Une méditation proposée par notre frère prieur.
Il vient en chantant,
le peuple des sauvés ;
immense fresque de joie,
amour aux cent visages
qui forment ensemble,
dans la lumière,
la seule icône de gloire :
Jésus-Christ !
Louange à toi,
Seigneur de tous les vivants !
Tu as partagé leur épreuve,
dans la puissance de ta résurrection,
ils chantent.
Tu les as purifiés par ton sang répandu,
ils sont enfants du Père et te rendent grâce.
Tu les as nourris du pain de la vie,
vainqueurs de la mort, ils t’acclament.
Avec ce chant monastique, je nous souhaite de devenir « des mystiques aux yeux ouverts. »
Les yeux ouverts sur notre monde, aimé et en croissance.
Les yeux ouverts sur cette immense nuée de témoins qui nous entourent. Lettre aux Hébreux, 12
Les yeux ouverts sur tous les êtres « qui forment ensemble, dans la lumière, la seule icône de gloire :
Jésus-Christ. »
Que ce début novembre soit le temps des yeux ouverts !
Jean-Michel+,
frère prieur de la Communion Béthanie.
Une méditation proposée par notre frère prieur, Jean-Michel.
« Elle sortit subitement prendre l’air.
Je pense souvent à cette expression prendre l’air.
Cela veut dire que l’on va ailleurs pour le trouver.
Cela veut dire littéralement : où je suis, je m’asphyxie. »
David Foenkinos
Nos séparations.
J’appelle de mes vœux les plus profonds, une Église – en son sein une Communion Béthanie – ventilée.
Ventilée, fenêtres et portes grandes ouvertes car « L’Église n’est réellement Église que quand elle existe pour ceux qui n’en font pas partie », pasteur Dietrich Bonhoeffer.
« Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
Jean 3, 8-21
Femmes et hommes, en désir de communion avec toute la création, oserons-nous sortir joyeusement pour respirer l’air du dehors ?
Oserons-nous prendre l’air au Souffle qui élargit sans cesse, non seulement notre regard, mais aussi notre perception, notre être au monde ?
L’Esprit-Saint pousse toujours à faire du neuf.
Et « quand Dieu pousse, rien n’arrête », dom Prosper Guéranger, moine bénédictin.
Il y a quelques jours, j’ai retrouvé, cette prière que j’avais écrite le 11 juin 2008, lors d’une journée de retraite des adjoints en pastorale scolaire, du diocèse de Montpellier.
Elle brûle tellement mon âme aujourd’hui.
Je me permets de vous la partager, tout simplement.
« Seigneur,
Tu appelles quand tu veux, où tu veux, comme tu veux.
Où cela me mènera-t-il si je cède à ta liberté ?
Où cela me mènera-t-il si je deviens serviteur de ta liberté ?
Vais-je avec Toi prendre le risque de la confiance, de la liberté pour sortir ? »
Jean-Michel+,
frère prieur de la Communion Béthanie.
Une méditation proposée par notre frère prieur.
C’est aujourd’hui le 17 mai, Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie, la sérophobie, contre toutes les discriminations liées à l’orientation sexuelle, l’identité de genre, l’état de santé, journée qui commémore le 17 mai 1990, date de la suppression de l’homosexualité de la liste des maladies mentales de la classification internationale des maladies publiée par l’Organisation mondiale de la santé.
En ce 17 mai 2021, une fois n’est pas coutume, la Communion Béthanie vous partage cette méditation vidéo de Jean-Michel Dunand, notre prieur.
Culte du 17 mai 2021
Le comité de l’Antenne Inclusive de la paroisse Saint-Guillaume, à Strasbourg, a créé une collective de partenaires inclusifs avec l’Antenne LGBTI de l’Église Protestante de Genève (Suisse), Calem-musulmans inclusifs et progressistes, la Communauté du Christ Libérateur (Belgique), la Communion Béthanie, David & Jonathan et le LAB.
Cette collective vous donne rendez-vous, à 18:30, pour un culte Spécial 17 mai, Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie, la sérophobie, au profit du projet d’abri pour les migrant·e·s LGBTI+ de Marseille.
Une méditation proposée par notre frère Manuel.
Avec l’Incarnation du Fils de Dieu, c’est le divin qui fait irruption dans l’Histoire de l’humanité.
Avec l’Ascension de Jésus de Nazareth, le Christ, c’est l’humain qui fait son entrée dans l’éternité de notre Dieu Tri-Unité. Rien n’est sacré, rien n’est profane : pour nous, disciples de ce même Christ, tout est empreint de sa présence. Une présence qui est réelle, même si elle n’est pas sensible : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » Mt 28, 20.
C’est ça que nous fêtons aujourd’hui. Faire mémoire de l’Ascension c’est réaliser qu’il n’y a plus de frontières entre Dieu et nous, et que nos quotidiens sont vécus et partagés avec lui, si toutefois nous le lui permettons.
« Les disciples retournèrent à Jérusalem avec une grande joie ; ils étaient constamment dans le temple et bénissaient Dieu. » Lc 24, 53.
Oui, nous pouvons tourner nos regards vers le ciel, et retourner à nos vies dans la joie.
Oui, nous pouvons bénir Dieu constamment, en tout ce qui nous est donné de vivre. Nous pouvons aussi demander au Père, au nom de Jésus, le don du Saint-Esprit qu’il nous promet, dans la ferme confiance que nous sommes écouté·e·s et entendu·e·s.
Manuel,
frère de la Communion Béthanie.
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
Durant ces semaines de Carême marquées par la maladie et le confinement, chacun·e a pu être plus particulièrement conduit·e à réinterroger son rapport à la mort.
Pour le Christ comme pour le peuple juif prisonnier, la manifestation de l’espoir et de la résurrection ne relève pas d’expériences extraordinaires, comme une apparition divine qui nous pousserait à l’inclination par une puissance surnaturelle.
Chacun·e vit sa propre expérience de foi, avant tout marque de reconnaissance de Dieu de notre propre liberté et de notre propre sensibilité.
L’Evangile ne décrit pas en détail les pensées intérieures de Marie-Madeleine ou des disciples à l’annonce de l’ange.
Chacun·e est libre de la manière dont elle ou il accueille les évènements, et de croire ou de ne pas croire, avec les preuves qui lui sont données et qui se résument à un fait : le tombeau est vide, il n’est pas là.
La résurrection n’est pas la fin d’une histoire.
C’est une quête, une joie que l’on vit et redécouvre perpétuellement.
De même que chaque disciple, chaque témoin présent lors de la mort de Jésus, a partagé sa peine avec sa sensibilité particulière, chacun·e de nous peut, avec sa propre voix et sa propre idée de la résurrection, chanter la Bonne Nouvelle et laisser la lumière réchauffer nos cœurs divers.
Belles fêtes de Pâques !
Collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou
Ainsi s’achèvent nos rendez-vous méditation de ces temps de Carême et de Pâques 2021.
Un grand merci à notre trio féminin angevin qui, parmi le Collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou, nous a rejoint et permis de méditer et prier tou·te·s ensemble.
Dès lundi 5 avril, retour de la pause méditation hebdomadaire.
Stéphane
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
Inutile de le nier, les dernières heures de Jésus sont marquées par la souffrance.
Une souffrance transcendée, mais une souffrance quand même.
Le récit de la Passion n’est pas que le récit de la Crucifixion : Jésus endure pendant plusieurs heures la torture, l’humiliation, la solitude, avant de connaître sa délivrance.
Ce moment n’est pas décrit dans les Evangiles, pas besoin.
La souffrance ne se dit pas, elle se vit et elle se voit.
La souffrance muette n’est pas une souffrance invisible…
Elle est physique, émotionnelle, affective, elle se crie sans mots.
Malgré l’épreuve, la dignité et la force mentale de Jésus restent impressionnantes.
Il ne lâche rien. Il s’accroche, il tient bon et persévère, il tombe et se relève.
Jésus nous rejoint dans nos silences et dans nos moments d’agonies.
Il est faible, comme nous, et vulnérable, comme nous.
Il est aussi courageux, inspirant, honnête, comme nous. Si nous le choisissons.
Car le Vendredi Saint n’est-il pas le jour de la violence extrême tout autant que celui de la liberté ultime ?
Tout commence par un choix : Jésus n’a pas cherché à éviter, négocier, s’enfuir au moment de sa condamnation.
Il ne se défile pas, il ne choisit pas l’épreuve mais choisit de la vivre, sans pouvoir s’y préparer.
Le Vendredi Saint est aussi le jour de la confiance : la souffrance ne prend sens que s’il y a de l’espoir.
Jésus ne s’abandonne pas par dépit ou par lâcheté.
Il affronte et accepte la douleur et la mort comme des passages obligés, faisant le pari qu’elles seront fécondes…
Bonne semaine sainte !
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
Sachant qu’il va mourir, son Amour reste inconditionnel.
Une fois encore, il surprend ses disciples.
Bientôt il sera étendu dans le tombeau,
Mais il se lève de table, pendant le repas :
Non pas pour ordonner, ni donner des consignes pour sa succession,
Il se lève pour s’agenouiller aux pieds de ses amis.
Et en s’abaissant devant eux, il montre la grandeur de l’Amour de Dieu
Et fait passer les actes avant les mots.
A l’époque de Jésus, comme à la nôtre, ce geste est choquant, et Pierre n’est pas le seul à ne pas le comprendre.
Qui est donc ce Dieu qui ne respecte pas les règles établies par les hommes ?
L’Amour.
L’Amour pour les siens dans ce monde,
L’Amour pour Pierre qui ne comprend pas, pour ses amis, et même pour Judas qui le trahit.
La veille de la Passion, le message de Jésus peut se résumer à ce seul mot :
Amour.
Collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou
Photo, Lavement des pieds par Yannig Guillevic (2006), église de Saint-Tugdual, diocèse de Vannes.
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
Quelle est ma place dans cette foule criant vers cet homme sur l’âne ?
A quel cri ma voix va-t-elle s’associer, celui de la louange, celui de l’espoir, celui de la détresse ?
Où suis-je dans cette foule, au premier rang, parmi les disciples ?
En réalité ma place c’est celle de l’âne.
Dans l’Ancien Testament, l’âne et l’homme vivent la même condition puisqu’ils étaient les deux seuls êtres vivants à ne pouvoir être sacrifiés.
Comme il est dit au début de l’Évangile, le Christ a « besoin de l’âne » mais en réalité c’est de l’Homme dont il a besoin. L’homme entier, sincère avec, comme l’écrivit Michel Rondet, un grand jésuite disparu le mois dernier, la reconnaissance de sa « ressemblance particulière ».
La célébration des rameaux vient ainsi nous rappeler que derrière tous nos cris, le Christ nous invite à nous retrouver autour de notre humanité propre, en communion avec lui.
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
« Ne juge pas la journée en fonction de la récolte du soir mais d’après les graines que tu as semées » écrivait Robert Louis Stevenson, quelques années après les paroles du Christ : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul. S’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »
Dans l’Évangile du jour, Jésus n’a pas encore vécu la mort, mais il la sait inévitable, et l’annonce presque explicitement. Et il a confiance. Il sait que son sacrifice ne sera pas inutile, puisqu’elle montrera à tous que la Vie surgit de la Mort.
En annonçant sa propre résurrection, il sème aussi la graine de l’espoir, celle d’une intuition : le don de soi est toujours fécond. Si la graine plantée en terre donne d’autres graines, c’est grâce à sa disparition et à sa métamorphose, sans possibilité de retour. Et à sa patience : il faut du temps avant que la plante ne germe.
De la même manière, si nous regardons nos vies et nos actes comme des graines plantées en terre, les épreuves et les échecs n’auront jamais le dernier mot. L’espoir et la confiance que nous mettons en nous-mêmes, en nos qualités, en les autres et en Dieu… ne suppriment ni la difficulté, ni la douleur mais nous permettent de les dépasser, de voir et viser plus loin et plus haut.
Et si nous laissions germer en nous cette conviction que la difficulté fait grandir, pour partager la beauté du don gratuit, sans attentes et sans conditions ?
Chaque personne est féconde, dès lors qu’elle choisit de donner et de se donner.
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
Dans le passé, les juifs élevaient ce serpent de bronze dans le désert.
Ils n’étaient alors qu’un petit groupe sans terre, encore attaché à des superstitions.
Mais déjà Dieu veillait sur eux en les guérissant des morsures des serpents.
Il leur redonnait vie.
Jésus annonce sa mort, mais il parle de Vie.
Il va mourir, aux yeux de ses contemporains, comme un criminel.
Humilié, exclu, sous les insultes et les crachats.
Mais, bien qu’humain et sensible à la peur, il n’adopte pas le regard des gens de son temps.
Il change le point de vue, pour prendre celui de Dieu :
Il sera élevé.
Dans toute vie, il y a des moments de souffrance et d’autres de bonheur.
Jésus nous invite à une conversion de notre regard.
Cet Évangile fait écho à celui de Mathieu : « Vous êtes la lumière du monde » Matthieu 5 :14-15.
Bien sûr, nos vies ne sont pas que lumière ou ténèbres.
Mais dans toutes ces nuances, « tout homme » peut croire à l’amour inconditionnel du Père.
Choisis la vie !
Tout au long de ce Carême 2021 et jusqu’à Pâques, retrouvez les méditations du collectif LGBT+ & Croyant·e·s Anjou.
C’est un des rares passages de l’Évangile où Jésus laisse éclater sa colère. C’est pourtant sa première visite à Jérusalem au moment de la fête de la Pâque, et son premier geste est de se fabriquer un fouet pour chasser les marchands, leurs bœufs et leurs brebis, ainsi que les changeurs de monnaie.
On peut alors s’étonner de cette violence, de cette spontanéité, de la liberté que se donne Jésus, petit nouveau en ville. Et les marchands et les changeurs sont choqués. Ils sont après tout de bonne volonté. Ils permettaient aux pèlerins accourus de tout Israël d’offrir un sacrifice au temple et de remplir leurs devoirs de croyants ! Leur présence est légitime, justifiée, et l’habitude de leur présence est devenue légale.
Jésus se rebelle non pas au nom de la loi, mais de la justice. Il ne vise pas le commerce, mais sa mauvaise utilisation, et les réflexes trop humains des hommes dans leur rapport à Dieu. Le culte devient un trafic, un échange de bon procédés un marchandage qui est sans doute un leurre : un cadeau à Dieu contre une faveur de sa part.
La colère de Jésus est un déclencheur, un moteur, une énergie qui détruit pour interroger et reconstruire. Son bouillonnement intérieur face à la naïveté, à l’égoïsme, à l’injustice, est aussi le nôtre parfois.
Comment pouvons-nous écouter, utiliser et dominer cette colère ?
Comment est-elle symboliquement un refus de ce qui ne nous paraît pas essentiel, pas ajusté, dans notre vie, dans notre foi, dans notre rapport à Dieu et aux autres ?
Comment faire pour comprendre nos propres colères, et celles des autres ?
Ce temps de Carême est un temps de conversion, autrement dit un basculement choisi : un moment idéal pour accueillir nos colères, et transformer protestations, refus, confrontations, en autant d’espace d’échanges, de dialogues et d’écoute.