Une méditation proposée par notre sœur Françoise.
Depuis plus de huit jours, nos cœurs sont déchirés devant tant de violence et d’atrocités, devant tant de peurs et de larmes. Les paroles de l’apôtre Jean résonnent en moi : Près de la croix de Jésus, sa mère se tenait debout.
Les spécialistes, les hommes politiques, les experts parlent, décryptent, supputent… C’est leur rôle. En Communion Béthanie, notre place est de nous tenir, comme Marie, debout, avec notre immense peine… Cette terre d’Israël est blessée d’une si grande blessure ! Pourra-t-elle s’en remettre ? Voilà pourquoi nous devons nous tenir debout, dans la prière et dans l’espérance, comme Marie. Cette espérance, même faiblement, brille au plus profond des ténèbres. Étrangement, la liturgie nous a donné à entendre dimanche, ces paroles du prophète Isaïe.
Le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux… Sur cette montagne, il fera disparaître le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et le linceul qui couvre toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple. Et ce jour-là, on dira : Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés.
Nous tenir debout parce que c’est comme cela que Marie nous dit de faire, et parce que nous avons Pâques.
Pâques est la fête de l’espérance. Nous espérons que les larmes seront changées en perles. Cette transformation ne se fera pas toute seule : c’est à nous de venir poser nos plaies dans celles du Christ et de maintenir nos cœurs blessés dans le flot d’amour qui jaillit de celui, transpercé, du Ressuscité.
Anselm Grün
C’est à nous, frères et sœurs, de venir poser les plaies de tous ces hommes, de toutes ces femmes, de venir poser ces cœurs brisés dans les plaies, dans le cœur du Christ. Un jour viendra, nous le croyons, où les larmes des habitants de cette terre, les larmes de toute l’humanité, en perles seront changées.
Françoise,
sœur de la Communion Béthanie