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Archive de l’étiquette Marie-Agnès

Pause méditation du 7 juin 2021

Une méditation sélectionnée par notre sœur Marie-Agnès.

Un sage prit la parole et dit …

Un sage prit la parole et dit :
« Cultivez le courage et la force. Apprenez à dépasser vos peurs. Confrontez-vous à elles et, petit à petit, vous apprendrez à les vaincre. Certaines disparaîtront totalement, d’autres subsisteront mais ne vous paralyseront plus. Vous découvrirez que vous êtes plus forts qu’elles. »

Un autre sage prit la parole et dit :
« Cultivez la souplesse. La vie est en devenir permanent. La souplesse vous permet de vous adapter au mouvement de la vie. Elle vous permet de réagir avec justesse à un événement imprévu, à une attitude d’autrui qui vous surprend. »

Un sage prit la parole et dit :
« Cultivez la tolérance. Ne soyez pas convaincus que vous seuls possédez la vérité. Le monde est divers, les sensibilités sont variées et ce qui est bon pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. De même, ce qui est tenu pour vrai dans telle culture n’est pas forcément vrai dans telle autre. L’esprit de tolérance nous permet d’élargir notre compréhension de la vie et du monde. Il ne signifie pas pour autant que tout se vaut. »

Frédéric Lenoir,
L’âme du monde, Éditions Nil ou Pocket.

cathédrale, prière

Pause méditation du 18 janvier 2021

Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.

« Père, donne-moi la prière que tu désires pour moi ce matin »

Père
donne-moi la prière
que tu désires pour moi ce matin

une prière simple
juste et claire

une prière du dedans
posée dans la bonté de ta présence

une prière qui écoute
au lieu de bavarder

une prière qui fait mémoire
au lieu de ressasser

une prière accordée à ta volonté
plutôt qu’à la mienne

une prière libre
debout à l’aplomb de ton pardon

une prière haute
comme une cathédrale de compassion

une prière basse
comme une crypte d’humilité

une prière légère
abritée au porche de ta grâce

une prière d’amour
offerte à nos blessures d’humanité

une prière toute donnée à toi
qui donnes tout.

Père
Donne-moi cette prière-là
afin que ma vie entière soit Prière !

Francine Carrillo
Braise de douceur, Éditions Ouverture, 2000.

plante, pousse

Pause méditation du 9 novembre 2020

Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.

Mon frère, écoute-moi.
C’est vrai, tu te sens bien impuissant.
Tu es fatigué de tout et surtout de toi-même.
Mais, souviens-toi,
quelque part dans le vieux Livre, il est écrit :
« Va avec la force que tu as : n’est-ce pas Dieu qui t’envoie ? » Juges 6,14.

Tu n’as que la force que tu as.
Mais va quand même.
Cette force t’est donnée par Celui
qui met en mouvement le soleil et les autres étoiles.

Elle doit te suffire. Elle te suffira.
Il te faut apprendre à être pauvre et à marcher avec peu.
Il te faut croire avec peu de foi,
espérer avec peu d’espérance et aimer avec peu d’amour.

La plante doit apprendre à pousser là où elle a été semée, et avec ce qu’elle a.
Elle ne choisit pas le terrain mais elle l’utilise.
Certes, c’est vrai, elle ne peut pas changer le monde,
mais la plus humble pâquerette peut fleurir son arpent de terre.

Prépare ta journée de demain
comme si c’était la dernière que tu aies à vivre sous ce soleil.
Alors elle sera peut-être la première d’une vie nouvelle.
Tu as peu de possibilités, certes,
mais elles te suffisent.

Pose ta pierre,
ainsi tu contraindras Dieu à construire la maison.

Sème ta graine,
Dieu devra bien la faire pousser.

Panse le blessé,
il faudra bien que Dieu le guérisse.

Alors, un jour, un jour bientôt peut-être,
la porte entr’ouverte de ta maison
laissera passer tant de silence
qu’il recouvrira les amertumes du jour,
tant de lumière
qu’elle envahira les ombres et les tristesses,
et tant d’amour
qu’il n’y aura plus ni cri, ni clameur, ni souffrance.

Alain Houziaux

Pause méditation du 14 septembre 2020

Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.

Les entrailles de Dieu

Je te loue, Seigneur, de n’avoir jamais donné de justification
au mal mais d’avoir, en lieu et place de tout discours, exposé
tes entrailles à la souffrance humaine

Je te loue, toi le Dieu incarné, de t’être affranchi des prisons
de nos théologies pour venir vivre
dans les limites que pose un corps, le vertige de l’insécurité

Je te loue, toi le Dieu d’ici et de maintenant,
de supporter la déchirure de la vraie compassion de laisser
à nos douleurs l’espace pour s’exprimer
sans nous pousser pour ton confort,
dans les bras d’une consolation préfabriquée

Je te loue, toi le Dieu de la délicatesse, d’avoir pour nos blessures
le respect d’un blessé
et d’ouvrir, dans le même temps, le cercueil
des jours où nous voulons nous enfermer.

Marion Muller Colard

passerelle, passage, Dieu

Pause méditation estivale du 24 août 2020

Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.

« Je serai qui je serai. »
Exode 3, 14

Nous ne sommes plus
simplement seuls,
pliés sur nos colères
ou nos rancunes.

Mais reliés
à plus large
que nous :

un appel à être,
un appel de l’être,
qui est, qui était
et qui vient.

Survient alors
ce que nous n’avions pas
entendu,

une passerelle jetée
vers une autre profondeur,
vers un juste bonheur,

si nous osions
nous risquer
sur l’autre versant
de nos peurs.

C’est sur le sable du non-savoir
dans l’absolue nudité du croire,

que se tient la Présence
qui délivre de l’errance.

Il suffirait d’un rien
pour goûter à cet éblouissement.


Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides

livre, été, Dieu

Pause méditation estivale du 17 août 2020

Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.

« S’ils me disent :
Quel est son nom ?
Que leur dirai-je ? »
Exode 3, 13

On s’en prend à Dieu
pour son silence,
son absence, son indifférence.

Pourquoi ce monde
si boiteux
et tant d’humains
malheureux ?

Pourquoi
cette impuissance
du Tout-Puissant ?

La question
est si ancienne
qu’elle en devient
sempiternelle.

On gagnerait
à la quitter
en s’ouvrant
à une autre démesure.

L’étonnement peut
avoir lieu aux marges
d’une conversation
ou d’une lecture.

Il arrive qu’on soit
emmené
par la justesse d’une pensée
ou la caresse d’une mélodie

qui soudain nous délivre
de nos rigidités
et nous ouvre
à une neuve porosité.


Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides

épines, vie, combat, Dieu

Pause méditation estivale du 10 août 2020

Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.

« Qui suis-je pour aller…? »
Exode 3, 11

On se construit
en se cognant,

à des parents,
à des lois,
à des événements.

Apprendre
à ne pas esquiver
ce combat.

Nous y sommes
de toute façon envoyés
par la voix embuissonnée
dans les épines.

Celle qui a foi
en nous
jusqu’à faire taire
nos frilosités

quand il s’agit
de débusquer
la violence
dont nous sommes traversés.

On voudrait parfois
que l’appel se détourne
et nous rende
à la tranquillité d’être.

Mais la voix est là
qui fait corps
avec notre glaise.

On ne l’esquive pas
impunément
car c’est elle
qui veille sur notre liberté.


Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides


Photo pxhere.com.

cailloux, construction, Dieu, équilibre, arche

Pause méditation estivale du 3 août 2020

Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.

« J’ai vu la misère de mon peuple. »
Exode 3, 7

On aimerait que vivre
aille de soi.

Que les cailloux fondent
et que l’amour réponde !

On voudrait aller
dans ses journées

le coeur accordé
et les gestes libres

dans la simple tranquillité
d’être ce que l’on est.

Quelquefois il est vrai,
le miracle s’accomplit.

Pour certains d’ailleurs
plus que pour d’autres.

On perdrait son temps
à questionner cette inégalité.

Regarder plutôt
vers cette clarté d’en haut

qui ne s’habitue pas
à nos obscurités.


Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides

Pause méditation estivale du 27 juillet 2020

Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.

« Me voici. »
Exode 3, 4

On sait si peu
le nom de Dieu,

seulement qu’il est
la question

et parfois une parole
au bout du silence.

On veut parler
et ce n’est déjà plus lui
que les mots emmènent.

Mais on parle
et c’est une trace.

Un jour pourtant,
on risque un
« Me voici. » .

C’est donc
que la rencontre a eu lieu

et que l’on consent enfin
à tutoyer le mystère !


Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides



Photo de fdecomite, Traces dans le sable de l’exposition de robots au PASS (Mons, Belgique).

Pause méditation estivale du 20 juillet 2020

Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.

« Moïse, Moïse ! »
Exode 3, 4

Seuls les familiers du désert
entendent,
car leur oreille est creusée
par le silence.

Ils ont appris
à se tenir proches
de ce qui les brûle
sans s’y consumer.

Pour recueillir
au fond d’eux-mêmes
la parole
d’avant le commencement

qui les place
dans l’infini de l’amour
en prononçant
leur nom.

Écouter son nom
est un avènement.

Comme une naissance
parmi les vivants.

Il n’est plus basse misère
que de jamais être nommé.

Beaucoup d’ailleurs
en meurent.

Mais on peut affiner son ouïe
et aller plus profond

chercher cette voix
incommensurable
qui porte à rebondir
sur l’ombre ou l’amertume.


Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides

Pause méditation estivale du 13 juillet 2020

Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.

« Pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? »
Exode 3, 3

Risquer un détour
par ce qui interroge.

S’exposer à la question,
avant d’exiger la réponse.

La vie fait des signes
qu’il faut lire à genoux,

dans l’humilité de ceux
qui savent s’incliner.

Avancer lentement,
en accueillant ce qui vient,

la caresse
ou l’aiguillon !

Se savoir terreux
et prendre plaisir à cette racine.

La rencontre n’a lieu
que si l’on se baisse

pour dénouer
ses sandales.


Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides

Pause méditation estivale du 6 juillet 2020

Une méditation estivale proposée par notre sœur Marie-Agnès.

« Je vais faire un détour. »
Exode 3, 3

S’étonner, détonner,
quitter la tonalité courante.

Et prendre le temps
des détours
qui rafraîchissent
le regard…

On peut partir
loin,
se laisser griser
par des saveurs d’ailleurs,

mais
on peut rester
et faire en soi
le chemin.

Là où se tiennent
les résistances
et les broussailles
très anciennes.

On va et on vient
dans sa vie.

Des allées et venues
qui nous tiennent,
nous maintiennent.

Mais si l’urgence cesse ?
Si le temps s’impose soudain
comme une page
blanche ?

S’y dessine alors
l’incontournable appel
à marcher pieds nus
dans le souffle des jours.


Francine Carrillo
Vers l’inépuisable, 52 traversées pour 52 semaines
Éditions Labor et Fides

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