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Pause méditation du 23 octobre 2023

Pause méditation du 23 octobre 2023

C’est pour de faux ou pour de vrai ?

Une méditation proposée par notre sœur Valérie.

L’enfant joue dans la cour. J’en viendrais presque à envier son insouciance.
Il s’immerge dans son monde, plus rien de notre réalité n’existe plus pour lui.

Dans son jeu, il s’invente mille et une vies. Tout est toujours possible : « alors on dirait que toi…et puis après on ferait… »
C’est aussi un monde où l’on meurt plus souvent qu’à son tour. C’est pas grave, c’est pour de faux.

Je ne suis plus une enfant, comme vous j’imagine. Je joue dans la cour des grands, celle des adultes.
Est-ce si différent ?

Dans mon monde, je meurs souvent : morte de peur, morte de faim, morte de chagrin, morte de rire. C’est pas grave, c’est pour de faux.

Dans ma vie, je refais le monde, souvent : « alors je pense que… et puis il suffirait que… »
A la télé, sur les écrans, mes fenêtres sur le monde, les images se bousculent. Les morts des séries télés, c’est pour de faux ; les morts des actualités, c’est pour de vrai. Les drames se succèdent.
les médias ordonnancent mes émois, mes indignations, d’une cause à une autre… sur quelle base ?
La boussole de ma compassion s’affole.

Loin des caméras, loin des projecteurs, la guerre en Ukraine continue de générer les mêmes atrocités que lorsqu’on nous en rapportait les faits heure par heure, les victimes des tremblements de terre en Turquie et en Afghanistan dormiront dans le froid cet hiver. Loin de nos regards, des massacres sûrement, sont perpétrés en Afrique et ailleurs et tant et tant de drames encore, au pied de mon immeuble aussi bien qu’à l’autre bout du monde et dont j’ignore l’existence.

Dans mon monde, les réalités se superposent, se juxtaposent.

Je regarde l’enfant qui joue.
Il est des jours, oui, où j’envierais presque son insouciance.
Mais je ne suis plus une enfant.

Que faire en ces temps tourmentés ?

Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. Mt 25,40
Chaque fois que vous ne l’avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez fait. Mt 25,45

L’enfant prend très au sérieux son monde imaginaire. Il y jouit d’une totale liberté.

Tous et toutes, enfants de Dieu, ne sommes-nous pas libres nous aussi ?
Or, le Seigneur, c’est l’Esprit, et là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté. 2Co 3, 17

Ma liberté, la nôtre, n’est-elle pas de vivre en Sa Paix et Son amour ?
N’est-elle pas de choisir, dans la prière, de garder et de préserver ce lien indéfectible à cet Amour et à cette Paix ?
Une prière humble et patiente, confiante, obstinée, rejointe je le sais par celle de chaque frère, chaque sœur, chaque croyant·e, là où il est.

Le socle, la source et l’espérance de notre foi est là, dans cette prière, le plus sûr chemin vers l’amour de Dieu, Son Amour et Sa Paix.
C’est ma liberté d’adulte que de le croire, avec mon cœur d’enfant.

Que cet Amour et cette Paix soient notre plus grand secours, à chacun, à chacune, à tous et toutes sur cette Terre.

Valérie,
sœur de la Communion Béthanie

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