Une méditation sélectionnée par notre frère Raphaël.
Dégage-toi dans la mesure même où tu t’engages sans compter.
Prends de la distance dans la mesure même où tu communies fraternellement à autrui.
Le cœur humain même le plus généreux, n’est pas inépuisable.
Dieu seul est illimité.
À exiger sans cesse le maximum de lui-même, l’être profond se dissocie et se perd.
La parole alors devient vide et la prière inquiète.
Pour retrouver un regard libre sur les évènements, il faut fuir et se tenir, tranquille et rassemblé·e, devant le maître de tout.
Pars donc vers la source cachée de toute chose.
Quitte tout et tu trouveras tout.
Prends le temps de vivre amicalement avec toi-même.
Respire. Reprends haleine.
Apprends dans le repos du corps et de l’esprit la calme lenteur de toute germination.
Reçois la paix du Christ.
Ne te hâte pas afin de mieux courir dans la voie des commandements, le cœur au large.
Les Diaconesses de Reuilly
Raphaël,
frère de la Communion Béthanie
Une méditation proposée par notre sœur Isabelle.
Qu’est-ce que prier ?
En phase dépressive, il y a quelques années, une amie me disait souvent : « Je prie pour toi ». Et moi de lui répondre : « Cela me fait une belle jambe ! Car je ne crois pas trop à l’efficacité de la prière ». Mais d’ajouter : « Si tu pries pour moi, c’est que tu penses à moi, que j’existe pour toi. Et si cette prière t’invite à me passer un coup de fil, un mot, à faire un geste… à mon intention, alors je veux bien croire à l’efficacité de la prière et je t’en remercie d’avance. Car j’en ai bien besoin, pauvre et démunie que je
suis. »
Ce n’est sans doute qu’une forme d’efficacité de la prière. Mais non négligeable, me semble-t-il !
Allô !
La Paix soit avec vous et en ce monde !
Isabelle,
Une méditation proposée par notre sœur Valérie.
Les soldes sont finies. C’est encore l’hiver mais dans les vitrines, la collection d’été ne va pas tarder à s’afficher.
Le soir, la lumière du jour résiste et repousse la nuit chaque jour un peu plus, annonçant le printemps déjà, malgré le froid.
A l’Est, le printemps prédit-on rimera avec offensives militaires. Encore plus de tués, de destructions, de désolation.
Dans nos rues, on crie à l’injustice d’une précarité annoncée, de droits qui s’effilochent.
Une femme a accouché d’un petit Eloïs ces derniers jours.
Un homme dans un journal a accouché des mots qui devaient être dits.
Douloureux travail d’enfantement et même délivrance.
Dans le silence de ma prière, ces bruits du monde tourbillonnent.
Le Seigneur voit.
Le Seigneur entend.
Présente à Sa Présence, assurée de Son Amour, l’Univers se fait UN. Sa Paix me rejoint et ces mots montent à mes lèvres. Je les récite avec vous, frères, sœurs, ami·es d’ici et d’ailleurs :
Heureux ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes, car le Royaume des cieux est à eux !
Heureux ceux qui pleurent, car Dieu les consolera !
Heureux ceux qui sont doux, car ils recevront la terre que Dieu a promise !
Heureux ceux qui ont faim et soif de vivre comme Dieu le demande, car Dieu exaucera leur désir !
Heureux ceux qui ont de la compassion pour autrui, car Dieu aura de la compassion pour eux !
Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
Heureux ceux qui créent la paix autour d’eux, car Dieu les appellera ses fils !
Heureux ceux qu’on persécute parce qu’ils agissent comme Dieu le demande, car le Royaume des cieux est à eux !
Matthieu 5, 1-10
Valérie
sœur de la Communion Béthanie
Une prière proposée par notre frère Philippe à son frère.
J’écoute :
« Aujourd’hui encore tu es là vivant,
tu respires…
Il t’es donné de respirer,
mystère qui t’échappe mais qui pourtant te porte…
La vie, tu l’as reçue d’En-Haut
sans l’avoir demandée et depuis,
comme les sarments branchés sur la vigne
laissent passer la sève pour porter du fruit,
tu continues de la recevoir gratuitement…
confiée à ta garde provisoire,
mais sans cesse reprise quand tu expires.
Elle ne t’appartient pas !
Tu as sans cesse à être secouru pour vivre de la vigne…
Ainsi la peur n’est jamais bien loin,
mais ne la laisse pas t’étouffer !
N’oublie jamais trop longtemps ta respiration,
relance-la souvent en insistant, profondément…
Libère ainsi chaque fois le Cri enfoui au fond de toi !
Il ouvre le passage et laisse le champ libre au Souffle qui revient !
Alors le « Grand Vivant », mystère d’Amour qui nous fait vivre,
peut encore t’apaiser et te renouveler…
Avec Lui repose-toi dans les profondeurs de ton mystère…
et n’oublie pas de remercier
pour la joie et la paix, les forces qui reviennent. »
Philippe de Givry
auteur du recueil Un chemin d’apaisement
Editions Conseils Mandron
Impressions de la retraite d’hiver de la Communion Béthanie, qui se tenait du 3 au 5 décembre, à la Clarté-Dieu, à Orsay, proposées par notre sœur Valérie.
Il faisait nuit quand nous sommes arrivées à la Clarté-Dieu, à Orsay.
Nuit, clarté, pour un peu cela suffirait à résumer l’essence de cette retraite.
Peu importe la nuit, nous ne venions pas chercher la lumière du jour mais bien la clarté. La clarté de la Parole, à la lumière de la chaleur de la présence de nos frères, sœurs et ami·es à moins que ça ne soit l’inverse, la clarté et la chaleur de la présence de nos frères, sœurs et ami·es, à la lumière de la Parole.
Tout cela nous l’avons trouvé durant tout le week-end, dans l’oratoire qui a accueilli nos prières et lors des temps d’enseignement avec Fr Philippe Lefebvre [1].
L’oratoire, premier lieu de partage et de communion
Vendredi soir, dans une douce ambiance musicale, un instrumental des chants de Taizé, nous étions invité·es à piocher dans une corbeille un petit bout de papier de couleur, sur lequel était écrit un verset de la Bible, et, si nous le souhaitions, à le lire à haute voix et à partager spontanément ce qu’il nous inspirait. Comme souvent en pareil cas, la plupart d’entre nous a eu je crois l’impression de recevoir la Parole s’adressant spécialement à lui ou à elle-même ! Pour prendre un exemple, sur le petit papier vert tiré au hasard, j’ai lu : Le Seigneur lui-même donnera le Bonheur Ps 85,13. Et je me suis exclamée : Mais pourquoi suis-je allée le chercher ailleurs le bonheur ? C’était tellement simple ! Douce veillée, aussi simple que ça !
Clarté de la Parole, lumière de la Présence
Samedi soir, l’oratoire fut l’écrin du jubilé du vœu de charité de C., enfin, les 11 ans de son vœu de charité pour être exacte.
Une célébration simple, joyeuse, authentique, signature de notre Communion Béthanie, durant laquelle notre sœur C. a fait mémoire du beau chemin parcouru et a renouvelé ses vœux. Faire vœu de charité, c’est toujours se mettre en route, c’est un commencement, jamais une fin… La soirée s’est poursuivie par un moment festif et en-chanté, en chansons voulais-je dire !
Clarté de la Parole, lumière de la Présence
Dimanche midi, c’était la messe, célébrée par Fr Philippe Lefebvre, qui nous a réuni·es à l’oratoire. Une fois n’est pas coutume, la chapelle de la Clarté-Dieu étant bondée, nous n’avons pas vécu la messe avec la communauté franciscaine nous accueillant et les autres groupes présents, mais dans l’intimité de notre petit groupe.
Clarté de la Parole, lumière de la Présence
L’oratoire aura ainsi abrité, matin et soir durant cette courte retraite, la ferveur d’une prière commune, l’allégresse des chants. Pour certain·es, qui n’avaient pu être des nôtres en juillet et après ces mois de confinement, comme elle était pressante l’envie de chanter et d’autant plus grande la joie de rendre grâce et de louer Dieu en cœur/chœur !
Quant aux temps d’enseignements donnés par Fr Philippe Lefebvre autour de son dernier livre Comment tuer Jésus ? [2], ils auront nourri matinées et après-midi.
Je me garderai bien de me lancer dans une retranscription des propos de Fr Philippe Lefebvre, pas plus que de nos échanges. Chacun·e pourra lire le livre s’il le désire. Je me contenterai de vous partager les petites perles que j’ai recueillies… Il y est question de la parole et de la Parole, de sa valeur, de sa vérité, de la vie qu’elle porte ou pas. Que de thèmes de réflexion si importants et d’actualité pour notre Église !
Fr Philippe Lefebvre a ensuite évoqué la parole des prophètes, parole prophétique à la fois informée et située, sans valeur universelle ni définitive donc.
J’ai beaucoup aimé la notion, riche et ouvrant de si belles perspectives à mes yeux, de Parole créant un lieu, de la Parole comme espace de parole. Un espace, tel que je l’ai compris, où l’affirmation se dilue pour laisser place à la parole qui doute, à la parole qui cherche et qui, par cela-même, devient parole de vie et de vérité.
Les propos de Fr Philippe Lefebvre, s’appuyant sur toute son expérience de frère, d’accompagnateur, d’enseignant, etc., sur son dialogue incessant avec la Bible, les textes, les différentes traductions, auront ainsi ouverts à chacun·e des pistes, des clés de lectures et de compréhension. Nous en sommes tous et toutes reconnaissantes à Fr Philippe Lefebvre, autant qu’à nous-même qui formions ce groupe, pour cet espace de parole libre et vivante, qui a si bien circulé et porté tant de fruits !
Clarté de la Parole, lumière de la Présence
Retraite intime et intense où nous avons goûté au bonheur toujours renouvelé du partage entre frères, sœurs et ami·es de la Communion Béthanie.
Valérie,
sœur de la Communion Béthanie
[1] Dominicain, Fr Philippe Lefebvre enseigne l’Ancien Testament à l’université de Fribourg en Suisse. Membre de la Commission biblique pontificale, il est aussi l’auteur au Cerf de Livres de Samuel et récits de résurrection, Brèves rencontres. Vies minuscules de la Bible et Propos intempestifs de la Bible sur la famille.
[2] Comment tuer Jésus ? de Philippe Lefebvre
280 pages – avril 2021 – Les éditions du Cerf
Une méditation proposée par notre sœur Élisabeth.
« C’est une dangereuse erreur de penser que le cœur est par nature apte à prier. Nous confondons alors la prière avec les désirs, les espoirs, les soupirs, les lamentations et les allégresses.
Prier n’est pas simplement synonyme de déverser son cœur. Prier, cela signifie : trouver le chemin vers Dieu et lui parler, que le cœur soit comblé ou vide. Et cela, nul ne peut le faire sans l’aide de Jésus-Christ »
Dietrich Bonhoeffer
« La merveille est que le Christ nous permette de partager sa prière, de l’accompagner dans son cheminement vers Dieu »…. Ce langage de Dieu, nous le trouvons en Jésus-Christ dans l’Écriture sainte. Si nous voulons prier avec joie et assurance, la Parole de L’Écriture sainte devra être le fondement solide de notre prière. En ayant recours à elle, nous savons que c’est Jésus-Christ, la Parole de Dieu, qui nous apprend à prier.
Sœur Billoteau, ermite bénédictine.
Extrait d’une méditation de Prions en l’église.
En cette période de reprise après la pause estivale, nous nous sentons peut-être angoissés à l’idée de reprendre nos activités, le quotidien de nos vies, d’être vite submergés et de ne plus avoir le temps. Seigneur, apprends- moi à garder une place pour la prière, pour Toi, pour être à ton écoute.
Votre sœur Élisabeth.
Psaume 15, 1-2, 7-9,11
Garde-moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge.
J’ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu ! Je n’ai pas d’autre bonheur que toi. »
Je bénis le Seigneur qui me conseille : même la nuit mon cœur m’avertit.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ; il est à ma droite : je suis inébranlable.
Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance :
Tu m’apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! A ta droite, éternité de délices !