Une méditation proposée par notre frère prieur Jean-Michel.
Seigneur,
trop de gens parlent de vous,
il faudrait qu’il y en ait un peu plus qui vous montre, par leurs vies.
Ainsi priait, le frère Albert Peyriguère qui fut ermite au Maroc, au siècle dernier.
Montrer Jésus de Béthanie, là est sans doute notre mission.
Pour le montrer, le vivre, tout simplement, dans les relations quotidiennes, dans la contemplation de la création, dans la fidèle prière…
Vivre Jésus de Béthanie :
Sœur, frère, ami·e, en Communion Béthanie,
au seuil de cette nouvelle étape, je te souhaite de vivre, de montrer Jésus de Béthanie.
Que l’amour te rende serviteur puisque la vérité t’a rendu libre !
Saint Augustin
Jean-Michel+,
votre frère.
Cher·e·s frères, sœurs, ami·e·s,
Il y a quelques semaines, j’ai retrouvé ce texte de Athénagoras 1er, patriarche orthodoxe de Constantinople (1886-1972).
Il nous parle de l’Évangile qui déplace, qui dérange, qui ouvre un horizon large et toujours nouveau.
L’Évangile qui invite à quitter les marécages superficiels pour descendre aux profondeurs des sources :
« Il faut mener la guerre la plus dure contre soi-même. Il faut arriver à se désarmer.
J’ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible.
Mais maintenant, je suis désarmé.
Je n’ai plus peur de rien, car l’amour chasse la peur.
Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison, de me justifier en disqualifiant les autres.
Je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses.
J’accueille et je partage.
Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets.
Si l’on m’en présente de meilleurs, ou plutôt non pas meilleurs, mais bons, j’accepte sans regrets.
J’ai renoncé au comparatif.
Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur.
C’est pourquoi je n’ai plus peur.
Quand on n’a plus rien, on n’a plus peur.
Si l’on se désarme, si l’on se dépossède, si l’on s’ouvre au Dieu-Homme, qui fait toutes choses nouvelles, alors, Lui, efface le mauvais passé et nous rend un temps neuf où tout est possible. »
Notre charte, promulguée en juillet 2021, offre à notre famille, le cadre clair et en même temps souple, pour déployer notre créativité, personnelle et communautaire.
En ce sens, je nous invite à accueillir, par le cœur et peut-être par cœur, ce témoignage de Athénagoras.
A l’aube de cette nouvelle période, ensemble et individuellement, désarmés, ouvrons-nous au Dieu-Homme qui fait toutes choses nouvelles.
Il nous pose, il te pose cette question : Reconnais-tu le chemin de vie ouvert pour vous, ouvert pour toi ?
Jean-Michel+,
frère prieur.
« Être à l’écoute », c’était mon engagement lors de mon entrée dans le Temps de Nazareth, le 9 décembre 2018. C’était le service auquel je me sentais appelée alors auprès de mes sœurs et de mes frères en Communion Béthanie et dans le monde.
« Être à l’écoute », c’est plus que jamais ma vocation singulière, au sortir de ce temps si particulier, après des mois d’existence pas comme les autres, à ceci près que je parlerais plus volontiers aujourd’hui de « l’écoute du mouvement de la vie ».
Laissez-moi, en cette rentrée, tenter de vous emmener avec moi dans cette mise en mouvement…
Nous avons connu… l’obligation de réduire nos déplacements, de renoncer à certaines de nos activités. Nous avons dû nous habituer à ne rien pouvoir programmer, ni anticiper.
Lorsque les conditions le permettaient pourtant, ralentir notre rythme de vie nous a conduits à redécouvrir le silence extérieur et à goûter au silence intérieur.
La Vie alors s’est faite Maître dans l’apprentissage de l’accueil de l’inattendu, dans le consentement à ne pas savoir, à ne pas pouvoir, à nous laisser faire par les circonstances… et à accueillir ce qui est.
Chacun, chacune, nous avons pu entendre l’invitation simple à vivre, au jour le jour, instant après instant, dans le présent, en proximité avec nos très proches, avec nous-mêmes et avec le Vivant. Invitation à être là, simplement, à goûter chaque jour la Vie être en nous. Sans vouloir la posséder, la contrôler. S’enraciner dans ce que nous portons de plus précieux au plus profond de nous-mêmes, le Souffle du Vivant. Et nous mettre à Son écoute.
Le chemin pour cela, nous le connaissons : nous retirer à l’intérieur de nous-mêmes et nous rendre présent à Sa présence, dans le silence.
Accueillir le présent de Sa présence à chaque instant présent.
Nous rendre pleinement disponible, corps et âme, attentifs à la Présence lumineuse du Souffle.
De là, consentir (et non se soumettre ou subir) au non-savoir, au non-pouvoir, au non-comprendre dans l’immédiat.
Nous laisser désamarrer et dépouiller de l’inessentiel.
Puis, suivre le mouvement de la Vie ! Trouver l’équilibre entre l’intérieur et l’extérieur, l’immobilité et la mobilité, la solitude et la relation.
Parfois, la route débouche sur l’un de ces carrefours de l’existence où la Vie parle. Qui sait si le temps que nous venons de vivre dans l’immobilité du confinement ou encore ce temps de rentrée, n’en sont pas, de ces carrefours ?
Alors quoi ? Sinon s’y tenir un instant et risquer ensuite des pas nouveaux ?
Marcher Sa parole en Sa présence.
Vibrer la lumière que nous sommes.
Se laisser mettre en actes par le Souffle du Vivant.
Ne pas empêcher la musique que l’on porte au fond de soi de résonner : écouter le chant que nous recevons de la Source, les vibrations qui nous relient à tous les êtres vivants, et offrir au monde, aux autres, sa note particulière, sa couleur singulière, parce qu’unique et essentiel à la co-écriture de la Symphonie de la Vie à laquelle nous convie le Vivant.

C’est permettre la Vie en soi et autour de soi qui fait de nous des passeurs et des passeuses de Vie.
Nous avons je crois la responsabilité de nourrir quotidiennement notre cœur et nos sens de beauté, de lumière, d’amour et le choix du mouvement.
Ainsi…
Marchant sur le chemin vers la Vie, en Fraternité, en Sororité, avec nos fragilités, nos fractures, nos doutes, nos ombres, et en même temps nos forces, nos découvertes, nos couleurs, nos espérances ;
Marchant au rythme du Souffle du Vivant, dans l’accueil confiant de l’inattendu, de l’imprévu, qui peut parfois être chaotique, mais toujours abritant des braises qui ne demandent qu’à reprendre vie ;
Vivant un monachisme intériorisé, un monachisme du cœur, dans la contemplation de Jésus ;
Vivant la présence de Dieu en plein monde ;
Goûterons-nous à toutes les promesses de nos chemins d’engagement ou d’amitié en Communion Béthanie et dans nos communautés respectives !
Une très bonne rentrée à toutes et à tous !
Lætitia,
votre sœur en Communion Béthanie.
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