Le premier lundi de chaque mois, nous entrons dans la poésie de notre frère Philippe.
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Étonne-toi chaque jour
d’être encore là, vivant…
N’oublie pas les heures de plénitude
lumineuse et paisible,
que les mots ne pouvaient traduire…
Trésor encore intact aujourd’hui,
Respiration de l’infini
au creux de ton corps…
Mais ne relâche pas ta vigilance :
faible et fragile comme tu es,
c’est toujours le moment d’échapper à la peur,
à l’engourdissement,
à l’étroitesse de tes pensées…
C’est toujours le moment
d’accueillir un Secours et de remercier…
Il y a toujours à redescendre
tout au fond de toi-même
à la rencontre du Mystère…
C’est Lui qui, chaque fois,
renouvelle la confiance,
ton regard sur ta vie, sur le monde…
Lui qui réveille en toi la joie d’aimer…
Philippe
Les premiers lundis du mois, nous entrons dans la poésie de notre frère Philippe.
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Parfois, sans en avoir l’air,
un grand calme se fait…
Il arrive on ne sait d’où,
d’un Au-delà de toi
soudain revenu…
Ce n’est pas à toi que tu le dois !
Alors ne va pas trop vite te rassurer
quand la Vie te gâte,
ni te féliciter pour tout cela :
n’oublie pas ta fragilité !
Le courage, la paix, la joie de vivre
échappent à ton emprise…
Alors pour continuer à les recevoir,
n’arrête pas de remercier la Vie,
bien conscient que tu Lui dois tout !
Ainsi disponible, malléable dans ses Mains,
tu laisseras œuvrer en toi
ce mystérieux Amour qui sauve de la détresse…
Philippe
Les premiers lundis du mois, nous entrons dans la poésie de notre frère Philippe.
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Distractions incessantes…
Pourtant ne te décourage pas…
Accepte d’avoir à mendier
à tout moment du secours,
aussi simplement et volontiers
que de boire ou de respirer…
Reste vigilant et garde confiance…
Chaque peur, chaque souffrance,
confie-les à mesure au vivant qui te porte…
Toute cela ne L’impressionne pas,
Il en fait Son affaire,
Il les prend et les emporte loin de toi…
A chaque instant qui se présente,
un nouveau secours est là qui t’attend…
Tu ne peux pas t’en passer !
Alors n’oublie pas qu’Il est là
et reste tourné vers Lui…
La vérité, c’est que ta vie repose
dans d’autres mains que les tiennes…
Ce cœur qui bat sans relâche dans ta poitrine
peut s’arrêter à tout moment…
Et ton corps, dis-moi, qui l’a façonné ?
Accepte d’avoir à couler sans cesse
puisque tu es sans cesse repêché,
et ne te lasse pas de remercier.
Philippe
Les premiers lundis du mois, nous entrons dans la poésie de notre frère Philippe.
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Il y aura toujours à ramer dans la nuit,
contre les vagues et le vent…
Mais pourquoi toujours t’en effrayer !
Est-ce à toi d’y apporter remède ?
Pourquoi, malheureux,
n’appelles-tu pas au secours ?
Qu’est-ce que tu attends pour le faire ?
Tentation toujours renaissante
de baisser les bras,
au lieu de crier ton désarroi …
Ce n’est pas parce tu es dans le noir
que tu es obligé de refuser la lumière !
Grain de poussière dans l’Espace infini,
Tu n’as de prise sur rien …
Mais n’oublie pas le Courant qui te porte !
Que ton regard intérieur reste tourné,
quoi qu’il arrive,
vers l’Au-delà de tes peurs, de la fatigue
et de tes faibles pensées …
Considère le sarment sur la Vigne :
C’est d’Elle à tout moment qu’il reçoit le Vie !
Philippe
Les premiers lundis du mois, nous entrons dans la poésie de notre frère Philippe.
-13-
Insondable profondeur de nos âmes,
replis secrets encore inexplorés,
réalité mouvante, chaotique,
éclatée, insaisissable…
vertige… dérive des grands fonds…
…nuit sans boussole,
doute qui repousse sans répit,
questions sans réponse, mal intime diffus, tenace
qui te fait désirer la fin de la pièce…
…cette aventure de la Vie
où tu es entré sans le vouloir
et sans bien voir où Elle mène…
…Obligé d’accepter ta condition de créature
sans cesse défaillante, ingrate, incorrigible,
tu n’as pas d’autre choix que celui d’avancer,
d’aller où la Vie t’emmène…
Ne sois pas comme l’enfant vexé
qui refuse qu’on l’aide à se relever…
Laisse agir dans l’ombre
l’invisible Main de ton Créateur qui te veut du bien…
Ce poids, c’est pour toi qu’Il le soulève !
Cette peur, c’est pour toi qu’Il l’apaise…
C’est Lui, présent, qui t’appelle !
Crie-Lui ta détresse et tu seras délivré…
Philippe
Les premiers lundis du mois, nous entrons dans la poésie de notre frère Philippe.
-12-
Ô Toi La Vie, T’ai-je bien entendue ?
Suis-je bien réveillé ?
Ai-je bien répondu ?
J’écoute … et c’est toujours la même Voix :
« Pourquoi avoir peur ?
Si Je n’étais pas là
en permanence au fond de toi,
tu cesserais aussitôt d’exister …
Nous sommes Un depuis toujours …
Je suis le sang de tes veines,
Je suis tes larmes,
le chant de ton corps quand tu aimes,
l’âme de l’autre que tu viens de croiser …
Nous sommes Un depuis toujours,
mais il est si facile de M’oublier …
Alors je t’en prie, lâche ton fardeau,
sans quoi tu ne pourras pas M’accueillir …
et puis laisse-Moi faire …
Je suis là pour t’apaiser …
ton devenir, c’est Mon affaire,
depuis toujours ! »
Philippe
Les premiers lundis du mois, nous entrons dans la poésie de notre frère Philippe.
-11-
Une autre journée commence …
et toujours en toi ces remous,
cet enfant apeuré, inconsolé …
Alors prends le temps de te poser …
accompagne lentement ta respiration …
La voix qui cherche à t’effrayer
ou à te flatter,
ne l’écoute pas !
Laisse tout ressenti, toute pensée
se dissoudre lentement …
Un Secours est possible :
laisse-Le revenir …
…goûte à présent le Silence,
laisse-Le agir au fond de toi dans le secret …
…et regarde : déjà peu à peu
le calme revient …
cadeau gratuit …
Courant de Vie renouvelé,
délivrance …
force pour aimer …
Philippe
Les premiers lundis du mois, nous entrons dans la poésie de notre frère Philippe.
-10-
Ne
t’étonne pas si tu retombes,
si tu renies même
et trahis la « Grande Vie »…
Repris dans des remous imprévus,
tu te sens tout à fait perdu …
Respire alors profondément
et laisse remonter la Supplication
enfouie au fond de toi …
Elle seule peut te délivrer,
chasser loin de toi
le trouble et le doute,
l’insouciance et l’ingratitude …
Alors dans l’espace qui s’ouvre,
tu peux accueillir à nouveau
le calme et la confiance …
Mais ne sois pas étonné :
quand tu t’arrêtes de les demander,
tu les reperds aussitôt !
Philippe
Les
premiers lundis du mois, nous entrerons dans la poésie de notre frère Philippe.
Les autres lundis, nous continuerons sur le thème « Et le verbe se fait chair. »
… et les simples comprennent…
-9-
Reviens encore et patiemment …
à l’instant présent,
à la réalité de ta respiration,
Souffle sauveur promis …
En toi, une autre profondeur
que n’atteignent pas les remous …
Fais-lui confiance, compte sur elle …
Ton corps lui-même a cette sagesse :
expirer lui est tout naturel !
Il y va de sa vie,
car sinon comment pourrait-il
faire de la place à l’air qui va le nourrir ?
Fais comme lui :
mourir fait partie du mouvement de la Vie !
Ainsi quand tu expires,
tâche de mourir à tes peurs, à ton mal,
à tes doutes, à ton mental borné
qui te ressert sans arrêt les mêmes rengaines …
N’imagine pas que tu en es prisonnier,
sinon comment pourrais-tu accueillir
le Secours qui t’est sans cesse proposé ?
Porté par ta respiration,
cet Élan que rien n’arrête,
reste dans l’ouverture et la gratitude …
Aide la Vie à ne pas s’éteindre en toi
puisque tout passe et tout revient,
mais autrement …
Philippe.
Nous nous retrouverons le 2 septembre après la pause estivale.