Tout au long de ce Carême 2022 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre sœur Françoise.
Toute la foule des disciples, remplie de joie se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, et ils disaient : Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux !
Maître, réprimande tes disciples ! Mais il prit la parole en disant : Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront.
C’est un temps de joie pour les disciples, Jésus entre à Jérusalem, assis sur un ânon. Ils connaissent le symbole messianique qu’il représente. Jésus est le messie qui vient délivrer de l’oppression. C’est bien le Roi tant attendu !
Ont-ils conscience que cet ânon représente l’humilité et que Jésus ne vient pas en conquérant mais en serviteur ?
Quel paradoxe : Au moment où Il est dit Paix, une tout autre histoire se dessine, faite de lâchetés, de haine, de violences et de mort.
Jésus le sait. Il connaît le livre d’Isaïe : Je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient… Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Tout comme le psaume 21 : Ils me percent les mains et les pieds, je peux compter tous mes os.
Il prépare ses proches à ce qui va lui arriver, à cet effroyable qui va le mener au plus grand abaissement, au plus grand abandon, par amour, parce qu’il faut se tenir là, au lieu de la souffrance extrême et de la mort, pour tout sauver.
En ce dimanche des Rameaux, le récit de la Passion est lu, en entier. Pour que nous entendions, que nous comprenions ! La louange et la bénédiction ne peuvent faire l’impasse de l’abaissement, et de la mort de la croix !
Nous aurons encore le Vendredi Saint pour pleurer avec les femmes, à ce moment où les pierres se sont tues…pour pleurer sur notre monde !
Mais pour l’heure, cette joie doit être…aussi… Elle est celle de la gratitude. La louange est là, à pleine voix, pour tous les signes de guérison, de libération, de la vie qui gagne sur la mort.
Et lorsque Jésus fracassera son tombeau, il n’y aura désormais plus moyen de faire taire les disciples. Depuis, si nous tous, disciples du Seigneur, nous nous taisons, les pierres crieront !
Françoise,
sœur de la Communion Béthanie