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Pause méditation du 30 septembre 2024

Pause méditation du 30 septembre 2024

Une méditation proposée sélectionnée par notre frère Raphaël.

La condition de créature

Jésus dit aux Juifs qui avaient cru en lui : si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre.
Jn, 8,31-32

Ceux, en effet, qui vivent selon la chair s’affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l’Esprit s’affectionnent aux choses de l’Esprit. Et l’affection de la chair, c’est la mort, tandis que l’affection de l’Esprit, c’est la vie et la paix.
Rm 8,5-6

Il me semble que tout humain aspire à la vérité. Non pas à sa vérité propre, ni à ce qui lui semble vrai, en comparaison de ce qu’il définit comme faux. Mais à la vérité dont nous parle Jésus.

Le monde dans lequel nous vivons n’est pas mauvais en soi. Mais il propose à l’humain que nous sommes, beaucoup d’éléments pour nourrir « la chair ». « Sarx » en grec, c’est la chair, le corps, mais plus globalement, la condition de créature. C’est-à-dire, pour ce qui concerne l’humain, sa personne, son être, son individualité, ses besoins… son « je ».

La chair n’est donc pas mauvaise en soi non plus. Elle caractérise le penchant naturel de l’humain vers tout ce qui peut combler ses désirs légitimes (sécurité, confort, bien-être…).

Mais la Parole, qui s’est faite chair en Jésus, nous emmène plus loin. Elle nous appelle à ne pas nous laisser enfermer dans notre chair. Un attachement excessif aux besoins du « je » est mortifère. C’est pourquoi « l’affection de la chair, c’est la mort ». La Parole, en revanche, est vie et nous invite à dépasser le « je » (non à le nier), pour nous tourner vers plus grand, vers un « tu » potentiel. C’est là l’œuvre de l’Esprit.

Jésus nous invite à garder sa parole et même à « demeurer » en elle, à y vivre, à y puiser nos forces quotidiennement. C’est, pour le disciple, la seule façon de connaître la véritable liberté, qui ne consiste ni en la négation de notre condition humaine, ni à un enfermement dans celle-ci, mais au dépassement de notre vision trop étroite du monde et de la vie.

La vérité participe du vivant, elle appartient à la chair. Toujours exposée, toujours nue, elle est toujours établie dans une rencontre et en relation avec un autre (…) C’est purement dans un lien délié entre deux êtres que la liberté et la vérité prennent sens (…).
Jean-Pierre Brice Olivier, Oser la chair, Éditions du Cerf, Paris, 2014.

Raphaël,
frère de la Communion Béthanie

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