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La joie est un regard divin posé sur le monde,
tout comme un regard divin posé sur le monde
est toujours un regard joyeux…
Tout être est porté par la vie.
Tout être est donc, à ce titre,
porté par un élan d’éternité,
le souffle de ce qui est
étant antérieur à tout ce qui est.
Quand on ne voit plus que soi,
on tend à oublier ce souffle.
On ne finit par ne plus voir qu’une vie
allant irréductiblement vers la mort
et donc vers l’échec.
La joie réside dans une mémoire de l’éternité.
Nous sommes vivants. Réels.
Pourquoi la vie qui nous a rendu ainsi vivantes et réels
devrait-elle nous abandonner ?
Le réel peut-il cesser d’être réel ?
Bertrand Vergely
 
				Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Il fut un temps où la nature fortifiait l’homme, l’instruisait, guérissait ses blessures et lui procurait la force de vivre.
Il était empli de compassion et d’amour maternel pour la terre.
Il savait que le cœur de l’homme éloigné de la nature se dessèche et devient dur.
Ce temps n’a pas disparu.
Il est en toi, indestructible.
Il suffit de modifier ton regard sur les choses, de faire taire le vacarme du monde et de retrouver la parole du cœur.
Aujourd’hui, les vastes solitudes ont été peuplées par des villes puissantes.
Mais les étoiles restent à la même place dans le ciel et le soleil se lève toujours.
Apprends à contempler ce qui ne change pas, autour de toi, mais aussi à l’intérieur de toi-même, et tu retrouveras l’unité perdue, la sagesse de l’esprit et la santé du corps…
Sagesse amérindienne
 
				Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Seigneur,
Apprends-moi la douceur,
cette vertu aimable dans les peines
comme dans les joies,
dans l’amitié blessée
comme dans la fidélité heureuse.
Ouvre-moi les yeux,
Ouvre-moi le coeur,
pour que je puisse voir et aimer
tous ceux et celles, que je rencontre,
et qui auraient besoin
de mon amitié, de mon sourire.
Inspire-moi la douce parole
qui ranime, qui relève, qui console
qui encourage, qui fortifie.
Aide-moi à fermer les yeux
devant toute ingratitude,
à donner sans recevoir,
à m’oublier moi-même
pour ne penser qu’au bonheur des autres,
à garder pour moi mes chagrins
et mes soucis pour ne pas en faire un fardeau pour autrui.
Apprends-moi la bienveillance qui voit le bien avant tout,
la patience qui sait attendre et pardonner,
la prévenance attentive qui court au-devant
des désirs et devance les demandes.
Fais que mon influence entraîne
à la vérité, à la bonté et à la beauté,
ceux et celles qui font route avec moi sur le chemin.
Que ma vie, unie à la tienne, témoigne de ton bonheur.
Auteur·e inconnu·e
 
				Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Rien d’autre que : Me voici.
Un Me voici peuplé de tout ce qui est,
loyal, qui ne fait plus d’histoire, qui vient
au rendez-vous avec ses mondes,
environné des soucis du jour, des visages.
Qui se prend tout entier pour aller mais
qui ne tient rien en laisse. Dépouillé de tout
jugement, dé-préoccupé de soi, de plus
en plus simple, de moins en moins comptable.
Un Me voici ouvert vers devant,
ouvert en dedans, qui ne connaît pas de fin.
Me voici à chaque teinte des jours.
Me voici, je viens.
Me voici là, j’arrive.
Je suis là.
Me voici.
Ne me perds pas.
Touche-moi beaucoup.
Je viens prendre ton air, Dieu inconnu,
et t’ouvrir le mien.
Où nos souffles s’épousent,
je viens apprendre à vivre.
Marie-Laure Choplin
 
				Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Ce que tu ne crois plus
Fais-en une clarté
Un désert qui te sauve
Une brûlante absence
Une voie bondissante
Une arche inversée
Un paradis perdu
Un geste qui réchauffe
Une tempête apaisée.
Abrite ses silences
Escorte ses rumeurs
Retrouve les senteurs
De ce pays sans âge
Dont tu es le berger.
Cela qui n’éclaire plus
Qui ne dit plus pour toi
La source et le secret
Fais-le rire au présent
Donne souffle à ses rêves
Sois le feu qu’il engendre
L’éclat de ses possibles
La foudre des matins.
Aujourd’hui sois le vent
Sois promesse d’azur
Et fiancé du torrent
Et blessure d’amour
Clameur du vivant !
Jean Lavoué
Découvrez le site Enfance des arbres.
 
				Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Se tenir
dans une extrême présence,
une veille
de chaque instant
pour sortir
du prêt-à-porter
d’un langage
qui dispense
de porter soi-même
le travail de la parole.
Car la parole est
à confectionner
dans la patience
de l’artisan.
Subtil ouvrage
à remettre sans fin
sur le métier
des jours,
dans l’amour
et dans l’humour.
On s’y blesse,
comme à tout labeur essentiel.
On y apprend
l’endurance et l’humilité.
Mais on y reçoit
aussi la vie
en surabondance
et l’offrande immense
qu’elle nous fait des autres.
Françoise Carillo
 
				Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.
Les grands remous provoquent l’âme,
ils l’obligent à se révéler.
Toute éclosion naît d’une secousse,
tout envol, d’un geste personnel.
La sérénité ne pousse pas au ras du sol,
elle prend racine au ras du ciel
et installe en nous son azur.
Au cœur de toute chose résonne la divinité,
mais il faut savoir écouter le silence
pour vibrer de son écho.
Les instants les plus intenses
sont ceux où la parole se tait,
parce que les mots sont devenus trop petits.
Claire Silvera Rochon
 Laisse en ciel ton regard (extrait)
Éditions du Vermillon, Québec
 
				Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.
S’il y a beaucoup de saintes gens qui n’aiment pas danser,
Il y a beaucoup de saints qui ont eu besoin de danser,
Tant ils étaient heureux de vivre :
Sainte Thérèse d’Avila avec ses castagnettes,
Saint Jean de la Croix avec un Enfant Jésus dans les bras,
Et Saint François, devant le pape.
Si nous étions contents de vous, Seigneur,
Nous ne pourrions pas résister
A ce besoin de danser qui déferle sur le monde,
Et nous arriverions à deviner
Quelle danse il vous plaît de nous faire danser
En épousant les pas de votre Providence.
Car je pense que vous en avez peut-être assez
Des gens qui, toujours, parlent de vous servir
Avec des airs de capitaines,
De vous connaître avec des airs de professeurs,
De vous atteindre avec des règles de sport,
De vous aimer comme on s’aime dans un vieux ménage.
Un jour où vous aviez un peu envie d’autre chose,
Vous avez inventé Saint François,
Et vous en avez fait votre jongleur.
A nous de nous laisser inventer
Pour être des gens joyeux qui dansent leur vie avec vous.
Faites-nous vivre notre vie,
Non comme un jeu d’échecs où tout est calculé,
Non comme un match où tout est difficile,
Non comme un théorème qui nous casse la tête,
Mais comme une fête sans fin où votre rencontre se renouvelle,
Comme un bal, comme une danse,
Entre les bras de votre grâce,
Dans la musique universelle de l’amour.
Seigneur, venez nous inviter.
Madeleine Delbrêl (1904-1964)
 
				Une méditation proposée par notre sœur Marie-Agnès.
On croit toujours que la vie est derrière
On se fait du mal à penser en arrière.
Grandir n’est pas fuir mais choisir.
Élire son orient, 
consentir au vent
qui souffle où il veut.
On peut se raidir sous les bourrasques,
se perdre dans la rébellion.
On peut aussi s’assouplir
et accueillir le miracle d’être emmené
sur la terre des vivants
par le Souffle de tout instant.
Francine Carrillo 
 Vers l’inépuisable, Ed. Labor et Fides.