Une méditation proposée par notre sœur Françoise.
J’imagine assez bien que nous sommes dans cette situation de Marie qui va voir sa cousine Élisabeth et qui porte en elle un secret vivant qui est encore celui que nous pouvons porter nous-mêmes, une Bonne Nouvelle vivante.
Elle l’a reçue d’un ange. C’est son secret et c’est aussi le secret de Dieu. Et elle ne doit pas savoir comment s’y prendre pour livrer ce secret. Va-t-elle dire quelque chose à Élisabeth ? Peut-elle le dire ? Comment le dire ? Comment s’y prendre ? Faut-il le cacher ?
Et pourtant, tout en elle déborde, mais elle ne sait pas. D’abord c’est le secret de Dieu. Et puis, il se passe quelque chose de semblable dans le sein d’Élisabeth. Elle aussi porte un enfant. Et ce que Marie ne sait pas trop, c’est le lien, le rapport, entre cet enfant qu’elle porte et l’enfant qu’Élisabeth porte. Et ça lui serait plus facile de s’exprimer si elle savait ce lien. Mais sur ce point précis, elle n’a pas eu de révélation, sur la dépendance mutuelle entre les deux enfants.
Elle sait simplement qu’il y a un lien puisque c’est le signe qui lui a été donné : sa cousine Élisabeth.
Et il en est ainsi de notre Église qui porte en elle une Bonne Nouvelle – et notre Église c’est chacun de nous – et nous sommes venus un peu comme Marie, d’abord pour rendre service (finalement c’est sa première ambition)… mais aussi, en portant cette Bonne Nouvelle, comment nous allons nous y prendre pour la dire… et nous savons que ceux que nous sommes venus rencontrer, ils sont un peu comme Élisabeth, ils sont porteurs d’un message qui vient de Dieu. Et notre Église ne nous dit pas et ne sait pas quel est le lien exact entre la Bonne Nouvelle que nous portons et ce message qui fait vivre l’autre.
Finalement, mon Église ne me dit pas quel est le lien entre le Christ et l’Islam.
Et je vais vers les musulmans sans savoir quel est ce lien.
Et quand Marie arrive, voici que c’est Élisabeth qui parle la première. Pas tout à fait exact car Marie a dit : as salam alaikum ! Que la paix soit avec vous ! Et ça c’est une chose que nous pouvons faire. Cette simple salutation a fait vibrer quelque chose, quelqu’un en Élisabeth. Et dans sa vibration, quelque chose s’est dit… qui était la Bonne Nouvelle, pas toute la Bonne Nouvelle, mais ce qu’on pouvait en percevoir dans le moment. D’où me vient-il que l’enfant qui est en moi a tressailli ? Et vraisemblablement, l’enfant qui était en Marie a tressailli le premier. En fait, c’est entre les enfants que cela s’est passé cette affaire-là…
Et Élisabeth a libéré le Magnificat de Marie.
Finalement, si nous sommes attentifs et si nous situons à ce niveau-là notre rencontre avec l’autre, dans une attention et une volonté de le rejoindre, et aussi dans un besoin de ce qu’il est et de ce qu’il a à nous dire, vraisemblablement, il va nous dire quelque chose qui va rejoindre ce que nous portons, montrant qu’il est de connivence… et nous permettant d’élargir notre Eucharistie, car finalement, le Magnificat que nous pouvons, qu’il nous est donné de chanter : c’est l’Eucharistie.
La première Eucharistie de l’Église, c’était le Magnificat de Marie.
Ce qui veut dire le besoin où nous sommes de l’autre pour faire Eucharistie : pour vous et pour la multitude…
Christian de Chergé
Une méditation proposée par notre sœur Isabelle.
Quand, j’accepte de recevoir…
Seigneur, vulnérable, fragile, limitée, dépendante, voire interdépendante, je le suis de plus en plus avec l’âge et cette pandémie qui n’en finit pas.
Donne-moi d’accueillir humblement ces limites, ces incertitudes, cette impuissance, cette finitude… et d’accepter d’avoir besoin des autres, de recevoir dans pleins de domaines : matériels, physiques, psychologiques, spirituels, mais surtout relationnels.
Donne-moi d’oser des relations vivifiantes, amorisantes, avec moi-même, les autres et Toi le Tout-Autre. D’oser la rencontre, en vérité et humilité, source de liberté, paix et joie des enfants de Dieu.
Choisir d’habiter la confiance.
Espérer contre toute espérance.
Aimer et se laisser aimer.
Bienheureux les Pauvres qui osent s’abandonner à Toi, Père Tout-Puissant d’Amour inconditionnel.
Quand j’accepte de donner, gratuitement, inconditionnellement…
Mais Seigneur, souviens-toi aussi, que je ne peux pas vivre, si je n’ai rien à faire !
Alors donne-moi de devenir un peu plus chaque jour le Serviteur inutile.
De savoir donner et recevoir,
d’entrer ainsi dans Ta Joie,
et de l’offrir à mes sœurs et frères en humanité.
Isabelle,
sœur de la Communion Béthanie.
Une méditation proposée par notre frère prieur, Jean-Michel.
« Elle sortit subitement prendre l’air.
Je pense souvent à cette expression prendre l’air.
Cela veut dire que l’on va ailleurs pour le trouver.
Cela veut dire littéralement : où je suis, je m’asphyxie. »
David Foenkinos
Nos séparations.
J’appelle de mes vœux les plus profonds, une Église – en son sein une Communion Béthanie – ventilée.
Ventilée, fenêtres et portes grandes ouvertes car « L’Église n’est réellement Église que quand elle existe pour ceux qui n’en font pas partie », pasteur Dietrich Bonhoeffer.
« Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
Jean 3, 8-21
Femmes et hommes, en désir de communion avec toute la création, oserons-nous sortir joyeusement pour respirer l’air du dehors ?
Oserons-nous prendre l’air au Souffle qui élargit sans cesse, non seulement notre regard, mais aussi notre perception, notre être au monde ?
L’Esprit-Saint pousse toujours à faire du neuf.
Et « quand Dieu pousse, rien n’arrête », dom Prosper Guéranger, moine bénédictin.
Il y a quelques jours, j’ai retrouvé, cette prière que j’avais écrite le 11 juin 2008, lors d’une journée de retraite des adjoints en pastorale scolaire, du diocèse de Montpellier.
Elle brûle tellement mon âme aujourd’hui.
Je me permets de vous la partager, tout simplement.
« Seigneur,
Tu appelles quand tu veux, où tu veux, comme tu veux.
Où cela me mènera-t-il si je cède à ta liberté ?
Où cela me mènera-t-il si je deviens serviteur de ta liberté ?
Vais-je avec Toi prendre le risque de la confiance, de la liberté pour sortir ? »
Jean-Michel+,
frère prieur de la Communion Béthanie.
Une méditation proposée par notre frère prieur.
C’est aujourd’hui le 17 mai, Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie, la sérophobie, contre toutes les discriminations liées à l’orientation sexuelle, l’identité de genre, l’état de santé, journée qui commémore le 17 mai 1990, date de la suppression de l’homosexualité de la liste des maladies mentales de la classification internationale des maladies publiée par l’Organisation mondiale de la santé.
En ce 17 mai 2021, une fois n’est pas coutume, la Communion Béthanie vous partage cette méditation vidéo de Jean-Michel Dunand, notre prieur.
Culte du 17 mai 2021
Le comité de l’Antenne Inclusive de la paroisse Saint-Guillaume, à Strasbourg, a créé une collective de partenaires inclusifs avec l’Antenne LGBTI de l’Église Protestante de Genève (Suisse), Calem-musulmans inclusifs et progressistes, la Communauté du Christ Libérateur (Belgique), la Communion Béthanie, David & Jonathan et le LAB.
Cette collective vous donne rendez-vous, à 18:30, pour un culte Spécial 17 mai, Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie, la sérophobie, au profit du projet d’abri pour les migrant·e·s LGBTI+ de Marseille.
Une méditation proposée par notre frère Manuel.
Avec l’Incarnation du Fils de Dieu, c’est le divin qui fait irruption dans l’Histoire de l’humanité.
Avec l’Ascension de Jésus de Nazareth, le Christ, c’est l’humain qui fait son entrée dans l’éternité de notre Dieu Tri-Unité. Rien n’est sacré, rien n’est profane : pour nous, disciples de ce même Christ, tout est empreint de sa présence. Une présence qui est réelle, même si elle n’est pas sensible : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » Mt 28, 20.
C’est ça que nous fêtons aujourd’hui. Faire mémoire de l’Ascension c’est réaliser qu’il n’y a plus de frontières entre Dieu et nous, et que nos quotidiens sont vécus et partagés avec lui, si toutefois nous le lui permettons.
« Les disciples retournèrent à Jérusalem avec une grande joie ; ils étaient constamment dans le temple et bénissaient Dieu. » Lc 24, 53.
Oui, nous pouvons tourner nos regards vers le ciel, et retourner à nos vies dans la joie.
Oui, nous pouvons bénir Dieu constamment, en tout ce qui nous est donné de vivre. Nous pouvons aussi demander au Père, au nom de Jésus, le don du Saint-Esprit qu’il nous promet, dans la ferme confiance que nous sommes écouté·e·s et entendu·e·s.
Manuel,
frère de la Communion Béthanie.
Une méditation proposée par notre sœur Christine.
La vie n’attend pas, Seigneur,
elle nous fait signe
à chaque instant,
à chaque tournant
et nous marchons souvent
tête baissée
sur nos soucis,
sur nos replis.
La vie n’attend pas,
les autres sont là
à chaque instant,
à chaque tournant
et nous sommes souvent
mal-entendants,
paresseux dans nos empressements.
La vie n’attend pas, Seigneur,
c’est toi qui nous attends !
Toi qui nous cherches inlassablement,
qui nous veux vivants
à chaque instant,
à chaque tournant.
Ouvre en nous l’espace pour ton pardon,
qui est toujours un commencement,
et donne-nous de vivre de ta patience
qui nous rend à la belle urgence d’aimer la vie
en la faisant passer de visage en visage,
à chaque instant,
à chaque tournant !
Francine Carrillo,
pasteure, théologienne et écrivaine.
Une méditation proposée par notre sœur Céline.
Le temps s’étire,
inévitablement,
inexorablement,
rien à faire, rien à décider,
Le temps s’étire
imperturbable à notre ignorance ou à nos peurs,
à nos amours comme à nos disputes,
il va son chemin gentiment mais sûrement.
Un jour, il s’arrête pour l’un ou pour un autre
on s’en doutait… ou pas.
Il s’arrête sans prévenir,
nous laisse des regrets et des remords.
La covid confine et ralentit tout,
elle nous fait rentrer en nous-même,
emportant certains, certaines,
affligeant d’autres.
Et si jamais,
du fond de la maladie,
dans l’espoir d’un retour à la vie possible,
surgissait la parole d’amour du Seigneur ?
Alors le temps peut bien s’étirer et s’arrêter un jour.
Céline,
sœur de la Communion Béthanie