Une méditation proposée par notre sœur Isabelle.
Quelques graines d’Espérance, de Vie et d’Amour, glanées ça et là ces dernières semaines et qui m’ont nourries en ces temps d’incertitude, de doute, de solitude, remplis d’humaines fragilités et finitudes. Semences que vous reconnaîtrez peut-être, et fruits d’une Communion en actes.
Puissent-elles nourrir votre propre réflexion, méditation, prière et mise en actes.
Pandémie, « temps favorable » où nous sommes « invité·e·s à l’audace », thème d’année de DUEC, à l’humilité, à la confiance, à nous désencombrer pour revenir à l’essentiel, à nous accepter pour « découvrir la Joie d’être soi-même. » Père Joël Pralon.
« Seigneur, donne-moi de prendre ma part, d’habiter l’identité que Tu me donnes, d’exploiter les charismes que ton regard déploie en moi, d’être présent·e là où Tu me places, d’être et d’oser ce que Tu espères, attends de moi. Humble pâquerette donnant sa note, juste sa note. De naître à ce que je suis par Toi. »
« Respecter sa conscience éclairée, avant la loi, les dogmes, est un chemin de libération. »
« Chère Marie, en ces jours incertains, stressants, je voudrais cheminer avec toi sur la route de ta vie profondément ancrée dans notre humanité. J’admire ton audace à te lancer dans une telle aventure, dont tu ne connais rien de la réalisation et qui te fera exulter un Magnificat d’action de grâce. Merci Marie d’avoir dit Oui. »
En ces jours de « distanciel » imposé, invité·e·s à renforcer notre communion spirituellement, mais aussi concrètement, Merci Seigneur, pour la richesse, la profondeur et la simplicité des partages téléphoniques vécus.
Communion Béthanie, lieu privilégié où l’on peut découvrir et expérimenter la Liberté des Enfants de Dieu. Lieu où je peux me découvrir un peu plus et avancer à mon rythme humblement sur un chemin de Vérité et de Liberté, d’humanisation, de spiritualité et donc de christianisation.
Que 2021 soit pour chacun·e l’occasion d’avancer un peu plus sur ce chemin et d’y trouver : Paix, Confiance, Espérance, Amour, Joie des enfants de Dieu.
« Choisir d’habiter la confiance, espérer contre toute espérance, aimer et se laisser aimer, se savoir aimé·e. »
« Yallah ! »
Isabelle,
sœur de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre sœur Isabelle.
Si nous étions dans un certain déni, à moi-même femme transgenre, comme à beaucoup d’autres sans doute, cette pandémie est venue nous rappeler, entre autres, que nous étions tou·te·s vulnérables et mortel·le·s, quel que soit notre âge, sexe, état de santé, pouvoir…, différemment, mais inévitablement.
Nous, personnes transgenres, ne sommes-nous pas tout spécialement appelées a être témoins de cette fragilité, vulnérabilité (dite à tort féminine !), revendiquées, symboliquement exprimées, ou plus ou moins reconnues et accueillies par nous ? Fragilité et vulnérabilité que paradoxalement nous sommes invité·e·s à faire fructifier humblement : « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort… » témoigne saint Paul, 2 Co 12:10.
Oui, pour moi, et probablement pour beaucoup de personnes transidentitaires, le féminin évoque plus spécialement la fragilité. Symbolique probablement, renforcée par une culture machiste, dont nous avons du mal à nous libérer. « Faibles femmes !», « C’est une femme si fragile, ne la laisse pas tomber… »
L’homme doit être fort, protecteur, dominateur, tout maîtriser… et n’a pas droit à la vulnérabilité, à la tendresse, au doute… voir à l’erreur et donc à la miséricorde, à la compassion. Certains scientifiques, techniciens, prétendent pouvoir tout contrôler, programmer ; leur vie, celle des autres, le vivant, la nature…, voire Dieu. Toute-puissance divine ! Oui, notre Dieu est tout-puissant, mais à travers la fragilité de son Amour infini et inconditionnel.
Peut-être que pour certains, cette obligation d’être forts, infaillibles, parfaits, insensibles… a été renforcée par une éducation, un environnement, voire une spiritualité mortifère… Toujours est-il qu’elle nous est devenue insupportable et que pour nous autoriser à enfreindre l’interdit, donc à accueillir la fragilité, à exprimer et recevoir tendresse et sensibilité, nous avons dû avoir recours à cette identification féminine, sous diverses formes et à divers degrés.
Ce n’est sans doute pas vrai pour certaines d’entre nous, car il y a beaucoup d’autres raisons, origines, connues ou non, à ce besoin identitaire vital. Toujours est-il que ces dernières années, après plus de 10 ans de vécu féminin, je m’interroge de plus en plus, sur ce qu’au delà du besoin vestimentaire, de papiers d’identité officiels, d’hormonothérapie, d’opération de réassignation pour certaines, plus ou moins satisfaisants, veut me dire cette « Isabelle ». Dit autrement, que veut me faire entendre, prendre conscience, cette réalité ? De plus en plus clairement, surtout dans ce contexte de pandémie, ne serait-ce pas : « Non seulement tu as droit à la fragilité, mais comme tout être humain, femme, homme, handicapé·e, différent·e ou non. Tu es vulnérable et mortelle. »
Comment reconnaître, accueillir, gérer au mieux et faire fructifier cette réalité indéniable ? Peut-être en admettant humblement que nous ne sommes pas tout-puissants (Jupiter, Dieu… !) et autosuffisants. Que nous avons besoin des autres, voire du Tout-autre, du Tout-puissant ! En essayant de devenir un peu plus humain, en reconnaissant nos limites de créature face au Créateur et en œuvrant à un peu plus de solidarité, de compassion, de bienveillance et de miséricorde. En veillant à des relations plus vraies, transparentes, généreuses, enrichissantes… En veillant à renforcer la communion, non seulement en Béthanie, mais aussi celle des croyants, de notre commune humanité, afin qu’à l’issue de cette épreuve, de ce Samedi Saint, où se joue notre Foi, Confiance, Espérance et Charité, la venue du Royaume ici-bas, la Vie et l’Amour sortent vainqueurs.
Isabelle
Une méditation proposée par notre sœur Isabelle.
Ennuis de santé et autres…le moral est au plus bas.
Révoltes, récriminations, démissions, déprimes, anxiété…pessimismes, désespérance me guettent.
Nuits et jours sont de plus en plus sombres…..
Et voilà Seigneur qu’en ces lendemains du dimanche de la Santé, Tu viens me rejoindre et m’interpeller par ces quelques textes proposés pour ce dimanche :
« Ta nuit sera Lumière » (Is 58.10)
« Cette homme jamais ne tombera…
Il ne craint pas l’annonce d’un malheur,
Le cœur ferme, il s’appuie sur le Seigneur,
Son cœur est confiant, il ne craint pas… » (Ps 111.6-8)
« Permets que mon chemin de nuit s’éclaire,
Et que pour d’autres je sois Lumière. »
(Fin de la prière proposée pour ce dimanche de la santé)
Oui, Seigneur, dans mes obscurités,
fais que mon chemin de nuit s’éclaire
et que pour d’autres, je sois Lumière.
Yallah…
Votre sœur Isabelle.