
de consentir
aux mains du potier.
Nous sommes
poussières de terre,
mais enfants
d’un seul Père
et voués à une illimitée
fraternité
par l’Amour
qui a tout donné.
Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides
Photo de Oumaima Dadaoua.
Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Nous ne sommes plus
simplement seuls,
pliés sur nos colères
ou nos rancunes.
Mais reliés
à plus large
que nous :
un appel à être,
un appel de l’être,
qui est, qui était
et qui vient.
Survient alors
ce que nous n’avions pas
entendu,
une passerelle jetée
vers une autre profondeur,
vers un juste bonheur,
si nous osions
nous risquer
sur l’autre versant
de nos peurs.
C’est sur le sable du non-savoir
dans l’absolue nudité du croire,
que se tient la Présence
qui délivre de l’errance.
Il suffirait d’un rien
pour goûter à cet éblouissement.
Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides
Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.
On s’en prend à Dieu
pour son silence,
son absence, son indifférence.
Pourquoi ce monde
si boiteux
et tant d’humains
malheureux ?
Pourquoi
cette impuissance
du Tout-Puissant ?
La question
est si ancienne
qu’elle en devient
sempiternelle.
On gagnerait
à la quitter
en s’ouvrant
à une autre démesure.
L’étonnement peut
avoir lieu aux marges
d’une conversation
ou d’une lecture.
Il arrive qu’on soit
emmené
par la justesse d’une pensée
ou la caresse d’une mélodie
qui soudain nous délivre
de nos rigidités
et nous ouvre
à une neuve porosité.
Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides
Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.
On se construit
en se cognant,
à des parents,
à des lois,
à des événements.
Apprendre
à ne pas esquiver
ce combat.
Nous y sommes
de toute façon envoyés
par la voix embuissonnée
dans les épines.
Celle qui a foi
en nous
jusqu’à faire taire
nos frilosités
quand il s’agit
de débusquer
la violence
dont nous sommes traversés.
On voudrait parfois
que l’appel se détourne
et nous rende
à la tranquillité d’être.
Mais la voix est là
qui fait corps
avec notre glaise.
On ne l’esquive pas
impunément
car c’est elle
qui veille sur notre liberté.
Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides
Photo pxhere.com.
Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.
On aimerait que vivre
aille de soi.
Que les cailloux fondent
et que l’amour réponde !
On voudrait aller
dans ses journées
le coeur accordé
et les gestes libres
dans la simple tranquillité
d’être ce que l’on est.
Quelquefois il est vrai,
le miracle s’accomplit.
Pour certains d’ailleurs
plus que pour d’autres.
On perdrait son temps
à questionner cette inégalité.
Regarder plutôt
vers cette clarté d’en haut
qui ne s’habitue pas
à nos obscurités.
Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides
Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.
On sait si peu
le nom de Dieu,
seulement qu’il est
la question
et parfois une parole
au bout du silence.
On veut parler
et ce n’est déjà plus lui
que les mots emmènent.
Mais on parle
et c’est une trace.
Un jour pourtant,
on risque un
« Me voici. » .
C’est donc
que la rencontre a eu lieu
et que l’on consent enfin
à tutoyer le mystère !
Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides
Photo de fdecomite, Traces dans le sable de l’exposition de robots au PASS (Mons, Belgique).
Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Seuls les familiers du désert
entendent,
car leur oreille est creusée
par le silence.
Ils ont appris
à se tenir proches
de ce qui les brûle
sans s’y consumer.
Pour recueillir
au fond d’eux-mêmes
la parole
d’avant le commencement
qui les place
dans l’infini de l’amour
en prononçant
leur nom.
Écouter son nom
est un avènement.
Comme une naissance
parmi les vivants.
Il n’est plus basse misère
que de jamais être nommé.
Beaucoup d’ailleurs
en meurent.
Mais on peut affiner son ouïe
et aller plus profond
chercher cette voix
incommensurable
qui porte à rebondir
sur l’ombre ou l’amertume.
Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides
Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Risquer un détour
par ce qui interroge.
S’exposer à la question,
avant d’exiger la réponse.
La vie fait des signes
qu’il faut lire à genoux,
dans l’humilité de ceux
qui savent s’incliner.
Avancer lentement,
en accueillant ce qui vient,
la caresse
ou l’aiguillon !
Se savoir terreux
et prendre plaisir à cette racine.
La rencontre n’a lieu
que si l’on se baisse
pour dénouer
ses sandales.
Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides
Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.
S’étonner, détonner,
quitter la tonalité courante.
Et prendre le temps
des détours
qui rafraîchissent
le regard…
On peut partir
loin,
se laisser griser
par des saveurs d’ailleurs,
mais
on peut rester
et faire en soi
le chemin.
Là où se tiennent
les résistances
et les broussailles
très anciennes.
On va et on vient
dans sa vie.
Des allées et venues
qui nous tiennent,
nous maintiennent.
Mais si l’urgence cesse ?
Si le temps s’impose soudain
comme une page
blanche ?
S’y dessine alors
l’incontournable appel
à marcher pieds nus
dans le souffle des jours.
Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides