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Archive de l’étiquette Françoise

Carême 2022 – 3e dimanche

Tout au long de ce Carême 2022 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre sœur Françoise.

Où il est encore question de fruits !
Luc 13, 1-19

Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.
Jésus leur disait encore cette parabole : Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : « Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. A quoi bon le laisser épuiser le sol ? » Mais le vigneron lui répondit : « Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.»

Jésus nous invite à la conversion, de manière radicale ! La vie, en effet, ne nous épargne pas les épreuves, les catastrophes, et ce n’est pas parce que nous serions plus pécheurs, ou plus coupables… Jésus nous lance un appel pressant parce que la vie est fragile.

Mais comment faire ? Comment vivre ce retournement ? Et surtout, avec quelles ressources pour que ce ne soit pas un feu de paille, bien vite éteint ? Bien sûr, nous portons en nous le désir de revenir à Dieu, de tourner le dos une bonne fois pour toutes à des conduites qui blessent, des attitudes qui font mal. Mais voilà, ça ne fonctionne pas ! Comme saint Paul, je peux dire : Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas.

Dans ces moments-là, il se peut que nous nous considérions comme le figuier qui ne donne pas de fruits. Nous nous jugeons et nous nous condamnons. Si seulement nous pouvions purement et simplement couper, éliminer ce qui ne va pas ! Notre regard sur nous-même manque tellement d’amour, de compréhension, de reconnaissance bienveillante de qui nous sommes ! Avec ou sans fruits…

Il n’en est pas de même pour le vigneron. Quel beau regard il a sur ce figuier ! Voici qu’il intercède pour le sauver de la coupe. En parlant au maître de la vigne, c’est à moi-même qu’il s’adresse, ce moi qui regarde bien souvent ma vie, la vie des autres, en maître exigeant.

Que me dit-il, ce vigneron qui n’est autre que le Christ Jésus ? Ce n’est pas à toi de juger de la fécondité de la vie !

Laisse-moi bêcher ta terre, laisse-moi prendre soin de toi…Cette terre n’est pas aussi aride que tu ne le penses, je vais la retourner, ôter les pierres lourdes et acérées, elle va s’alléger, devenir plus souple… Accueille ma présence, accepte ma sollicitude pour toi.

Laisse-moi faire… Laisse-toi faire ! C’est de moi que tu reçois la fécondité de ta vie !

Alors oui, avec le psaume 50, je peux chanter : Détourne ta face de mes fautes… Rends-moi la joie d’être sauvé·e… Seigneur ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange.

Françoise,
sœur de la Communion Béthanie

Carême 2022 – 2e dimanche

Tout au long de ce Carême 2022 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre sœur Françoise.

Un Carême de ciel ouvert avec saint-Luc
Luc 9, 28b-36

Habituellement, Jésus quitte ses disciples pour prier seul ! Ici Il prend avec lui Pierre, Jean et Jacques et gravit la montagne. Ils seront témoins d’un événement spectaculaire : L’aspect du visage de Jésus devient autre, son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. La relation que Jésus vit avec son Père a des conséquences…Cette intimité profonde, cette union de l’un à l’autre transforme, non seulement le visage, mais aussi le vêtement ! Quelque chose de divin se passe… L’invisible devient visible !

Pour nos disciples fatigués, l’étonnement est à son comble : Moïse et Élie sont là ! Pour parler avec Jésus de quelque chose de grave : son départ à Jérusalem. Comme si le ciel s’ouvrait pour que sa mission s’enracine effectivement dans l’histoire de l’Alliance.

J’ose imaginer qu’un sens et une force nouvelle lui sont donnés. Des forces et une paix véritable pour l’heure de la confrontation. Il n’y sera pas seul, le ciel est convoqué pour le soutenir et le confirmer.

Et s’il en était un peu de même pour nous. Notre expérience de la prière aux moments décisifs, si petite soit-elle, nous a fait goûter cette présence de Dieu, ce ciel ouvert pour que nous recevions des forces nouvelles. Nos inquiétudes s’amenuisent, notre esprit est plus serein, notre cœur et tout notre être sont en paix. Cela doit bien transparaître sur notre visage !

Nous savons aussi combien parler de ce que nous traversons comme épreuves ou comme joies, avec les témoins de notre histoire, inscrit plus profondément le sillon de notre chemin avec Dieu.

La tentation alors serait, comme Pierre qui propose de dresser 3 tentes, de nous installer dans cet espace ouvert sur le ciel. Parce que oui, il est bon que nous soyons ici !

Et bien non, Il ne savait pas ce qu’il disait, nous relate l’évangéliste avec humour… Nous devons quitter la haute montagne, rejoindre la vallée de notre vie pétrie de relations bienveillantes ou non, de tentations, de joies et de combats, de larmes et de belles fraternités ou de belles sororités spirituelles.

Pour notre marche, nous qui avons notre citoyenneté dans les cieux, Paul aux Philippiens 3, 20, Dieu ne nous laisse pas sans rien. Il nous donne sa Parole : Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le. Jésus, Parole faite corps, qui sera livré pour nous et pour la multitude, pain rompu, sang versé… en signe de l’Alliance nouvelle et éternelle.

Françoise,
sœur de la Communion Béthanie

Carême 2022 – 1er dimanche

Tout au long de ce Carême 2022 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations proposées par notre sœur Françoise.

Un carême d’offrandes avec Moïse
Livre du Deutéronome 26, 4-10

Et si nous entrions dans le Carême avec Moïse ?
Moïse disait au peuple : Lorsque tu présenteras les prémices de tes récoltes…

Apporter les prémices en offrande, cela demande de cueillir les premiers fruits arrivés à maturité, les premiers légumes du jardin, les premiers épis dorés… Nous les avons regardés s’épanouir au fil des jours, nous avons travaillé le sol, apportant engrais et soins, n’est-il pas normal que nous soyons les premiers à les croquer et nous régaler de ce goût incomparable ! Nous sommes si fiers de ce que nous avons produit…Et bien, contre toute attente, nous allons nous en dessaisir. Mais pas n’importe comment !

Cela se fait en prononçant des paroles devant le Seigneur : Mon père était un Araméen nomade... Ces paroles nous invitent à relire notre histoire, telle que Moïse la relit pour son peuple. Aux origines : un Araméen nomade, puis un petit clan qui devient une nation puissante. La maltraitance et la pauvreté, l’esclavage, les cris et la misère que Dieu entend et voit, puis la délivrance à mains fortes, par des signes et des prodiges.

N’en est-il pas de même pour moi ? N’est ce pas Dieu qui me conduit, sans se lasser, me faisant grandir, me délivrant de mes peurs, de mes pauvretés, me faisant sortir de mes terres d’exil et d’esclavage pour que je puisse porter du fruit ?

Oui, à la suite de Moïse, je peux dire : Et maintenant, voici Seigneur, que je t’apporte les prémices de ma vie. Ce sont les fruits que tu m’as donnés de porter. Tu as travaillé la terre de mon être, tu en as pris soin, Ils sont les fruits de ton Alliance indéfectible. Les voici en offrande, en action de grâce.
Par toi, avec toi, ils sont Eucharistie….

Voici peut-être une manière différente d’aborder ce Carême : Tu n’as voulu, ni offrande, ni sacrifice, mais tu m’as fait un corps… alors j’ai dit : Me voici. Épître aux Hébreux, 10, 5-7

Françoise,
sœur de la Communion Béthanie

Pause méditation du 25 octobre 2021

Une méditation proposée par notre sœur Françoise.

La femme courbée debout

Il y avait là une femme…
Elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser.
Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit : « Femme, te voici délivrée de ton infirmité. »

Luc, 13

Je suis la femme courbée ! Je ne vois plus le ciel depuis longtemps. Le vol des colombes qui le traverse et ces nuages, et son soleil… Je ne vois que mes pieds, et la poussière du chemin. Je ne sais plus les sourires sur les visages, les regards étincelants et ceux rieurs des enfants.

Courbée par le poids de la honte ? Par le poids des jugements, des préjugés ? Par quelle mauvaise force qui m’empêche de me redresser ? Je suis là, courbée, dans l’assemblée. Jésus enseigne ce jour-là. Et si je ne peux le voir, je peux au moins l’entendre. Et s’il ne peut me voir, tellement courbée que je suis, sa voix traverse l’assemblée jusqu’à moi.
Mais toi, Jésus, au milieu de cette foule, tu me vois ! On dirait que tu ne vois que moi !
Tu comprends…
Tu ne me demandes même pas ce que je veux. Tu sais….
Tu sais que mon désir s’est courbé lui aussi, que mon esprit de vie s’est courbé lui aussi.
Tu ne supportes pas que l’humanité soit courbée, tu la veux debout, dressée, ouverte sur le ciel, avec le désir joyeux d’envisager l’autre dans toute sa beauté, de visage à visage.
D’envisager l’Autre….
Au delà des conventions, des règlements absurdes et des lois.

Voilà pourquoi tu m’interpelles : « Femme, te voici délivrée de ton infirmité. »
Enfin, DEBOUT !

Françoise,
sœur de la Communion Béthanie

Pause méditation du 31 mai 2021

Une méditation proposée par notre sœur Françoise.

Visitation

J’imagine assez bien que nous sommes dans cette situation de Marie qui va voir sa cousine Élisabeth et qui porte en elle un secret vivant qui est encore celui que nous pouvons porter nous-mêmes, une Bonne Nouvelle vivante.

Elle l’a reçue d’un ange. C’est son secret et c’est aussi le secret de Dieu. Et elle ne doit pas savoir comment s’y prendre pour livrer ce secret. Va-t-elle dire quelque chose à Élisabeth ? Peut-elle le dire ? Comment le dire ? Comment s’y prendre ? Faut-il le cacher ?

Et pourtant, tout en elle déborde, mais elle ne sait pas. D’abord c’est le secret de Dieu. Et puis, il se passe quelque chose de semblable dans le sein d’Élisabeth. Elle aussi porte un enfant. Et ce que Marie ne sait pas trop, c’est le lien, le rapport, entre cet enfant qu’elle porte et l’enfant qu’Élisabeth porte. Et ça lui serait plus facile de s’exprimer si elle savait ce lien. Mais sur ce point précis, elle n’a pas eu de révélation, sur la dépendance mutuelle entre les deux enfants.

Elle sait simplement qu’il y a un lien puisque c’est le signe qui lui a été donné : sa cousine Élisabeth.

Et il en est ainsi de notre Église qui porte en elle une Bonne Nouvelle – et notre Église c’est chacun de nous – et nous sommes venus un peu comme Marie, d’abord pour rendre service (finalement c’est sa première ambition)… mais aussi, en portant cette Bonne Nouvelle, comment nous allons nous y prendre pour la dire… et nous savons que ceux que nous sommes venus rencontrer, ils sont un peu comme Élisabeth, ils sont porteurs d’un message qui vient de Dieu. Et notre Église ne nous dit pas et ne sait pas quel est le lien exact entre la Bonne Nouvelle que nous portons et ce message qui fait vivre l’autre.

Finalement, mon Église ne me dit pas quel est le lien entre le Christ et l’Islam.
Et je vais vers les musulmans sans savoir quel est ce lien.

Et quand Marie arrive, voici que c’est Élisabeth qui parle la première. Pas tout à fait exact car Marie a dit : as salam alaikum ! Que la paix soit avec vous ! Et ça c’est une chose que nous pouvons faire. Cette simple salutation a fait vibrer quelque chose, quelqu’un en Élisabeth. Et dans sa vibration, quelque chose s’est dit… qui était la Bonne Nouvelle, pas toute la Bonne Nouvelle, mais ce qu’on pouvait en percevoir dans le moment. D’où me vient-il que l’enfant qui est en moi a tressailli ? Et vraisemblablement, l’enfant qui était en Marie a tressailli le premier. En fait, c’est entre les enfants que cela s’est passé cette affaire-là…

Et Élisabeth a libéré le Magnificat de Marie.

Finalement, si nous sommes attentifs et si nous situons à ce niveau-là notre rencontre avec l’autre, dans une attention et une volonté de le rejoindre, et aussi dans un besoin de ce qu’il est et de ce qu’il a à nous dire, vraisemblablement, il va nous dire quelque chose qui va rejoindre ce que nous portons, montrant qu’il est de connivence… et nous permettant d’élargir notre Eucharistie, car finalement, le Magnificat que nous pouvons, qu’il nous est donné de chanter : c’est l’Eucharistie.

La première Eucharistie de l’Église, c’était le Magnificat de Marie.
Ce qui veut dire le besoin où nous sommes de l’autre pour faire Eucharistie : pour vous et pour la multitude…

Christian de Chergé

Pause méditation du 25 janvier 2021

Une méditation proposée par notre sœur Françoise.

« Comme la première foi »

Seigneur, donne-moi de prendre ma part
d’habiter l’identité que tu me donnes
d’exploiter les charismes que ton regard déploie en moi
d’être présent·e là où tu me places

Seigneur, donne-moi d’être ce que tu espères en moi

Seigneur, donne-moi de prendre toute ma part
de ne pas me réfugier derrière mon sentiment d’insuffisance
de ne pas brandir ma petitesse pour me dérober à mes devoirs

Seigneur, donne-moi d’oser ce que tu attends de moi

Seigneur, donne-moi de prendre seulement ma part
de ne pas présumer de mes forces
de ne pas ombrager l’espace dont les autres
ont besoin pour grandir

Seigneur donne-moi de naître à ce que je suis par toi

Marion Müller-Colard
Prier

Pause méditation du 20 avril 2020

Une méditation proposée par notre sœur Françoise.

Joie de Pâques, Christ est ressuscité !
Alléluia !

Confinée, notre voix elle aussi, qui n’a pu laisser éclater à la face du monde, en communauté, visage à visage, l’allégresse de la joie !
Joie murmurée dans le souffle de notre prière solitaire, intensément habitée par le Vainqueur, le Vivant.

Je le sais, je le crois… Il a brisé les portes de la mort, de toute mort.
Les miennes et celles de toute humanité.

Il vient, se jouant des portes verrouillées.
Il se tient là, comme un murmure. Le murmure de la Vie…

Un murmure qui se répand comme un feu depuis 2000 ans, qui parcourt le monde, de porte en porte, de ville en ville, de paroles d’amour en perles d’éclats de rires, de cœurs transfigurés en regards illuminés…

N’entendez-vous pas ? C’est le murmure de la Résurrection, murmuré en mon cœur, en nos cœurs, pour que notre joie soit parfaite.

Françoise

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