Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
Sachant qu’il va mourir, son Amour reste inconditionnel.
Une fois encore, il surprend ses disciples.
Bientôt il sera étendu dans le tombeau,
Mais il se lève de table, pendant le repas :
Non pas pour ordonner, ni donner des consignes pour sa succession,
Il se lève pour s’agenouiller aux pieds de ses amis.
Et en s’abaissant devant eux, il montre la grandeur de l’Amour de Dieu
Et fait passer les actes avant les mots.
A l’époque de Jésus, comme à la nôtre, ce geste est choquant, et Pierre n’est pas le seul à ne pas le comprendre.
Qui est donc ce Dieu qui ne respecte pas les règles établies par les hommes ?
L’Amour.
L’Amour pour les siens dans ce monde,
L’Amour pour Pierre qui ne comprend pas, pour ses amis, et même pour Judas qui le trahit.
La veille de la Passion, le message de Jésus peut se résumer à ce seul mot :
Amour.
Collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou
Photo, Lavement des pieds par Yannig Guillevic (2006), église de Saint-Tugdual, diocèse de Vannes.
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
Quelle est ma place dans cette foule criant vers cet homme sur l’âne ?
A quel cri ma voix va-t-elle s’associer, celui de la louange, celui de l’espoir, celui de la détresse ?
Où suis-je dans cette foule, au premier rang, parmi les disciples ?
En réalité ma place c’est celle de l’âne.
Dans l’Ancien Testament, l’âne et l’homme vivent la même condition puisqu’ils étaient les deux seuls êtres vivants à ne pouvoir être sacrifiés.
Comme il est dit au début de l’Évangile, le Christ a « besoin de l’âne » mais en réalité c’est de l’Homme dont il a besoin. L’homme entier, sincère avec, comme l’écrivit Michel Rondet, un grand jésuite disparu le mois dernier, la reconnaissance de sa « ressemblance particulière ».
La célébration des rameaux vient ainsi nous rappeler que derrière tous nos cris, le Christ nous invite à nous retrouver autour de notre humanité propre, en communion avec lui.
Collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
« Ne juge pas la journée en fonction de la récolte du soir mais d’après les graines que tu as semées » écrivait Robert Louis Stevenson, quelques années après les paroles du Christ : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul. S’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »
Dans l’Évangile du jour, Jésus n’a pas encore vécu la mort, mais il la sait inévitable, et l’annonce presque explicitement. Et il a confiance. Il sait que son sacrifice ne sera pas inutile, puisqu’elle montrera à tous que la Vie surgit de la Mort.
En annonçant sa propre résurrection, il sème aussi la graine de l’espoir, celle d’une intuition : le don de soi est toujours fécond. Si la graine plantée en terre donne d’autres graines, c’est grâce à sa disparition et à sa métamorphose, sans possibilité de retour. Et à sa patience : il faut du temps avant que la plante ne germe.
De la même manière, si nous regardons nos vies et nos actes comme des graines plantées en terre, les épreuves et les échecs n’auront jamais le dernier mot. L’espoir et la confiance que nous mettons en nous-mêmes, en nos qualités, en les autres et en Dieu… ne suppriment ni la difficulté, ni la douleur mais nous permettent de les dépasser, de voir et viser plus loin et plus haut.
Et si nous laissions germer en nous cette conviction que la difficulté fait grandir, pour partager la beauté du don gratuit, sans attentes et sans conditions ?
Chaque personne est féconde, dès lors qu’elle choisit de donner et de se donner.
Collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
Dans le passé, les juifs élevaient ce serpent de bronze dans le désert.
Ils n’étaient alors qu’un petit groupe sans terre, encore attaché à des superstitions.
Mais déjà Dieu veillait sur eux en les guérissant des morsures des serpents.
Il leur redonnait vie.
Jésus annonce sa mort, mais il parle de Vie.
Il va mourir, aux yeux de ses contemporains, comme un criminel.
Humilié, exclu, sous les insultes et les crachats.
Mais, bien qu’humain et sensible à la peur, il n’adopte pas le regard des gens de son temps.
Il change le point de vue, pour prendre celui de Dieu :
Il sera élevé.
Dans toute vie, il y a des moments de souffrance et d’autres de bonheur.
Jésus nous invite à une conversion de notre regard.
Cet Évangile fait écho à celui de Mathieu : « Vous êtes la lumière du monde » Matthieu 5 :14-15.
Bien sûr, nos vies ne sont pas que lumière ou ténèbres.
Mais dans toutes ces nuances, « tout homme » peut croire à l’amour inconditionnel du Père.
Choisis la vie !
Collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
C’est un des rares passages de l’Évangile où Jésus laisse éclater sa colère. C’est pourtant sa première visite à Jérusalem au moment de la fête de la Pâque, et son premier geste est de se fabriquer un fouet pour chasser les marchands, leurs bœufs et leurs brebis, ainsi que les changeurs de monnaie.
On peut alors s’étonner de cette violence, de cette spontanéité, de la liberté que se donne Jésus, petit nouveau en ville. Et les marchands et les changeurs sont choqués. Ils sont après tout de bonne volonté. Ils permettaient aux pèlerins accourus de tout Israël d’offrir un sacrifice au temple et de remplir leurs devoirs de croyants ! Leur présence est légitime, justifiée, et l’habitude de leur présence est devenue légale.
Jésus se rebelle non pas au nom de la loi, mais de la justice. Il ne vise pas le commerce, mais sa mauvaise utilisation, et les réflexes trop humains des hommes dans leur rapport à Dieu. Le culte devient un trafic, un échange de bon procédés un marchandage qui est sans doute un leurre : un cadeau à Dieu contre une faveur de sa part.
La colère de Jésus est un déclencheur, un moteur, une énergie qui détruit pour interroger et reconstruire. Son bouillonnement intérieur face à la naïveté, à l’égoïsme, à l’injustice, est aussi le nôtre parfois.
Comment pouvons-nous écouter, utiliser et dominer cette colère ?
Comment est-elle symboliquement un refus de ce qui ne nous paraît pas essentiel, pas ajusté, dans notre vie, dans notre foi, dans notre rapport à Dieu et aux autres ?
Comment faire pour comprendre nos propres colères, et celles des autres ?
Ce temps de Carême est un temps de conversion, autrement dit un basculement choisi : un moment idéal pour accueillir nos colères, et transformer protestations, refus, confrontations, en autant d’espace d’échanges, de dialogues et d’écoute.
Collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
Dans Harry Potter, JK Rowling nous a fait rêver de pouvoir nous métamorphoser à notre guise en notre animal préféré, de nous donner le pouvoir de plonger une heure dans un lac sans respirer, ou encore, avec la pierre philosophale, de pouvoir être revivifiés.
En comparaison, quel type de métamorphose le Christ nous propose-t-il ?
Le contraste est saisissant. Il se met à l’écart, alors que nous sommes dans une période de fête, et demande bien à ses disciples de ne rien dire. Après une brève rencontre avec Élie et Moïse, prophètes et sauveurs d’Israël, quel est le résultat de cette métamorphose ? Un homme, un simple homme debout, qui de plus n’est pas venu pour être servi mais pour servir, qui relève ses disciples tombés à terre.
La parole de Dieu est aussi saisissante. Il ne dit pas : « Lisez, appliquez et conformez-vous à ce que je vous enseigne. » Non, il dit : « Écoutez ». C’est là que s’opère toute la différence. Écouter implique une action d’ouverture, d’attention à l’autre. Cela veut dire, soyons attentifs, disponibles et prenons en compte l’autre, reflet de l’image de Dieu.
En cette période difficile, durant laquelle nous sommes contraint·e·s à l’enfermement et avons l’impression de ne pas toujours déceler la lumière, c’est l’écoute, la rencontre, l’échange avec la singularité de l’autre, l’amour qui comptent.
C’est tout cela qui nous met en mouvement, nous transforme, nous métamorphose en continu. D’où l’intérêt de ne se contenter que d’une tente pour abri au lieu de désirer un pré carré clos qui nous empêcherait de rester en marche.
Au long de cette route, l’image qui nous accompagne est celle du Christ métamorphosé. Celle d’un homme, d’un ami qui parle à un ami, et qui nous relève quand nous tombons.
Collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou
Nos chères sœurs, nos chers frères de Saint-Merry,
C’est avec stupeur que nous avons appris la fermeture soudaine du Centre Pastoral à Saint-Merry Paris, après plus de 40 ans d’existence féconde. Des membres et des ami·e·s de notre Communion Béthanie ont pu profiter de votre présence, de votre accueil et de vos initiatives en ce lieu.
Nous voulons vous dire notre sincère proximité et toute notre empathie.
C’est une mauvaise nouvelle pour l’Église, et une perte pour celles et ceux qui ont trouvé chez vous une communauté de prière, un accueil inconditionnel et un repère pour vivre leur foi.
Malgré notre profonde tristesse, nous portons et gardons un regard plein d’espérance. Votre travail et vos vies ne seront pas stériles, ils restent porteurs d’une belle fécondité dont on verra les fruits.
Certes, les autorités peuvent fermer des lieux et dissoudre des groupes, mais l’Esprit souffle là où il veut et quand il veut. Nous espérons qu’Il vous mènera vers des chemins nouveaux, par des sentiers inattendus qui ne manqueront pas de vous conduire vers d’autres lieux où, de nouveau, vous pourrez partager les richesses que vous portez et qui n’ont de sens que partagées. Ainsi soit-il.
Fraternellement,
Le Conseil de la Communion Béthanie.
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
Le désert peut être effrayant.
C’est le lieu de la mort, de la perte de repère, un lieu silencieux et stérile.
L’aviateur du Petit Prince sait cela.
C’est pourtant là, quand tout espoir semble perdu, qu’il trouve un ami.
Jésus aussi connaît le danger de ce lieu, où règne Satan, l’ennemi, le Diable, « celui qui divise ».
Mais il n’y est pas seul. Il se laisse pousser par l’Esprit.
Nous aussi nous traversons des déserts. Nous ressentons la tristesse, la colère, l’injustice, et nous n’y trouvons aucun sens.
Seigneur, donne-nous d’être attentif à l’Esprit, ami caché dans nos déserts.
Collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
Une fois n’est pas coutume, je vous propose, au seuil de ce Carême 2021, un lien vers une conférence (40mn) du frère Philippe, sur la violence, les violences dans l’Église.
Conférence récente, brûlante, pertinente, lumineuse, en ces heures si particulières, si troublées.
Philippe Lefebvre est frère de l’Ordre des Prêcheurs, bibliste, professeur d’Ancien Testament à la faculté de théologie de l’Université de Fribourg, en Suisse.
Il vient d’être appelé à rejoindre la Commission biblique pontificale.
Très engagé dans la lutte contre toutes formes d’abus, au sein de l’Église catholique, il nous offre une lecture de la Parole, amoureuse, tonifiante, intelligente, « très loin de certaines nunucheries ».
Philippe est un vrai frère pour moi, pour nous.
En Communion Béthanie, il est venu partager la Parole avec nous, lors d’une retraite.
Des années plus tard, nous en gardons encore le parfum.
Il écrivait récemment :
« Il y a sans doute une culture de la parole à trouver, à retrouver dans l’Église. »
De cette magnifique conférence, je retiens Tout.
Ceci-dit, je vous offre ces deux courts extraits :
« Le corps du Christ est ce qui donne asile à tous ces corps violentés que l’on a cru disparus mais qui ont un lieu dans le corps du Christ. »
« Dire Marie, toujours vierge, c’est dire Marie toujours en danger.
Marie apparaît comme une pécheresse alors qu’elle est innocente.
Elle anticipe son Fils… »
Je vous souhaite un Carême plongé dans la Parole, avec Celle qui la médite en son cœur.
Pour ce Carême 2021, j’ai demandé à nos ami·e·s du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou de nous accompagner. Elles et ils nous offriront les méditations des dimanches du Carême, des Rameaux et de Pâques.
Qu’elles et ils en soient vivement remercié·e·s.
Jean-Michel+,
frère prieur de la Communion Béthanie.
La Communion Béthanie vous recommande Carême dans la ville 2021, à partir du mercredi des Cendres, 17 février.
Vivez un carême dynamique grâce à cette retraite en ligne adaptée à tous les formats et à tous les écrans. Découvrez la parole de Dieu proche de vous, grâce à un frère ou une sœur, dominicaine ou laïque.
Cette année, le thème sera « Je t’aime, Seigneur, ma force », psaume 17,2.
« Sans doute Jésus est-il le premier à pouvoir dire ces mots en toute sincérité. Il nous donne la témérité de le suivre. Oui, il est possible d’aimer Dieu. Quand nous aimons notre frère, surtout celui dans le besoin, nous aimons Dieu. Et quand quelqu’un nous aime en vérité, c’est Dieu qui nous aime. En cette période de pandémie, comment aimer sans la proximité physique de celui qu’on aime ? Si nous voulons tenir dans cette épreuve, nous devons apprendre à aimer à distance. » Frère Benoît Ente, op.
Pour rejoindre des milliers de retraitant·e·s et recevoir quotidiennement la méditation du jour, la possibilité d’entendre les offices, il vous suffit de vous inscrire directement sur le site Carême dans la Ville 2021.
Communion Béthanie vous proposera parallèlement une montée vers Pâques avec, cette année, des méditations en provenance d’Anjou. Les pauses méditations du lundi s’éclipsent et reviendront dès le 5 avril.
Stéphane,
votre frère en Communion Béthanie.
Une méditation proposée par notre sœur Élisabeth.
« En mon aimé, j’ai les collines, les vallées solitaires, les bois, l’étrangeté des îles, les fleuves au grand fracas et le doux sifflement des vents. J’ai la nuit délicieuse aux marches de l’aurore, j’ai la musique silencieuse, la solitude sonore. »
Saint Jean de la Croix,
extrait du Cantique spirituel.
En cette période si tourmentée qui n’en finit pas et qui nous oblige à nous tenir éloignés les uns des autres,
Seigneur, donne-nous la paix, donne-nous Ta Paix.
Élisabeth,
sœur de la Communion Béthanie.

Chrétiens homosexuels en couple, bonheur et sanctification est un livre né sous la plume de Michel Anquetil, paru aux Éditions de L’Harmattan.
L’auteur propose quelques repères psychologiques et spirituels aux personnes homosexuelles qui souhaitent vivre une vie de couple durable et heureuse, animée pleinement par leur foi baptismale. Ces personnes se sentent souvent incomprises par les Églises et risquent alors d’être livrées à elles-mêmes.
Michel Anquetil a publié en 2018 Chrétiens homosexuels en couple, un chemin légitime d’espérance, chez Edilivre. Dans cet ouvrage, il explorait les fondements éthiques possibles d’une telle vie de couple. Dans le même esprit, le présent ouvrage le complète et examine d’un point de vue plus pratique, les différentes aspects de la vie de couple : se rencontrer, s’engager, apprendre à s’aimer en vérité, découvrir la joie d’un bonheur intime mais toujours fragile, vivre cette alliance devant Dieu, enfin s’ouvrir ensemble au monde : autant de jalons sur un chemin de sanctification.
Michel Anquetil souhaite ainsi proposer un regard neuf sur la situation de ces personnes et les aider à trouver leur équilibre humain et la paix intérieure dans un approfondissement de leur confiance en Dieu.
Quels repères proposer aux couples homosexuels pour vivre un amour heureux, en fidélité à leur baptême s’ils confessent Jésus-Christ ? Cet ouvrage est destiné aux couples homosexuels chrétiens ou qui du moins honorent les valeurs évangéliques, à leurs proches qui veulent mieux les comprendre, à ceux et celles qui les accompagnent spirituellement.

Quelques mots sur Michel Anquetil
Catholique pratiquant, diplômé d’une maîtrise en théologie, Michel Anquetil a une longue expérience du milieu homosexuel chrétien pour lequel il anime diverses sessions et groupes de partage, notamment entre couples de même sexe. Il est membre de l’association David et Jonathan et ami de la Communion Béthanie.
Chrétiens homosexuels en couple,
bonheur et sanctification,
de Michel Anquetil,
Éditions de L’Harmattan, novembre 2020.
Achat en ligne ici.
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