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Pause méditation

Pause méditation du 20 février 2023

Une méditation proposée par notre sœur Françoise.

Si tu peux…
Marc 9, 14-29

C’est un père qui aime son enfant. Un père qui appelle toute personne à l’aide pour que son fils guérisse. Que ne ferait-il pas pour lui ?

Il a demandé cette aide aux disciples de Jésus mais ils n’ont rien pu faire ! Aussi, quand il se tourne vers Jésus, sa demande est prudente : Si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par compassion envers nous !

Si tu peux ! Voici une parole qui ne convient pas à Jésus… Qu’il ne peut admettre parce qu’elle minimise les forces cachées des êtres qui l’interpellent. Pourquoi dire si tu peux ?

Alors il renverse la situation. Tout est possible pour celui qui croit.

Qu’en est-il pour moi ? Ne suis-je pas en deçà dans mes demandes parce que je doute de la force de ma prière, de la légitimité de mes demandes, de la puissance de ma foi. Une petite voix dans ma tête ne me dit-elle pas : A quoi bon ! Ou encore, et c’est bien plus grave : Ça ne marchera pas !

La réponse de ce papa est magnifique : Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi !

Ce double mouvement est étonnant mais si juste… Oui, je crois mais pas sans Toi, Jésus ! Il y a tant de manques en moi ! J’ai besoin de Toi pour que ma foi grandisse, pour que ma prière soit plus forte avec Toi, pour que ma confiance en sa puissance creuse son puits et s’abreuve aux sources de Ton amour…Je crois mais pas sans mes frères et sœurs dans la foi, qu’ils soient juifs, chrétiens, musulmans, hindouistes, bouddhistes ou croyants dans leur propre sagesse. La puissance de leur prière m’est nécessaire. Ensemble, la force de nos demandes se déploie pour que les êtres se relèvent, se mettent debout, se libèrent…

Je crois, c’est vrai…mais viens, Seigneur, venez frères et sœurs, vous tous, les priants de la terre… Venez au secours de mon manque de foi !

Françoise,
sœur de la Communion Béthanie

Pause méditation du 13 février 2023

Une méditation proposée par notre sœur Valérie.

Bienheureux et bienheureuses

Les soldes sont finies. C’est encore l’hiver mais dans les vitrines, la collection d’été ne va pas tarder à s’afficher.

Le soir, la lumière du jour résiste et repousse la nuit chaque jour un peu plus, annonçant le printemps déjà, malgré le froid.

A l’Est, le printemps prédit-on rimera avec offensives militaires. Encore plus de tués, de destructions, de désolation.

Dans nos rues, on crie à l’injustice d’une précarité annoncée, de droits qui s’effilochent.

Une femme a accouché d’un petit Eloïs ces derniers jours.
Un homme dans un journal a accouché des mots qui devaient être dits.
Douloureux travail d’enfantement et même délivrance.

Dans le silence de ma prière, ces bruits du monde tourbillonnent.
Le Seigneur voit.
Le Seigneur entend.
Présente à Sa Présence, assurée de Son Amour, l’Univers se fait UN. Sa Paix me rejoint et ces mots montent à mes lèvres. Je les récite avec vous, frères, sœurs, ami·es d’ici et d’ailleurs :

Heureux ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes, car le Royaume des cieux est à eux !
Heureux ceux qui pleurent, car Dieu les consolera !
Heureux ceux qui sont doux, car ils recevront la terre que Dieu a promise !
Heureux ceux qui ont faim et soif de vivre comme Dieu le demande, car Dieu exaucera leur désir !
Heureux ceux qui ont de la compassion pour autrui, car Dieu aura de la compassion pour eux !
Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
Heureux ceux qui créent la paix autour d’eux, car Dieu les appellera ses fils !
Heureux ceux qu’on persécute parce qu’ils agissent comme Dieu le demande, car le Royaume des cieux est à eux !
Matthieu 5, 1-10

Valérie
sœur de la Communion Béthanie

Pause méditation du 6 février 2023

Une méditation sélectionnée par notre sœur Christine.

L’arbre de la fraternité

L’olivier est un grand témoin de notre histoire. C’est un arbre de l’union, symbole du pardon, il représente la paix, la sagesse, on devrait l’appeler l’arbre de la fraternité.

Oui, car la fraternité, c’est comme cet arbre, c’est la nature. Il est beau, il est vivant et quand il est en fleurs, il représente les couleurs du monde.

C’est un arbre qui donne du fruit, il devient nourriture de notre vie pour partager nos joies, nos peines, c’est la fraternité.

Cette fraternité nous fait grandir par l’attention que nous avons les uns pour les autres, sans frontière, simplement, pour être heureux ensemble.

Cet arbre nous enracine dans l’amour de Jésus, dans une fraternité pour construire une histoire commune, tissée de nos vies différentes.

On dit à Jésus : Ta mère et tes frères sont là, ils te cherchent. Jésus dit : Qui sont ma mère et mes frères ? Et il montre ses disciples en annonçant : Voici ma mère et mes frères. Non pas selon la chair et le sang, mais quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. Mt 12, 46-50

Mais ne soyons ni naïfs ni aveugles. Il n’y a pas de réelle fraternité entre les humains qui ne passe par l’épreuve. Comme dans les fratries naturelles, les relations fraternelles en communauté, qu’elles soient religieuses ou ecclésiales, dans les groupes humains, sont si fragiles, tellement menacées par les rivalités, les jalousies, l’indifférence, la rancune, la violence.

Aujourd’hui, nous sommes réunis devant cet arbre, dans une fraternité réelle qui nous permet d’accueillir de nouvelles personnes comme des frères. La fraternité, c’est aussi reconnaître que chaque personne est aimée du Père avec tendresse, alors, prions autour de cet arbre de la Fraternité :

Esprit Saint, fais naître en nous un désir toujours plus grand de rejoindre les plus fatigués.

Augmente en nous la soif de nous écouter les uns les autres, pauvres et riches, en commençant par le plus oublié.

Donne-nous d’apprendre toujours du plus pauvre, avec lui, nous pourrons inventer de nouvelles manières de vivre ensemble, en Église et en humanité.

Établis-nous dans la confiance, la paix et la joie pour témoigner de la vie qui ne connaît pas de frontières.

Christine,
sœur de la Communion Béthanie

Pause méditation du 30 janvier 2023

Une méditation proposée par notre frère Manuel.

« Tu es Dieu qui me voit »
Gn 16, 13

L’un des premiers noms qu’un être humain donne à Dieu est celui-là : El-Roï, Dieu qui me voit. Ce nom est donné par un personnage qu’on mettrait bien volontiers dans la liste des « invisibles », car femme et esclave. Hagar, tel est son prénom, maltraitée par Saraï, s’enfuit de la maison de ses maîtres, portant en son sein le fils d’Abraham. Elle erre dans le désert, jusqu’à ce qu’un messager de Dieu lui dise de retourner et lui annonce l’avenir de son fils à naître. Dieu lui a parlé, et elle l’appelle Dieu-qui-me-voit. Le regard d’abord, et la parole ensuite, disent à Hagar qu’elle est prise en compte.

Voir quelqu’un est reconnaître d’abord son existence, mais aussi son épaisseur et sa dignité. La personne qui voit et celle qui est vue ne peuvent pas se cacher l’une de l’autre. Dieu nous voit, certes, pas pour nous espionner ou pour violer nos secrets le plus intimes : il nous voit car chacune et chacun de nous a du prix à ses yeux, Es 43, 4, car il est touché par tout ce qui nous touche. Il nous voit, aucun de nous ne peut être appelé « invisible », ni être considéré comme tel.

Le début de toute prière est là : se laisser regarder par Dieu, prendre conscience qu’il est le Dieu qui me voit, « respirer » ce regard, pour ainsi dire. Lorsque nous sortons de notre temps de prière, nous le faisons fortifié·es et vivifié·es par ce regard, et nous pourrions oser voir les autres du même regard que Dieu.

Nous sommes appelé·es à veiller, c’est à dire, à avoir un sens de la vue affiné qui nous permettra de reconnaître en chaque personne que nous croisons une fille, un fils du Dieu vivant. Et nos paroles et nos actes suivront notre regard, petit à petit, doucement.

Manuel,
frère de la Communion Béthanie

Pause méditation du 23 janvier 2023

Une méditation proposée par notre sœur Valérie.

Click & Collect

Le Click & Collect, voilà de quoi rendre un consommateur heureux, n’est-ce pas ? Particulièrement en période de soldes !

En quelques clics, j’achète tout ce que je veux ; en un rien de temps je récupère mes achats en magasin. C’est merveilleux de simplicité.

De quoi combler nos désirs, assouvir nos pulsions d’achats, nous garantir de ne pas rater la bonne occase et puis surtout, surtout, nous faire gagner du temps. C’est important ça, de gagner du temps !

Je clique, tu cliques, il ou elle clique… et nous collectons des trucs et des machins, à manger, à porter, pour décorer la maison… ou l’encombrer. Peu importe tant qu’on consomme, c’est sensé rendre heureux.

Suis-je en train d’écrire un plaidoyer anti Click & Collect ? Détrompez-vous ! Dans chaque invention, innovation, il y a du bon et du mauvais.

L’une de mes sœurs en Communion Béthanie me partageait l’autre jour comment, chaque jour, elle confiait au Seigneur ses joies, ses peines et combien cela l’apaisait.

C’est en l’écoutant que l’image du Click & Collect m’est venue… le Click & Collect Chrétien !

Mode d’emploi :

Je clique en mon cœur et je reçois la Paix.

Je clique en mon être, je rends grâce et ma joie devient allégresse.

Je me connecte, je dépose ce qui me pèse ou m’encombre et je suis consolé·e.

Serait-ce futile ?

Serait-il possible que ça soit aussi simple que ça ?

Prier, laisser partir le trop, confier toute chose à l’au-delà de tout et avec la rapidité d’une connexion haut débit, recevoir en retour ce qui comble, qui nourrit, qui habille (… le cœur), qui embellit, qui ouvre au bonheur simple d’«être», dans le présent de l’instant, relié·e, en Amour et dans la Vie…

Click & Collect Chrétien… Et en prime, les soldes sont permanentes et les remises acquises !

Valérie,
sœur de la Communion Béthanie

Pause méditation du 16 janvier 2023

Une méditation proposée par notre sœur Françoise.

Chemin de vie

Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d’étoffe neuve ;
autrement le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu et la déchirure s’agrandit.
Ou encore, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ;
car alors, le vin fera éclater les outres, et l’on perd à la fois le vin et les outres.
À vin nouveau, outres neuves.

Marc 2, 21-22

En ces jours où nos souhaits de bonne année s’accompagnent de bonnes résolutions – d’ailleurs bien souvent difficiles à tenir !- cette maxime de Jésus me remet sur un chemin de vie, en repoussant radicalement le raccommodage et le mélange impropre à la consommation.

Chemin de vie : laisse tomber ton vieux vêtement, ne cherche pas à le rafistoler à tout prix. Laisse derrière toi ce qui ne correspond pas – ou plus – à ce que tu es, à ce que l’on a attendu de toi, à l’image que l’on a bien voulu se faire de toi, celle que tu as donné de toi.

Chemin de vie : L’étoffe neuve est plus ample, plus souple, elle te donne une aisance, une assurance qui te va si bien. Ne crains pas de la porter avec plaisir, de la montrer, sans ostentation mais sans fausse pudeur non plus. Elle te va si bien, le sais-tu ?

Chemin de vie : le vin nouveau pétille de fraîcheur, de gaité. Sa couleur irradie dans le verre. Elle dit la joie de la moisson, des vendanges, du soleil de l’été. Elle dit la joie de la rencontre de l’autre dans sa beauté.

Merci Seigneur de me signifier qu’avec toi, par ta présence, je n’ai plus à avoir peur d’emprunter mon chemin de vie. Il est temps de m’en réjouir !

Françoise,
sœur de la Communion Béthanie

Pause méditation du 9 janvier 2023

Une méditation sélectionnée par notre frère Raphaël.

Notre pain, celui qui est surnaturel, donne-le-nous aujourd’hui

Je vous propose cette semaine de suivre la méditation de Simone Weil (1909-1943) au sujet du Notre Père. Elle nous offre ici, plus particulièrement, sa vision de la demande du pain quotidien qui a été diversement traduite et reçue au cours de l’histoire.

Le Christ est notre pain. Nous ne pouvons le demander que pour maintenant. Car il est toujours là, à la porte de notre âme, qui veut entrer, mais il ne viole pas le consentement. Si nous consentons à ce qu’il entre, il entre; dès que nous ne voulons plus, aussitôt, il s’en va. Nous ne pouvons pas lier aujourd’hui notre volonté de demain, faire aujourd’hui un pacte avec lui pour que demain il soit en nous même malgré nous. Notre consentement à sa présence est la même chose que sa présence. Le consentement est un acte, il ne peut être qu’actuel. (…) C’est le consentement, le oui du mariage. Un oui prononcé dans l’instant, mais prononcé comme une parole éternelle, car c’est le consentement à l’union du Christ avec la partie éternelle de notre âme.

Il nous faut du pain. Nous sommes des êtres qui tirons continuellement notre énergie du dehors, car à mesure que nous la recevons nous l’épuisons dans nos efforts. Si notre énergie n’est pas quotidiennement renouvelée, nous devenons sans force et incapables de mouvement. En dehors de la nourriture proprement dite, au sens littéral du mot, tous les stimulants sont pour nous des sources d’énergie. L’argent, l’avancement, la considération, les décorations, la célébrité, le pouvoir, les êtres aimés, tout ce qui met en nous de la capacité d’agir est comme du pain. Si un de ces attachements pénètre assez profondément en nous, jusqu’aux racines vitales de notre existence charnelle, la privation peut nous briser et même nous faire mourir. On appelle cela mourir de chagrin. C’est comme mourir de faim. Tous ces objets d’attachement constituent, avec la nourriture proprement dite, le pain d’ici-bas. Il dépend entièrement des circonstances de nous l’accorder ou de nous le refuser. Nous ne devons rien demander au sujet des circonstances, sinon qu’elles soient conformes à la volonté de Dieu. Nous ne devons pas demander le pain d’ici-bas.

(…)

Nous devons demander cette nourriture (le pain « céleste »). Au moment que nous la demandons et par le fait même que nous la demandons, nous savons que Dieu veut nous la donner. Nous ne devons pas supporter de rester un seul jour sans elle (…) (mais) nous ne pouvons pas en faire des provisions.

Simone Weil, in Le Notre père, Bayard, mars 2017.

Raphaël,
frère de la Communion Béthanie

D’un commencement à un autre commencement

Qui avance vers Dieu va d’un commencement à un autre commencement.
Seras-tu de ceux qui osent dire :
Recommence !
Quitte le découragement !
Que ton âme vive !

Frère Roger de Taizé

Comment accueillir ces paroles du fondateur de la communauté œcuménique de Taizé ?
Comment, au seuil de cette nouvelle année 2023, entrer véritablement dans l’espérance ?
Est-ce de la naïveté, un effet placebo ?

Sobrement, petitement, je dirais pauvrement, y croire encore et encore.

Jésus opère en nous une véritable transfusion d’espérance.

Jésus dit à chacune, à chacun :

Jamais je ne te laisserai seul, tout est en avant.

… Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
Matthieu 28, 20.

Jean-Michel+,
frère prieur de la Communion Béthanie

Pause méditation de Noël du 26 décembre 2022

Une méditation proposée par notre frère Sylvain.

Un sourire comme il n’en avait jamais vu

Cela se passe au début du XXe siècle, un poète autrichien, Rainer-Maria Rilke, habitait Paris et il se promenait souvent au jardin du Luxembourg.

Devant les grilles, il croisait une vieille mendiante qui se tenait là toute la journée et tendait la main. Il avait l’habitude de déposer une pièce dans cette main, mais la femmes restait toujours impassible, sans même lever le regard vers son bienfaiteur. Elle continuait, l’air blasé, à tendre la main.

Un jour, le poète raconte qu’il avait oublié son porte-monnaie. Ennuyé il ne voulait pas changer son habitude car il savait que faire l’aumône est un devoir de la vie chrétienne. Mais un poète est créatif ! Il eut l’idée de couper une fleur d’un des magnifiques rosiers du jardin et de la tendre devant la vieille mendiante.

Celle-ci prit la rose, fit le geste que tout le monde fait dans cette occasion, de humer le parfum de la rose, mais surtout elle leva les yeux vers le poète et lui sourit. Un sourire comme il n’en avait jamais vu. Puis elle prit son sac posé à terre et quitta les lieux, la rose dans la main.

Quand il racontait cette histoire vraie, le poète concluait toujours en disant que le sourire de cette femme lui avait appris la vraie joie et le sens de la vie. Cette femme attendait ce qui la ferait sourire, et une fois reçu ce cadeau gratuit, elle avait terminé sa journée !

Cette petite histoire vraie entendue pendant l’Avent ressemble à un joli conte de Noël !

Le sens de la vraie joie et de la vie, ne serait-ce pas de saisir dans nos journées ces moments de gratuité, de douceur, de paix qu’une simple rose cueillie et offerte peut apporter ?

Proclamer que c’est Noël, c’est dire que, par son Verbe fait chair, Dieu a dit son dernier mot, le plus profond et le plus beau de tous, qu’il l’a inséré au cœur du monde et que jamais il ne pourra le reprendre, parce qu’il est une action décisive de Dieu, parce qu’il est Dieu-même dans le monde. Et ce mot n’est autre que celui-ci : « O monde, je t’aime ! O hommes et femmes, je vous aime !
Karl Rahner, L’homme au miroir de l’année chrétienne, Mame, Tours 1966, pp. 24 et suivantes.

Discrètement, Dieu s’incarne dans nos vies. Noël n’est donc pas une fête pour gommer tout ce qui cloche, dérange, inquiète ou nous fait honte. C’est le moment pour expérimenter que nos problématiques de vie sont précisément des lieux de révélation et de nativité. Il n’y a donc plus à attendre que tout aille bien dans nos vies pour se réjouir­. Noël est l’occasion de se ­réjouir, au cœur même de ce qui nous arrive.
Marie-Laure Durand, Prions en Église, décembre 2022, p 134.

Nous réjouir parce que nous ne sommes plus seuls. Comme cette pauvre femme, nous sommes reconnus, aimés et sauvés. Et cela de manière gratuite, sans mérite de notre part.

La crèche nous dit :  Ici et maintenant, tu es aimé tel que tu es, pour toujours.

Gloire à Dieu et paix à l’humanité qu’il aime !

Je n’ai qu’une chose à oser faire : sourire à cet Amour ! 

Sylvain,
frère de la Communion Béthanie

2e dimanche de l’Avent 2022

Une méditation proposée par notre sœur Brigitte.

Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur ; redressez ses sentiers !
Matthieu 3, 1-12

Second dimanche de l’Avent : nous accueillons, là où nous sommes, le cri de Jean le Baptiste : Préparez le chemin du Seigneur ; redressez ses sentiers !

S’il était possible de sonder un cœur humain, la surprise serait d’y découvrir la silencieuse attente d’une présence.
Dans l’évangile de Jean, voilà qu’apparaît une réponse à cette attente :
Il y a parmi vous Quelqu’un que vous ne connaissez pas.
N’est-il pas toujours au milieu de nous, ce Christ que peut-être nous connaissons peu ?

frère Roger de Taizé

Second dimanche de l’Avent, avec Jean le Baptiste, avec Frère Roger de Taizé, avec Christian Bobin :

J’aime les sourciers
Qui font voler en éclat les portes du temple,
Qui n’ont pas peur d’eux-mêmes
Ni du regard inquiet qui les fige.
Ils savent trouver passage,
Ils connaissent la brèche
Où le vieux monde s’anime
Et s’élance à nouveau.

Jean-Michel+,
frère prieur de la Communion Béthanie

Pause méditation du 28 novembre 2022

Une méditation proposée par notre frère Sylvain.

Veille et joie

Avec le Temps liturgique de l’Avent, notre chemin vers Noël a commencé.

Nous mettons nos pas dans ceux des croyants qui ont attendu l’avènement de la promesse du salut.

Ce temps est un temps de veille et de joie.

Avec le prophète Isaïe, Venez, maison de Jacob ! Marchons à la lumière du Seigneur ! Isaïe 2, 5
Avec le psalmiste, Quelle joie quand on m’a dit : Nous irons à la maison du Seigneur ! Ps 121
Avec Paul, c’est le moment, L’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant ! Ro 13, 11
Avec Jésus, Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Mt 24, 42

Seigneur Jésus, apprends-moi à entrer dans ce Temps en communion avec tous tes disciples en chemin.
Il me semble que ma veille et ma joie, au fond, pourraient simplement être de te renouveler toute ma confiance.
Alors, accueille mon humble prière aujourd’hui :

Mon Dieu, je suis si persuadé que tu veilles sur ceux qui espèrent en toi, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend de toi toutes choses,
que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci, et de me décharger sur toi de toutes mes inquiétudes :
Dans la paix, moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d’habiter, Seigneur, seul, dans la confiance. Ps. 4, 9
Les hommes peuvent me dépouiller et des biens et de l’honneur,
les maladies peuvent m’ôter les forces et les moyens de te servir,
je puis même perdre ta grâce par le péché; mais jamais je ne perdrai mon espérance, je la conserverai jusqu’au dernier moment de ma vie,
et tous les démons de l’enfer feront à ce moment de vains efforts pour me l’arracher : « Dans la paix, moi aussi, je me couche et je dors.

Certains peuvent attendre leur bonheur de leurs richesses ou de leurs talents,
d’autres s’appuyer sur l’innocence de leur vie, ou sur la rigueur de leurs pénitences,
ou sur le nombre de leurs aumônes, ou sur la ferveur de leurs prières.
Pour moi, Seigneur, toute ma confiance, c’est ma confiance même ; cette confiance ne trompa jamais personne.
Je suis donc assuré que je serai éternellement heureux, parce que j’espère fermement de l’être,
et que c’est de toi, ô mon Dieu, que je l’espère. Amen.

Claude La Colombière, 1641-1682.

Sylvain,
frère de la Communion Béthanie

Pause méditation du 21 novembre 2022

Une méditation sélectionnée par notre sœur Françoise.

Une parole

Je t’aimais. Je t’aime. Je t’aimerai. Il ne suffit pas d’une chair pour naître.

Il y fait aussi cette parole. Elle vient de loin. Elle vient du bleu lointain des cieux, elle s’enfonce dans le vivant, elle ruisselle sous les chairs du vivant comme une eau souterraine d’amour pur.

Ce n’est pas nécessaire de connaître la Bible pour l’entendre. Ce n’est pas nécessaire de croire en Dieu pour être vivifié par son souffle.

Cette parole imprègne chaque page de la Bible, mais elle imprègne aussi bien les feuilles des arbres, les poils des animaux et chaque grain de poussière volant dans l’air. Le fin fond de la matière, son dernier noyau, sa pointe ultime, ce n’est pas la matière mais cette parole. Je t’aime. Je t’aime d’un amour éternel, éternellement tourné vers toi – poussière, bête, homme. (…). Avant de planer sur les berceaux, avant de danser aux lèvres des mères, cette parole se fraie un chemin au travers des voix (…). Et par le travers, et par en dessous, et par en dessus, l’esprit du vent, la folle rumeur, le bourdonnement dans le sang rouge : Je t’aime. Bien avant que tu sois né. Bien avant la fin des temps. Je t’aime dans toutes éternités.

Christian Bobin, Le Très bas.

Françoise,
sœur de la Communion Béthanie

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