Une méditation proposée par notre sœur Christine.
Bientôt, comme chaque année, les frères et sœurs de notre Communion Béthanie se retrouveront pour un temps de retraite estivale.
Bientôt, nous serons réunis au nom de Celui qui nous rassemble.
Bientôt nous nous nourrirons de la Parole.
Bientôt, dans le silence de la maison qui nous accueillera, nous partagerons le Pain de Vie et nous offrirons dans un élan de prière commune les visages de celles et ceux rencontrés. Nous renouvellerons notre engagement à accueillir les petits, les faibles, les rejetés.
Temps de ressourcement, temps d’écoute, temps de dépouillement, temps de simplicité, temps d’humilité, temps de bienveillance, temps de gratitude, temps de joie.
Désarme-nous Seigneur de nos facilités à ne pas voir,
De nos capacités à esquiver ce qui nous dérange,
Désarme-nous de nos jugements trop hâtifs,
Donne en chacun de nous la force de ton écoute,
La patience, la douceur, la tendresse,
L’accueil de celle ou celui qui a blessé,
Remplis-nous de ton baume d’Amour,
Ô Seigneur Dieu que ta miséricorde est grande !
Amen.
Christine
Retour sur notre retraite de l’Avent 2022 par notre sœur Valérie.
Maison franciscaine La Clarté-Dieu, à Orsay
Vendredi 25 novembre – dimanche 27 novembre 2022
L’évangile des fragiles…
C’est autour de ce thème que notre frère Philippe Lefebvre, dominicain, bibliste, devait partager la Parole…et c’est bien autour de ce thème que s’est vécue cette retraite, en dépit de son absence.
Fr. Philippe Lefebvre, empêché, fragilisé en son corps, a en effet dû renoncer à nous rejoindre. Ce n’est que partie remise, soyons-en sûr·es !
On ne saurait trop remercier nos frères et sœurs du Conseil, qui, loin de se laisser abattre par ce changement de programme de dernière minute, ont su rebondir et réinventer au pied levé une retraite qui nous ressemble, qui nous rassemble, autour de nos fragilités, autour de nos forces aussi, de nos dons et talents. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés, ainsi que celles et ceux qui ont offert un temps de prière, et notre frère Manuel pour la très belle célébration de dimanche matin.
Samedi… visiter nos fragilités
Samedi matin, nous avons pris le temps, en début de retraite, de nous saluer, frères, sœurs, ami·es et de nous donner des nouvelles des frères et sœurs absents mais si présentes en nos cœurs.
Joie d’être ensemble, de revoir des ami·es de longues dates de la Communion Béthanie, joie de découvrir de nouveaux visages !
Puis notre frère Sylvain nous a fait le beau cadeau d’un partage de son expérience d’aumônier d’hôpital : un « témoignage de ce que je reçois, des grâces dont je suis le témoin, de ce qui émane de si grandes fragilités, du chemin qui s’accomplit, par ces corps meurtris, malades. »
Avec une belle discrétion et une grande délicatesse, il nous a entraîné à sa suite sur le chemin de la rencontre. Rencontre avec la fragilité de l’autre, dans son corps malade, dans son corps meurtri, mourant parfois ; rencontre avec sa propre fragilité d’homme, de prêtre, d’aumônier. Franchir la porte d’une chambre d’hôpital est toujours une aventure qui demande courage et confiance et la rencontre qui s’en suit – ou pas, car s’il est attendu par certains malades, d’autres l’éconduisent – se vit au plus près du cœur, touche et questionne. L’aumônier est visité, au moins autant que celui à qui il rend visite…
Sylvain cite Gabriel Ringuet, Éloge de la fragilité : « Cette précarité essentielle qui nous rend vivant » …, évoque, en ce temps de l’Avent, « le joyeux avènement de ce qui se relève par nos fragilités » et nous rapporte cette parole d’un malade, inspirante par sa simplicité et ce qu’elle implique de dépouillement : « Maintenant je déguste un verre d’eau. Ma vie a changé. »
Peut-être pouvons-nous retenir du témoignage de Sylvain cette question qu’il pose, se pose : « Et si ces malades étaient parole pour notre société et pour l’Église de notre temps ? »
C’est ensuite en petits groupes que nous avons poursuivi l’échange.
L’après-midi, notre sœur Loan nous a convié·es à une autre sorte de voyage, au cœur de nous-même ; voyage en cœur et en corps par quelques exercices et une méditation guidée. Elle nous a ensuite invité·es à prendre le temps d’écrire une lettre à notre corps, exercice qu’il est toujours possible de faire, ou de refaire, comme on se donne rendez-vous avec soi-même, en vérité.
Poursuivant sur le thème de la retraite, notre frère Raphaël nous a proposé de partager autour de ce texte de Christian Bobin, décédé le 23 novembre 2022.
Le voici, pour celles et ceux qui souhaiteraient le lire ou le relire tranquillement :
Ce qui naît, c’est ce qui meurt. Alors peut-être que ce qui meurt est ce qui naît ? C’est une vraie interrogation. La main invisible qui nous donne la vie, qui nous offre les nuages, la pluie d’été, un poème inestimable, la surprise d’une amitié qui traversera toute notre existence, je sais que cette main est paradoxale. Elle donne et prend en même temps, elle offre et elle efface, elle fait apparaître et disparaître dans la même seconde. L’écriture me semble avoir son intérêt quand elle arrive à saisir ce double trait qui est celui de toute notre vie : le noir et le blanc, la douleur et la joie, l’effroi et la merveille à leur point de jonction, avant que la beauté n’aille d’un côté et la peur de l’autre. Si nous sommes sûrs d’être éternels, c’est précisément parce que nous éprouvons que nous sommes mortels. Dans ce sentiment de notre fragilité, nous connaissons notre éternité. Les choses qui se présentent comme dure, solides et défiant le temps, sont celles qui seront livrées à la ruine et à la rouille, que ce soit les grands palais ou les ambitions, voire nos volontés dès qu’elles se crispent. Et celles qui semblent sans poids, qu’un rien peut chasser tel un sourire sur un visage, témoignent de ce qui traverse la vie et la mort.
Et qui continue…
La journée s’est terminée par une veillée au cours de laquelle nos nouveaux frères, Christophe et Pierre ont été accueillis en Communion Béthanie. JOIE de les compter parmi nous !

Dimanche… écouter et prier ensemble
Dimanche, c’est par un temps d’oraison silencieuse dans l’oratoire qu’a démarré la journée. Expérience de prière que l’on vit seul·e chez soi tout au long de l’année, vécue dans le même silence en ce dimanche matin, mais dans la proximité physique de nos frères, sœurs, ami·es…
Notre Frère Jean-Michel nous a ensuite offert son témoignage, renouvelé par le Souffle qui le traverse, dans une fragilité et une colère assumées, dans l’espérance aussi, qu’il trouve auprès de tous ces jeunes qu’il côtoie, qu’il accompagne, dans son métier d’animateur en pastorale scolaire.
La retraite s’est achevée par la célébration présidée par Manuel
Aux trois piliers de notre Communion Béthanie, Prier, Aimer, Servir, notre frère Manuel en a ajouté un 4e, non sans humour : Improviser. Il a en effet réussi à glisser dans la liturgie proposée quelques instants de partage, dont un pour évoquer librement les lettres à nos corps écrites la veille.
Une retraite… pour le corps et l’esprit
Sylvain nous faisait remarquer samedi les nombreuses citations sur le silence ornant les murs nus et froids de la Clarté-Dieu : « Le silence est une parole », « Les arbres et les feuilles poussent en silence », etc.
Le silence ET la Parole auront été au cœur de cette retraite et ce fût bon !
Ensemble, depuis le lieu de nos faiblesses, nous avons laissé Dieu tisser un peu de notre corps spirituel, en faisant corps en frères, sœurs, ami·es.
Le silence comme la parole ont œuvré plus d’une fois à nous emmener ensemble dans un même élan physiquement palpable vers le cœur du mystère où se malaxent Vie et Mort. Subtil changement d’état, par la grâce d’un témoignage partagé depuis le cœur, du rythme calme et lent de nos respirations, d’une oraison, d’un silence, d’un chant, d’un geste, voie par laquelle les pensées s’apaisent, l’écoute se fait plus intense et où l’instant, fragile, se fait profondeur et communion.
Gratitude pour ces moments-là !
S’il est évident que chacun, chacune, avons de nos fragilités des expériences singulières et uniques, une compréhension qui nous est propre, il est tout aussi évident que ces fragilités sont pour nous terres fertiles de la rencontre au Christ dans nos vies chahutées.
Un très bon temps de l’Avent à tous et toutes !
Valérie,
sœur de la Communion Béthanie
Méditation pour le temps de l’Avent proposée par les sœurs et les frères de la Communion Béthanie.
En ce temps-là,
les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient :
« Que devons-nous faire ? »
Jean leur répondait :
« Celui qui a deux vêtements,
qu’il partage avec celui qui n’en a pas ;
et celui qui a de quoi manger,
qu’il fasse de même ! »
Des publicains, c’est-à-dire des collecteurs d’impôts,
vinrent aussi pour être baptisés ;
ils lui dirent :
« Maître, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit :
« N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »
Des soldats lui demandèrent à leur tour :
« Et nous, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit :
« Ne faites violence à personne,
n’accusez personne à tort ;
et contentez-vous de votre solde. »
Or le peuple était en attente,
et tous se demandaient en eux-mêmes
si Jean n’était pas le Christ.
Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;
mais il vient, celui qui est plus fort que moi.
Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient à la main la pelle à vanner
pour nettoyer son aire à battre le blé,
et il amassera le grain dans son grenier ;
quant à la paille,
il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
Par beaucoup d’autres exhortations encore,
il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.
Luc 3, 10-18
Dans la continuité d’une retraite particulièrement nourrissante, vécue le week-end dernier, nous offrons ici le fruit d’un partage à la résonance de vos cœurs.
Puissent ces mots être pour vous parole de Vie…
L’Évangile de ce jour est fait de dialogue et de rencontres.
Jean le Baptiste est là. Différents groupes de personnes viennent à lui et l’interrogent.
Que leur dit-il ?
A chacun d’eux, il propose une réflexion, un travail à partir de ce qui lui est essentiel.
Il invite la foule, nous, le monde, au partage des ses biens fondamentaux.
Les publicains à la justice et à l’équité.
Les soldats à la bienveillance.
Il renvoie l’être à ce qui lui est fondamental : l’Amour qui doit habiter nos actes, même les plus fonctionnels. Chaque action peut être orientée vers l’Amour.
La Communion Béthanie aurait pu aussi interroger : qu’est-ce qui est notre essentiel aujourd’hui ?
Jean qu’as tu à nous dire ?
Comme le peuple d’alors, nous sommes en attente… Mais en attente de quoi ?
Comment dès maintenant pouvons-nous renouveler notre regard sur Noël ?
Que désirons-nous célébrer au plus profond de nous même en ces jours ?
Oserons-nous faire le pari de célébrer quelque chose de neuf cette année ? Quelque chose qui serait véritablement pour nous, pour moi, Bonne Nouvelle ?
Lætitia et Raphaël
sœur et frère de la Communion Béthanie
Chers sœurs, frères et ami·es ,
Comme le retraçait notre sœur Valérie dans son compte-rendu, Victor Castanet et Smith, journaliste et photographe, sont venus à notre rencontre, lors de la retraite estivale de la Communion Béthanie à Strasbourg, du 17 au 20 juillet dernier.
Avec discrétion, ils ont vécu une journée à nos côtés, partageant nos célébrations, nos échanges formels ou non, nos repas, ainsi que notre visite à la communauté des frères de Jérusalem, en centre-ville. Plusieurs pourront témoigner de leur bienveillance et de leur saine curiosité à l’égard de ce que nous essayons modestement de vivre en communion.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/
Twitter : #leglisepourtous
Le fruit de ces 24h passées ensemble est un article à paraître dans Le Monde Magazine ce vendredi 13 septembre, qui devrait s’intituler « L’Église pour tous ».
Nous renouvelons tous nos remerciements à Victor et Smith pour ce travail mené en confiance.
Bonne lecture à toutes et tous.
Raphaël, votre frère, conseiller communication.