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Archive de l’étiquette Jean-Michel Dunand

Je tiens dans la foi grâce à la présence amicale de sœurs, de frères, de la terre et des cieux

Eu égard aux circonstances que nous vivons, nous ne nous retrouverons pas pour notre retraite d’été, en juillet prochain.
Ceci-dit, notre proximité demeure et s’intensifie, par le coeur et par la prière.
Comme il m’arrive de le dire régulièrement : – et ce n’est pas une formule de style ! –

« Toi qui veilles en la nuit,
Joyeuse est ta lumière !
Tu es la lampe qui brûle et qui luit
Jusqu’à l’Aube attendue
Depuis des siècles.

Tu précèdes le jour,
Tu portes l’espérance ;
Éclaire l’humanité en sa quête d’amour
Et ramène son cœur
À l’innocence.

À la Pâque de Dieu
Prépare notre terre !
Tu nous annonces un baptême de Feu :
Qu’il embrase la vie
De tous les êtres !
»

Ainsi l’Église s’adresse à saint Jean le Baptiste, au jour de sa fête.

« Mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; et toi, quand tu seras revenu, affermis tes sœurs, tes frères. »
Luc 22, 32.

Pour des raisons personnelles, pour d’autres raisons aussi, ma confiance, ma foi en l’Église est mise à dure épreuve ces derniers mois.
Et pourtant… j’aime l’Église : la communauté des ami.es de Jésus, l’humanité, toute la création infiniment aimée.

Je tiens dans la foi grâce à la présence amicale de sœurs, de frères, de la terre et des cieux.

Parmi eux Frère Roger et Jean XXIII.
Je relis souvent, en ces heures, ce bref texte émanant de la communauté œcuménique de Taizé :

« Frère Roger a compris très tôt dans sa vie que, pour transmettre l’Évangile aux jeunes, une réconciliation des chrétiens était essentielle. Après Jean XXIII et le Concile Vatican II, il a considéré que le temps de la réconciliation était venu. Il a souvent raconté que, lors de sa dernière rencontre avec Jean XXIII, en 1963, il avait tenu à entendre du pape un testament spirituel et l’avait interrogé sur la place de Taizé dans l’Église. Jean XXIII avait répondu, faisant de ses mains des gestes circulaires : « L’Église catholique est faite de cercles concentriques toujours plus grands, toujours plus grands. » Le pape n’a pas précisé dans quel cercle il voyait Taizé mais Frère Roger a compris que le pape voulait lui dire : vous êtes déjà à l’intérieur, continuez simplement sur ce chemin. Et c’est ce qu’il a fait. »

Parmi eux aussi, notre sœur Véronique Margron op, qui écrivait ces jours derniers :

« Aujourd’hui, si l’Église, habitée de l’Esprit de sagesse et de conseil, est appelée à pouvoir à nouveau se rassembler, elle est d’abord, je le crois, convoquée à sortir pour se rendre présente à ce temps douloureux, à celles et ceux que tenaillent la peine, la douleur de vivre, l’angoisse du lendemain, le sens de l’existence. Quitter trop d’habitudes, de façons de faire trop codées peut-être, de langages sans doute, pour se retourner vers ce temps éprouvé. L’Église, au souffle de l’Esprit de consolation et d’audace, ne peut se retrouver si elle ne s’est pas avant tout dispersée en faveur de tous. Elle existe pour se donner. On ne connaît que ceux à qui on se donne. On ne connaît que ce qui enflamme et brûle une vie. »

Ensemble tenons.

L’Évangile est attendu, comme une source d’eau vive.
Même si c’est parfois de nuit, marchons en Église.
Avançons encore, continuons encore sur ce chemin.
Nous sommes à l’intérieur, pour être dispersés en faveur de toutes, de tous, en particulier, en faveur des personnes transgenres et homosensibles.

Au seuil de cette été, alors que nous fêtons le Précurseur, je vous redis ma proximité cordiale.


Jean-Michel+,
frère prieur de la Communion Béthanie.

Web-culte : Célébration spéciale « Pride » – samedi 13 juin – 18:00

Le samedi 13 juin 2020 à l’occasion de la traditionnelle journée de la Pride (annulée cette année), l’Antenne Inclusive de la paroisse Saint-Guillaume de Strasbourg, David & Jonathan et la Communion Béthanie organisent une célébration inclusive et œcuménique en ligne.

L’horaire de l’office habituel, soit le samedi 18:00, a été maintenu pour s’intégrer pleinement dans le rythme de la paroisse.

C’est une belle occasion de prendre un temps spirituel pour se ressourcer en cette période avec une grande diversité d’interventions :
– Cyril Pallaud sera à l’orgue,
– Jean-Michel Dunand, prieur de la Communion Béthanie, donnera la prédication,
– tandis que la pasteure Caroline Keck coordonnera tout cela avec les membres de David & Jonathan.
– Un temps spécial de témoignages sera donné par Gwendoline Goetz, membre de l’Antenne.

En place et lieu de la collecte, nous proposons de soutenir deux projets :
#SauvonsGuillaume : http://www.sauvonsguillaume.org,
et The European Network Against Racism (ENAR) : https://www.enar-eu.org/Donate-161.

Lors de ce web-culte, nous vous inviterons à allumer une 🕯.
Pensez à en avoir proche de vous, si cela est possible.


Fraternellement.

Stéphane,
frère de la Communion Béthanie

Pentecôte 2020 : naphtaline ou mite ?

« La question est : que garder de bon, de juste, de vrai de tous ces lieux et mouvements qui ont été si influents dans l’Eglise ces cinquante dernières années ? …
Cela me travaille au plus profond depuis dix-huit ans : que faut-il en garder ?
»
Ainsi s’exprime mon ami Christophe Rémond.

« Que faut-il en garder ? »
Cette question ouverte me traverse de part en part.

En cette fête de Pentecôte 2020, je ne veux plus me gargariser de formules pieuses usées jusqu’à la corde, de certitudes du type : telle onction sur cette personne, sur cette communauté ! Je suis certain que l’Esprit-Saint inspire vraiment cette œuvre !

Qui sait où souffle Celui qui, au dire de Jésus, est comme le vent ?

« Tu ne sais ni d’où il vient
ni où il va. »

Jean 3, 8.

Je ne veux plus me retrouver -par respect pour ma santé mentale et physique- dans des espaces qui sentent la naphtaline !

L’Esprit-Saint me semble être comme une mite puissante.

Il me semble préférer les trous qui laissent entrevoir la splendeur, la fragilité de notre humanité à l’impeccabilité de nos oripeaux ecclésiaux.

Je rejette fermement aujourd’hui, cette idée, qui m’a longtemps formatée : « notre culture contemporaine est une culture de mort… »

Modestement, je crois que Dieu s’exprime à chaque fois qu’une personne se met debout pour vivre dans la liberté de sa conscience humaine.

Sur un projet et des idées, Madame Marie Cau vient d’être élue maire de Tilloy-lez-Marchiennes, petite commune de 550 habitants dans la région des Hauts-de-France.

« Chère Madame la Maire,
Vous êtes la première personne transgenre élue première magistrate d’une commune en France.
Je vous présente mes sincères félicitations.
Loin de moi, l’idée de vous instrumentaliser.

Ceci-dit, comme frère en Communion Béthanie, (fraternité de prière œcuménique au service de toutes, de tous, en particulier au service des personnes transgenres et homosensibles), je vois dans votre élection un appel de l’Homme de Nazareth.

Jésus dont la manière d’être vivant me rend vivant, dont la manière d’être vivant me met debout au service de la famille humaine.

Dans le service de vos concitoyens, ma prière vous accompagne. »

Pentecôte 2020

Marie Cau, tant de femmes et d’hommes portent l’avenir de ce monde.
Là, je contemple l’action à la fois discrète et forte de l’Esprit-Saint.

Je reçois, dans un élan renouvelé, cette citation de Antonia Susan Byatt :
« Nous sommes définis par les lignes que nous décidons de traverser ou d’accepter comme frontières. »

Je reçois, dans un élan renouvelé, ce chant chrétien de mon enfance :
« Allez-vous-en sur les places et sur les parvis !
Allez-vous-en sur les places y chercher mes amis …
Et soyez mes témoins chaque jour.
»


Jean-Michel+, votre frère.

Message du prieur · 23 mars 2020

Un temps kairos

Chères sœurs, frères, ami·e·s,

Frère de la Communion Béthanie, le cœur de ma vocation, c’est d’être là, sans réponse théologique toute faite, sans stratégie pastorale préétablie, sans influence, sans prière préfabriquée, sans bruit.

Nous vivons, me semble-t-il, un temps kairos (le temps du moment opportun), un temps qui, à la différence du temps chronos (une durée de temps), offre de la profondeur, de la densité à l’instant.

En ce temps kairos, je demeure modestement à votre écoute.
Je m’engage à répondre à chacun de vos messages, via l’adresse mail de notre Communion Béthanie : communion.bethanie@gmail.com

Précieusement, je garde dans mon esprit ce conseil, donné par un moine de l’Abbaye Notre-Dame de Tamié, lorsque j’avais 14 ans :
« Tu as deux oreilles et une bouche.
C’est le signe que tu dois écouter deux fois plus que tu ne parles. »

J’essaye de vivre ce conseil monastique, chaque jour depuis mon adolescence, et d’une manière particulière dans notre aujourd’hui.

« Chema Israël. Écoute Israël. »
Deutéronome 6, 4

« Écoute » : premier mot de la règle monastique de saint Benoît.

Il y a quelques temps, sur les réseaux sociaux, j’exprimais mon vif désir de voir advenir un synode national au sein de notre Église qui est en France, la grande Église Universelle, comme le disait souvent notre Frère Roger de Taizé.

En même temps, j’exprimais le vif désir que nous vivions, en Église, une cure de silence.

La cure du silence nous est imposée et paradoxalement offerte…
A nous de ne pas la combler par des petites dévotions, comme les appelait sainte Thérèse de Jésus, ni par des épouvantails religieux, comme les nommait un ami prêtre.
A nous de la combler par la méditation de La Parole.
A nous de l’emplir du silence de la Source.

Le synode national où la parole doit maintenant être pleinement libérée, j’engage notre Communion Béthanie a en être, à sa juste place, actrice et espace. Je l’espère de tout mon cœur.

Écoutons ensemble ce que l’Esprit-Saint murmure en ces heures…
Merci.

Jean-Michel+,
votre frère en Communion Béthanie

Message du prieur · 14 mars 2020

Charité, proximité…

Chers sœurs et frères,

En ces heures d’annonce qui impacte notre quotidien, je me permets de venir vers vous, non pour rajouter une consigne aux consignes, mais pour vous exprimer mon intense et réelle proximité.

Je nous invite à veiller, dans la prière et l’attention fraternelle.

Que notre charité se fasse inventive !

Chacune, chacun, trouvera comment, par quels moyens exprimer sa proximité à ses sœurs, à ses frères, particulièrement aux membres de nos familles, de notre Communion Béthanie déjà fragilisés dans leur santé, aux membres de nos familles de cœur, dont ceux de notre Communion Béthanie plus âgés, à nos ami·e·s isolé ·e·s…

« Tu vois, nos tourments, nos peurs,
Sois pour nous rocher et horizon de paix, de confiance.
»

Jean-Michel+,
votre frère en Communion Béthanie

Blog de Jean-Michel Dunand du 23 janvier 2020

« Silere non possum ! »
« Je ne peux pas me taire ! »
Saint Augustin

Voilà « une souffrance en forme de millefeuille », voilà une souffrance encore tellement cachée : la souffrance des religieuses, religieux, pasteurs, diacres, prêtres, évêques homosensibles.

J’ose la métaphore du « millefeuille » car cette souffrance se vit à plusieurs niveaux, sur de nombreuses couches, la plus lourde étant sans doute le glaçage du dessus, le glaçage superficiel.

En effet, peu vivent sereinement cette sensibilité, cette orientation affective, cette sexualité.
Depuis plusieurs années, je reçois régulièrement des confidences douloureuses, des confidences angoissées.

Dans l’Église catholique romaine, depuis 2005 et l’Instruction qui demande de ne pas ordonner prêtres des candidats ayant des tendances homosexuelles profondes, il n’y a plus « normalement » de jeunes prêtres, de séminaristes gays !
Force est de constater que cela est faux.
Et je ne parle pas ici de ceux qui ont été ordonnés avant 2005!!

« Souffrance millefeuille » :

  • Solitude affective et donc corporelle,
  • Écartèlement entre une promesse de célibat et la réalité vécue,
  • Angoisses face aux amalgames avec la pédocriminalité, amalgames récurrents au sein des communautés ecclésiales,
  • Peur panique d’être dénoncé, parfois par des sœurs, des frères,
  • Addictions diverses : à la pornographie, à l’alcool, à la nourriture, à un emploi du temps « surbooké », au pouvoir,

Vous me direz peut-être que je dresse un tableau bien sombre.
Malheureusement, ce sont les réalités que j’essaye d’écouter.

À ma connaissance, ici en France, seuls nos ami-es de « Devenir Un En Christ » et de « David et Jonathan » offrent des espaces d’écoute, de parole aux religieuses, aux religieux, aux ministres ordonnés homosensibles.

Dans cette situation précise où elle s’avère mortifère, il me semble urgent de quitter cette loi du silence.

Proposer toutes les solutions n’est pas dans mon domaine de compétence.

J’invite à la prière, car une fois de plus : « Rien n’est plus responsable que de prier » Frère Roger de Taizé.

J’invite les communautés chrétiennes à créer des lieux, des espaces de parole vraiment bienveillant, c’est à dire, qui veille sur le bien de l’autre, qui prend soin de l’autre.

Je nous invite à en parler, car la parole apaise la colère, la parole respectueuse et délicate laisse entrevoir un horizon paisible.

Sinon, je crains fort que ce « millefeuille » provoque une très grave indigestion et se transforme en colère intestine..

Jean-Michel+,
votre frère en Communion Béthanie

Blog de Jean-Michel Dunand du 28 décembre 2019

Je crois en un bébé sur de la paille !

Cette fête de Noël 2019 revêt pour moi une saveur singulière :

  • Depuis plusieurs mois, ma vie est comme traversée par les confidences d’ami·e·s très cher·e·s, victimes d’abus sexuel, de conscience, d’emprise, au sein de l’Église.
  • Depuis plusieurs semaines, ma vie est exposée dans les médias.

Je me donne le temps de vivre ce temps, sans brûler les étapes intérieures.
Je me donne le temps de contempler ce bébé.
Il vient semer l’Amour, il récoltera, au fil des siècles, de l’amour, de la haine…
Devant son extrême fragilité, je « craque ».
De mon cœur sur mes lèvres monte un léger et fort chant de gratitude.

Gratitude envers Daniel avec qui je partage ma vie, avec qui j’apprends à aimer dans l’humble quotidien. Aux grandes déclarations d’amour, je préfère ces petits riens qui m’aident à croître dans la tendresse, « en actes et en vérité ».

Gratitude envers ma sœur Nathalie, envers ma famille, mes intimes. Ils sont là dans une délicate qualité de présence, tout simplement.

Gratitude envers mes sœurs, mes frères, mes ami·e·s en Communion Béthanie. Ensemble, nous apprenons à vivre le Cœur de l’Église : l’alliance où je ne dis plus jamais « je » sans penser en « nous ».

Gratitude envers « mes » élèves, mes collègues du lycée Notre-Dame de la Merci.
Avec vous, je découvre que quelque chose de l’Être aimé finit par transparaître en moi, si je cherche chaque jour, la bonté, la simplicité, la douceur.

Gratitude envers Bernard, Olivier, Timothée, Jean-Loup, Véronique, Benoît, les équipes d’Arte, Victor, Smith…, les équipes du Monde Magazine, de La Croix, de La Vie, de Elle, de RCF, … Madame la députée Laurence Vanceunebrock, Monsieur le député Bastien Lachaud. Gratitude envers vous qui avez témoigné tant de respect, de bienveillance, à mon égard, ces jours derniers.

Car l’amour va jusque-là… : gratitude envers vous qui avez caricaturé mes intentions. Gratitude envers vous qui n’avez pas, peu ou rien compris !

Gratitude envers Toi, bébé sur de la paille.
Si je savais me taire, un instant ou même très longtemps, devant Toi, je découvrirais sans doute, qu’il suffit d’aimer.


Jean-Michel+,
votre frère en Communion Béthanie

Blog de Jean-Michel Dunand du 23 décembre 2019

À quelques heures de la fête de Noël, je viens de vivre un week-end inter-spirituel, chez les Sœurs du Cénacle à Versailles.

Personne proche de l’hindouisme, personne musulmane, personne chrétienne, toutes et tous en quête d’une vie intérieure, nous nous sommes autorisés à accueillir ensemble le Souffle !

Ce Souffle,
cet « Esprit dont la joie secrète sera toujours d’établir la communion et de rétablir la ressemblance en jouant avec les différences » d’après le bienheureux Christian de Chergé, moine de Tibhirine.

Je vous offre quelques-uns des visages des personnes présentes à ce temps de fraternelle joie. ✨✨✨✨


Jean-Michel+,
votre frère en Communion Béthanie

Homothérapies, conversion forcée

Si vous avez manqué, mardi 26 novembre 2019 sur Arte le documentaire Homothérapies, conversion forcée, vous pouvez le voir ici.

Réalisé par Bernard Nicolas, vous retrouverez dans ces témoignages, plusieurs personnes connues.

Vous pouvez (re)voir ici le 28 minutes d’Arte du 21 novembre présentant ce documentaire.

Petit rappel du 26 novembre 2019

Chers ami·e·s,

Rendez-vous, ce soir, mardi 26 novembre 2019 à 20h50 sur Arte pour voir le documentaire

« Homothérapie et conversion forcée »

Réalisé par Bernard Nicolas, vous retrouverez dans ces témoignages, plusieurs personnes connues.

En attendant vous pouvez (re)voir le « 28 minutes » d’Arte du 21 novembre :
https://www.arte.tv/fr/videos/088472-064-A/28-minutes/

Amitiés fraternelles,
Sacha

Blog de Jean-Michel Dunand du 15 novembre 2019

Aveu de fragilité !

Ce matin, je me permets de vous partager ce commentaire de commentaires !

En vous l’offrant, je pense à cette rencontre. Alors que je travaillais en service de cancérologie, j’ai fait la connaissance d’une petite sœur moniale de Bethléem qui venait d’être opérée d’un cancer du sein.
Alors que je la rejoignais dans sa chambre, je la trouvais paisible, priant son chapelet et…, sans voile!
Spontanément, je lui proposais de lui remettre son voile, déposé dans l’armoire.
Jamais je n’oublierai son regard de gratitude après avoir posé sur elle cet acte délicat…
Et si ce petit bout de tissu parlait de notre fragilité, de ma fragilité ?

Je n’ai pas pour habitude de commenter les commentaires…
Une fois n’est pas coutume !

Merci pour votre question légitime sur un petit bout de tissu !
Cette tunique de service que je porte régulièrement (blanche ou bleue) est un modeste signe de mon désir : montrer Jésus serviteur.

Une autre raison, plus intime, que je vous partage tout simplement aujourd’hui :
Je suis trop fragile, trop petit, pour être habillé autrement. Je n’ai pas « la carrure » pour être habillé autrement dans certaines circonstances de mon service ecclésial.
Le plus beau cadeau que je puisse faire à l’Église de ce temps, c’est de lui offrir, me semble-t-il, mon visage, mon corps, tout mon être, fragilisés.

Merci de répondre aux personnes qui se questionnent sur ma manière de me vêtir :
« Jean-Michel est trop vulnérable pour être habillé autrement !
Eu égard à son parcours de vie il a encore beaucoup de chemin à parcourir pour apprivoiser ses peurs et être plus fort intérieurement ! »

Merci de prier pour moi.
Avec vous, dans la joie du service.

Jean-Michel+,
votre frère en Communion Béthanie

Blog de Jean-Michel Dunand du 9 novembre 2019

« Maintenant mon amertume s’est changée en bonheur, car tu m’as aimé assez pour m’éviter la mort ; tu as jeté toutes mes fautes loin derrière toi. » Ésaïe 38, 17.

Homothérapies, conversion forcée, le film-documentaire de Bernard Nicolas, qui sera diffusé sur Arte le mardi 26 novembre prochain en prime time, Dieu est amour, le livre de Jean-Loup Adénor et de Timothée de Rauglaudre : ma vie est exposée en ces jours.

Hier, lors d’un dialogue dans une classe de première, une lycéenne me posait la question suivante : « Vous faites preuve d’une grande humanité, d’où cela vient-il ? »
Après l’avoir remercié, je lui ai confié ceci :
« Je n’ai jamais oublié les nuits sans sommeil où je pleurais amèrement, en espérant ne plus être attiré par la beauté du corps des hommes, je n’ai jamais oublié la longue période où j’ai été harcelé au collège, au lycée, je n’ai jamais oublié ces jours, ces nuits où mon seul objectif était d’en finir avec cette vie irrespirable…
Je n’ai rien oublié comme un grand brûlé ne peut pas oublier ses brûlures…
Aujourd’hui, par ma confiance en Jésus le Christ, par l’Amour, par l’Amitié, par la Fraternité en Communion Béthanie, mes larmes sont devenues source d’une humanité fragile mais paisible. Mon amertume s’est comme transformée en chemin de paix. »

En voyant les regards (et même les larmes) de ces jeunes face à moi, j’ai la naïveté de croire que « mon message » est passé !

Lorsque l’on plonge le théâtre dans le noir, on laisse toujours allumer une lampe. Cette veilleuse se nomme la servante.

Merci à Dieu, merci à la Vie, car en regardant en arrière et surtout en avant, je crois que « la servante » a toujours été là, qu’elle sera toujours discrètement présente. Là est mon espérance !

« La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas étouffée. » Jean 1, 5.

Chercheur de lueur, là est peut-être ma vocation ?!

Jean-Michel+,
votre frère en Communion Béthanie

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